dimanche 29 mai 2011

Hobson-Jobson

Digital bliss : the Hobson-Jobson online.

dimanche 22 mai 2011

Synecdoches du politique

Faudra voir avec Spivak - par ex. "Scattered speculations on the subaltern and the popular" (2005).
Les parties pour l'histoire du tout : le prolétariat, sa tâche historique, pour Marx - il faudrait voir ce qui peut se montrer dans la comparaison avec les très anciens corps du roi, roi / nation (y compris George III Hanover : King by will of the people and protector of the people's liberty).
Spivak opère dans la rhétorique ; métonymie, synecdoche. Voir.

A. Ahmad (On Communalism and Globalization, 2002, depuis un point de référence gramscien) se réfère à Hegel pour reprendre : l'esclave, le seul à connaître les conditions de son exploitation, et donc à avoir la connaissance de la société dans son ensemble, le maître ignorant. Cette bascule, à ascendance hégélienne donc. Jeu du négatif - seul ?

Marx "critique de la critique critique"

Marx dans La Sainte Famille : cinglant compte liquidé avec la critique hégélienne, et par tant avec "l"histoire idéaliste", comme "Histoire Critique". La "Critique Absolue", qui se distingue par disqualification du "unCritical".
Mise en équivalence de Critique avec Idéaliste. "Méthode de Hegel". Et contra matérialiste, si j'anticipe.
Sans main morte : mystical, sophistic mastery, etc.
Et toujours avec la question de la religion comme modèle, et débat-source.

N'empêche, l'idée, dans le même temps, du rôle historique du prolétariat, comme poussée essentielle réagissant en nécessité contre la self-alienation. Il reste ça. Même si l'historicisme essaie de se placer, de se frayer. Reste aussi la contradiction, comme cadre pour penser la dynamique de l'histoire. Restera la grosse question aussi de la conscience et de la prise de conscience, conscientisation, qui me reste en travers.

Le drama du travail de Marx vers l'histoire.
Et l'opération polémique, qui comme mode est partie intégrante du travail, et des produits théoriques. D'une part la logomachie, qui indique combien il ne s'agit pas de réalisme comme contra à l'idéalisme (ces termes sont très du-début). D'autre part la castagne. Sa nature, son contexte historique local? Luttes pour le discours.
En ça il faudra connecter avec Misère de la philosophie (1847). Et ses postérités.
[De même que Que faire ? de Lénine, après Ce qu'il faut faire de Tolstoï, 1888].

Autre chose : c'est un drama de la philosophie. Voir les autres discursivités, contemporaines, concurrentes.

lundi 16 mai 2011

Histoire du majoritaire

Coup de proposition de Linda Colley, dans Britons (1992, et ses prolongements longs et fournis) : voir par le majoritaire. Par l'accumulation d'hégémonie (termes de Gramsci, pas les siens, il faudra voir en bout de course si cette analogie méthodologique se décale, et voir ce qu'elle révèle sur la plage dégagée éventuellement).
Prendre par la "formation" du patriotisme réactif britannique, qui se surimpose aux couches de loyautés nationales et régionales déjà en place ou elles-mêmes en mutations. Patriotisme en parallèle, càd en distinction de nationalisme (la notion même de British nationalism étant problématique, tout un programme). Prendre par l'évident ("the obvious") plutôt que par l'étude plus régulièrement ciblée sur les conflits les divisions et les tensions.
Et étudier les opérations d'alliance, d'accumulation,agrégation ; de polarisation de l'identitaire comme pouvoir. Les opérations de loyalty, attachment.
Qui sont aussi des stratégies politiques : l'identitaire comme carte pour polariser des massifications radicales aussi bien (Gordon Riots), des alternatives féministes, abolitionnistes, etc. Pôle de ralliement, instrument des entreprises de majoration. Fonction de l'universel (local, stratégique).
Proposition de L. Colley : ces majorités, ces poids de masse, construits par réaction ("fear") d'Autres où se recroisent paradoxalement (puisque ce n'est pas leur identité qui fonctionne mais leur performatif dans l'équilibrage des pouvoirs : le principe est celui de la guerre) les masses catholiques du pouvoir (France, et Espagne auxiliairement), et les altérités des peuples colonisés. Popery and uncivilisation.
Travail du principat (Machiavel)? Gouvernement (libéralisme), état (impérialisme, géopolitique européenne, sur le mode religieux), ou société civile (patriotisme) ?

La difficulté sera peut-être de comprendre le fonctionnement historique de l'état comme principat, dans ses déclinaisons caractéristiquement libérales des options britanniques. Un layering peut-être à l'oeuvre entre le politique (ou policy) et l'identitaire (appel idéologique, fonction para-politique de la concentration/dispersion du pouvoir?). A voir.
Qu'est-ce que ça redirait du rapport distinctif ou embrayé du pouvoir au culturel [la vieille proposition de politics of culture ; en 1992 on est en plein dans ces discussions] ; de l'économie politique à l'état, etc.

Linda Colley parle aussi, rétrospectivement en situant la publication de 1992 au point de vue de 2009, et avec caution, du imperial turn de l'historiographie (of scholarship, dans ses termes) des 90s.

jeudi 12 mai 2011

Forces d'histoire, forces d'écriture

Pourquoi les Récits de la Kolyma, Chalamov, sont générateurs d'énergie, quand The Lonely Londeners, Sam Selvon, laisse ce goût de tristesse historique.
L'énergie d'information, avec L'Etabli, R. Linhart.

mercredi 11 mai 2011

Affaire du peuple <=> question juive

Un autre fil que je ne sais lire que maintenant : "l'affaire du peuple", dans Kafka, est écho de la "Question juive" : où l'enjeu est la distinction entre émancipation politique et émancipation humaine. Les "présuppositions" du politique. Avec l'entrée dans le politique, l'établissement de l'état, après le renversement du féodalisme : "the political revolution" "turns state affairs into the affairs of the people" (McLellan, p. 62 or so).
Ces échos, ces réponses, "dialogues" : étonnement. Mon ignorance. Comment composée ?

mardi 10 mai 2011

Critique et aliénation - Marx

Looks like I might have reinvented the cog. En repassant avec attention (au discours) sur Marx, c'est entre autres tout Deleuze et Guattari que je reconnais dans les potentiels alternatifs qui sont inscrits dans les zones problématiques de la grande lutte de Marx avec l'idéalisme. La logique du faux, le piège des réalismes, etc.
Ce qui se passait autour de 1968 dans les retravaux du marxisme. Tout ce faisceau où il faut redéployer les articulations, précises. Aujourd'hui anniversaire du 10 mai 1981, 30 years on, qu'on recroise des bribes de discours étonnantes (un socialisme - le tournant des 1980s, dont Cusset repasse les détails en maronnant, et qui sont encore si chargée des histoires gauchières des 70s. Un tel boisseau abattu depuis) : reprendre la texture de ces histoires, qui articulent de manière sophistiquée des questions théoriques restant à l'ordre du jour. Ou demandant actualisation, déplacement, révision.

Autour donc de la critique : que dans le Marx où j'en suis, 1843, la critique semble se positionner comme la réponse, le contrepoids, à l'aliénation. Que son espace est donc celui de la vérité. Qui est pensée accolée à l'être et la conscience de l'être : l'être comme auto-conscience. (On déroulera par là les thèmes des différents modes du dévoilement, Bourdieu par exemple il me semble. Marx parle de la confession comme modèle pour ce processus).
Et donc qu'une critique de la "critique" marxienne [et ses dérivés nauséeux parmi les pratiques de l'auto-critique], peut se faire comme critique de l'horizon de vérité, d'identité à soi. Du soi et de la vérité comme identité. Est-ce que c'est quelque chose comme ça qui motive l'anti-oedipe puis le passage de la critique à la clinique ?

Botheration : Kojève va être nécessaire, et Hegel, et le premier Butler utile. Ce qui entraîne l'immense formation supplémentaire de la phénoménologie, et ses déroulements parallèles avec le marxisme. Où se place Sartre par exemple, et toute la scène française des années 50.
Ces ramifications qui détermine tellement tous les terrains : entre les filiations de l'hégélianisme (phénoménologie et marxisme), et les "facultés" en conflit, philosophie et philologie. Quoique cette bataille n'ait pas eu lieu, peut-être? Immédiatement je ne trouve pas de rencontres directes des forces. A voir.
Le carrefour incroyable des années 60 françaises : avec le structuralisme, fils (entre autres) de philologie.

La conception de la critique est en jeu dans ces historiographies potentielles. Critique pensée depuis Hegel, critique pensée depuis Saussure [mais d'où tire-t-il lui-même cet acquis épistémologique, cette assurance de la base, de la solidité scientifico-éthique, que constitue la revendication de "science historique et critique"? - un credo scientiste s'est mis en place entre temps, et une institutionnalisation autre de l'université.]
Il faudrait pour tenir l'histoire de ces concurrences, reprendre par les chronologies contemporaines de Hegel - Saussure après les comparatistes de la grammaire, et les philologues se transformant en linguistes.

lundi 9 mai 2011

Savoir de quoi on parle

Au drama du discontinu ("gap") entre idéal et réel, qui fait moteur de l'entreprise de "study" de Marx,
- non seulement une vaste histoire, dans son oeuvre seule pour commencer, et dans la formation discursive marxiste à la suite, mais aussi dans le large de l'histoire intellectuelle post-idéliste, des débats explorant toutes les formes de "résolution", observation, recomposition des continus
- mais aussi (issu de ladite vaste histoire, celle qui recompose avec la philologie, comme poussée concurrente à la philosophie, par la poursuite de la direction du langage), une traduction où j'aboutis ; les termes avec lesquels il me semble possible de réengager une lecture de Marx : moins le "gap" idéal/réel (drama de l'aliénation), mais : savoir de quoi on parle.
Le point d'articulation, d'engagement, étant situé sur la question de la critique.

Prend autrement, rejoue, le jeu du rapport d'objet, et de connaissance (intellect/réalité, base). Garde le désir, l'urgence (étude), du "quoi ?" : d'avoir à percer à travers les états pour comprendre les mouvements de la situation. De l'énonciation. Savoir comment s'injecte l'historicité, dans l'histoire.

NB : dans la "Question juive", Marx présente précisément sa question déplacée sous cette forme : travaillant à partir de l'étude de Bauer [mode critique donc, non réaliste] : "A proper critique would have a third question - what sort of emancipation is under discussion?"

Critique, Marx

Beaucoup à apprendre à lire : c'est que ça se fait - "la critique", comme terme de Marx - dans les rapports de discours et non [seulement? voir les modalités de ça, c'est tout l'espace du travail justement] dans les rapports de "réalité", où Marx plante son drama du is/ought, idéal/réel, ce piège dialectique qu'il hérite de Hegel et dont il se charge d'élaborer le post-.
Marx avance avec Hegel, avec Feuerbach, avec Bauer. Pas encore, en 1843, avec Engels ou les recherches empiriques, ou l'économie politique. Mills bientôt aussi. se fait la critique.

Cultures discursives de gauche

Des parcours inattendus, et l'étonnement continu de ces cultures de gauche enfouies : en effet mal rencontrées dans mon parcours individuel de monde scolaire/universitaire. Les continuations nécessaires, qui entraînent loin dans ces massifs. Des mondes de discursivités à réapprendre à lire.
Gramsci (les étonnements, les difficultés getting the mind round much of that), Sorel, Réflexions sur la violence, qui placent bien l'historicité du syndicalisme révolutionnaire, et ouvrent les rêveries sur les rapports d'une part avec les explorations idéologiques protofascistes (l'énergie, la virilité, l'héroïsme et l'épique, le sublime, le ton flingueur et ses réjouissances, ses félicités, mauvaises - et principalement, quelle critique du parlementarisme? Vers Carl Schmitt, avec le politème de la lutte/guerre), et d'autre part sur 1906, IIIe République et moment de Du Bois, par exemple. De la sociologie (Sorel en a assez à dire). Postérité de Sorel : je ne fais que sentir/imaginer l'espace de réverbération, considérable. Les sillages de ces discursivités, très important.
Sorel certainement permet un repère, fort, à la gauche du socialisme dans son inflexion française "parlementaire" (son point de différenciation est toujours avant tout Jaurès).
Althusser : les AIE. Lus après Gramsci, leur squelette se recharne d'histoire discursive marxiste. Quelques points sur l'école qui restent à hang on to - question de la production et de la reproduction des moyens/forces de production. Refait aussi des logiques de continu avec Bourdieu, connues mais sur lesquelles il faut passer par la lecture.
Louise Michel
, Mémoires. Rapport à la littérature. Rapport à l'éducation.

Ouverture de Marx. Par l'anthologie anglophone de David McLellan. L'anglophonie de ça est à la fois une pertinence, et un trouble, qui suspend des choses, à voir. Le parcours chronologique est une aide : on peut se reposer sur l'idée (mythe de lecture) d'une formation. Les indications éditoriales de sélection et de pointage, je prends aussi : quelqu'un a lu, a cartographié, préparé des parcours possibles.
Le laborieux de Marx - god the commentary on Hegel's Phenomenology of Right, dont je ne suis exposée qu'à des extraits brefs et balisés. Certainement une bataille, tout un drama. Certainement il en va de la question du post-Hegel, explicitée par Marx. Le cant particulier, pénible à traverser, de l'idéalisme allemand [ou?], et son impression dans la philosophie. Enficelé dans ses scénarios théoriques introvertis. De l'air.
Et l'incisif de Marx (comment ces miracles de lucidité, de frayage, dégagement, dans un temps discursif-institutionnel et politique, ses masses) : amorçant par la critique de l'émancipation politique, Question juive.
Beaucoup à apprendre à lire.