lundi 31 octobre 2011

Laclau sur le langage : contre le pseudo-

Le premier pas, acquis ici - sur des termes spécifiques, sémiotiques + Wittgenstein, ce qui marque une situation générationnelle - : contre toute "stratégie intellectuelle" qui débouchera sur le pseudo.
Le populisme comme faux, comme moins : "perversion", "aberration", "irrationnalité", etc.
Mais prenant par : des "types de performativité", tous participant d'un "politics tout court". Scène unique de l'énonciation.

Tout logisme cadré par la philosophie politique tiendra en place la "dichotomie" du vrai/pseudo. Taguieff, reconnaissable ici, pour exemple.

Cf p. 116 : "In that sense, the object of the hegemonic investment is not a second-best vis-a-vis the real thing which would be an entirely reconciled society [...]: it is simply the name that fullness receives within a certain historical horizon, which as a partial object of a hegemonic investment it is not an ersatz but the rallying point of passionate attachments."

Laclau pour entrer dans Taine

Laclau s'apprête (On Populist Reason), dans le chapitre que je laisse pour demain, à entreprendre Hypolitte Taine. Comme recueil des eaux, gouttière, de la dichotomie rationalité-individu // irrationnalité-foule-groupe structurant les débuts de la psychologie des foules.
Intrigant, serait d'ouvrir le chantier déjà envisagé sur Taine pour sa Littérature anglaise, en prenant pour amorce la lecture angry de Laclau (la part de faux naïf dans Laclau - qui est appuyée sur un contournement, absence, de l'histoire discursive où Taine et Le Bon et Freud et la démocratie du 19ème etc. émergent).
Taine, politique par poétique (une politique de la littérature donc, à situer par rapport à Arnold - on est bien dans le contemporain), mais multiplié aussi par la nation ("anglaise").
Taine s'appuie donc sur l'Angleterre, schorlarshippingly, pour s'attaquer à la Révolution française ? - à voir. Qu'en fait-il.

dimanche 30 octobre 2011

Engagement et engagement

L'engagement mode Sartre, sa différence avec l'engagement mode Clauzewitz par type (que je trouve régulièrement sous les pas de l'écriture depuis un moment, lutte, étant le découlement des pratiques de l'enjeu et du rapport critique) :

Entre un engagement-ontologique : où il s'agit en partie, au moins aussi, de la mauvaise conscience petit-bourgeoise, dans la rhétorique du salaud etc. S'arracher à une indifférence ontologique pour être-là, accéder à un être, s'accoupler avec un mouvement politique (mais difficilement avec la forme parti ; la forme "intellectuel" en est aussi un différentiel), pour une mondanité. Le souci [Heidegger en effet] s'engage entre une identité et un monde.
Et engagement-stratégique [Laclau prend "stratégie", en particulier pour critiquer les modes de stratégies intellectuelles, ou théoriques, comme actes de langage sur la pensée du populisme, en l'occurrence. A voir donc : ce qu'il noue entre Gramsci par hegemony et peut-être la stratégie, Que faire ? peut-être ; et al., Machiavel ?]. Le couplage qui se fait, locking into battle, les lignes de front etc - entre l'Etat et son adversaire; la simple dynamique radicale du différentiel [Laclau donne ça comme indication première, premier coup de trait, vers le contraire d'une définition du populisme par la logique politique et pour sa rhétorique, sa discursivité, comme frayage entre les galets - je parle avec les métaphores de Sunzi, ce qui fait une journée de lecture-écriture un peu rayonnante]. La lutte, le rapport. Le différentiel, comme sémantique et comme pouvoir. Rapports de sens, rapports de force, toujours.

Laclau : sa rhétorique va le freiner, je le crains d'avance. S'il commence avec une "tropologie", métaphore etc.

Clauzewitz, Sunzi - Aron en France

La pensée stratégique. Les discours de.
Polémologie

Point : Aron, l'un des points de référence de la discussion de Clauzewitz en France ? A partir de là et différentiellement, ou d'autres combinaisons généalogiques, les déploiements dans Foucault ? Dans Deleuze-Guattari ? La machine de guerre ? (Aron, Penser la guerre. Clauzewitz, 1976).
Aron en 1955 : Polémiques.

Les discours, mordre dans. Discours & pouvoir

Cette fringale d'aller me fourrer dans les jeux de langage à accumulation de pouvoir - géopolitique, stratégie, économie, relations internationales : aller du côté du régalien, du monopole-de-la-violence, de l'Etat, du majoritaire, molaire. L'entreprendre, comme jeu de langage, et avec la ressource critique, traversière, du poème. 
Ayant la situation dans le sociologique (contre l'Etat), la formation sociale, le minoritaire ; la labilité des identités et des agrégations de pouvoir. Flux de l'historicité, traverses entre les langues, poème, simplement. Radicalement. Ici avec Rancière, Bhabha, Laclau (je commence On Populist Reason, 2005, ce matin : il va s'agir de l'hégémonie comme dispensation discursive, et eu populisme comme traverse entre les cristallisations que sait seulement manipuler la philosophie politique et les répertoires performatifs qu'elle a légués aux démocraties contemporaines) ; Deleuze-Guattari et le minoritaire ; mais tous les subtils de l'historicisation/discursivisation, R. Williams, anthropologie sociale de Benveniste, etc. Les Subalternists.

mercredi 19 octobre 2011

Milner - les intellectuels, en France

Séduisant, penser qu'on peut tenir un propos tel que celui de Milner, sur le contrat culturel tacite de la France où l'école (De l'Ecole, 1984) étant construite sur le principe, historique et critique, du savoir (contra les substances politiques que sont la Constitution pour les US, l'Habeas corpus anglais, ou la tolérance néerlandaise) est aussi le point d'accroche social des intellectuels, comme ceux qui "s'intéressent au" savoir.
Séduisante, l'idée d'un absolu inscrit dans les droits démocratiques, où l'intellectuel et sa "passion" participe aux récipiendaires des droits révolutionnaires qui ont à protéger toutes les facultés des individus (Robespierre was it?). Que le droit au savoir est un droit de l'homme, et donc l'intellectuel - là le glissement - ayant droit de statut, place, social/e.
L'idée est donc : celle du "mécénat discret" de l'institution scolaire/universitaire envers les savants et les passionnés du savoir. Après les patronages aristocratiques, dissous.

L'Angleterre, spécificités historiques

Toujours s'accumulant au fil des réalisations :
- non seulement l'invention d'une des traditions politiques de la liberté
- et celle du capitalisme et de l'industrialisation - le commerce, comme solution à l'insuffisance des richesses propres
- et donc les conditions matérielles pour les inventions de Marx et Engels et les points de départ du mouvement ouvrier international
- l'empire britannique, sa spécificité absolue (ses inventions massives, si sinistres, y compris le camp de concentration en Afrique du Sud), et sa supériorité mondiale
- mais encore : des frayages de la géopolitique dans sa période de déploiement (1870-1945) - cf Ph. Moreau Defarges, Introduction à la géopolitique (rév. 2009). Mackinder, d'abord, et la mise en place de la forme disciplinaire géopolitique. Mais aussi la politique européenne et mondiale de longue date, analysant la menace de l'effet continental ("heartland"), et inventant par stratégie défensive la géopolitique de la mer et des flux (forme de, pratique de, puissance, et commerce), contre celle de la terre.
- puis aussi à l'un des chaînons de l'histoire mondiale de l'Europe : Moreau Defarges p. 236 : "Jusqu'aux deux guerres mondiales, l'équilibre [des puissances en Europe] s'est toujours rétabli. [...] Une ou des coalitions se forment et finissent par vaincre l'ambition hégémonique [espagnole, française, prussienne, allemande]. De plus l'équilibre est surveillé par un gardien. Ainsi l'Angleterre, bâtissant un empire au-delà des mers, tient à ce que le continent européen lui demeure ouvert et ne soit donc jamais soumis à un maître unique."

lundi 10 octobre 2011

Angliciste en Inde

L'imbécile montre le doigt.
J'aurais envie d'ouvrir un nouveau volume du journal sous ce titre, pour le séjour en Inde et suite américaine.

Ou  : Notes dindes.

Je pense qu'il y aura beaucoup de ça dans les trois mois à Delhi qui viennent, et I have half a plan to cultivate it, at least not squeeze it through too much censorship. Curious of it.
A first step is with the exquisite (and articulate) courtesy of graduate students writing to me. 

dimanche 9 octobre 2011

Quoi exactement faire de ça : Milner, rapport vertical horizontal

Milner, La Politique des choses, Court traité politique I (reprise de 2005, en 2011 avec le Court traité II, Politique des êtres parlants) : sur l'évaluation, et à la suite des protestations des "psy" en 2003, après l'attaque réformatrice par le paradigme de l'évaluation, "paradigme criminologique" (la maladie et le crime, 55)."Nouveauté dans le contrôle".
pp. 18-19 : L'évaluation ayant commencé dans l'école. "Une fois que le régime de subordination injuste a été établi pour les professeurs, les conséquences se sont étendues à l'ensemble de l'évaluation de l'institution d'enseignement. La brutalité des rapports y est devenue la règle, entre élèves, entre élèves et professeurs, entre professeurs et parents. Ils sont pris dans une mécanique de subordination réciproque. Ou pour parler plus nettement : de domestication."

Comment exactement ça se passerait, cette projection, par extension, d'un rapport de domination gouvernement/sujets vertical, au rapport horizontal des sujets devenus "usagers".
Comment la LRU etc. dans l'université a créé partout, typiquement, une augmentation de la pression qui est venue se porter sur la ligne de division PR/MCF. Entre autres également observables : BIATOSS/enseignants ; administrations/acteurs, etc.
C'est ce relais. Qui fait qu'il faut bien aussi penser l'agrégat - et ses dynamiques, multidimensionnelles multiformes -, et non seulement l'être parlant dans sa singularité condition de liberté. (ceci pour la lecture de Milner : il y a du sujet, oui ; il y a aussi du social du collectif du transsujet qui n'est pas de l'intersujet etc. De la société, de l'ensemble.). Et :

vendredi 7 octobre 2011

Ellison, roman, progress énonciatif

Invisible Man, l'énergie ! De mettre dans la séquence romanesque cette efficacité, cette performativité : itinéraire (avec viatique cumulatif : ce que le narrateur collecte dans ses poches), progress, et traversées (picaresque en structure de fond - un picaresque dans l'espace des discours) des plans de discours les uns après les autres ; les renversements que constituent, aux jambes flageolantes et coups à l'estomac quand le monde de se retourne comme un gant, ces passages de points de vue, révolutions du regard et du système de sens. Ces enseignements ("initiation", "apprentissage"), et ces décillages : ces nouveaux dispositifs successifs du voir ne pas voir, des visions et des optiques (lunettes diverses) ; kaléidoscope soigneux des couleurs.

jeudi 6 octobre 2011

Bibliographie - "Indo-européen"

- Aux Origines de la linguistique française. De la grammaire philosophique au structuralisme saussurien, G. Bergounioux ed., Agora Classiques (anthologie),1994.
- Antoine Meillet, Linguistique historique et linguistique générale (éd° Champion/Slatkine 1982)
- De la grammaire comparée à la sémantique. Textes de Michel Bréal publiés entre 1864 et 1898. Ed. Piet Desmet et Pierre Swiggers, Peeters, 1995.
- Histoire de la linguistique. De Sumer à Saussure. Bertil Malmberg, PUF, 1991.
- Bopp, et sa critique saussurienne.  (& Foucault, Mots et choses).

- Tout ce qui est l'indo-européaniste dans Benveniste, et tout ce qui est exercice du comparatisme
- Tout ce qui est engagement critique avec la grammaire comparée, et l'exercice du comparatisme, dans Saussure.

=> voir Clarisse Herrenschmidt

mercredi 5 octobre 2011

Démaillages autant que formation - critique de la création

Les déficelages : qui n'ont pas besoin de se prendre dans les divers pièges de la décadence, du déclin, de la défaite (ou garder, ça ; à voir). Ils sont à regarder de front. A prendre comme les formations, comme les institutions, les logothéties. Dissolutions historiques d'entités, blocs historiques. Les bascules de consensus, les désagrégations instantanées de plan discursifs (j'imagine que je ne fais que parler de l'université, ici, que je vois partout).
Les formations, les croisements qui font branchement (même sous les espèces de l'opposition) ou font dissensus (inaudibilité), et les démaillages. Effilochages. Déligitimations qui débobinent à toute vitesse des constructions les plus massives (URSS).

Regarder L'Etabli et Le Jour où mon père s'est tu ; Milner et les revenir sur la révolution, vers une "politique des êtres parlants" qui bouche la pensée du collectif, de l'histoire bien sociale. Ou alors la verse entière à l'inconscient ; mais c'est aussi boucher. Regarder ce que montre Milner sur "le désespoir" et les temps pré-mort de Saint-Just, et al.
Regarder les effilochages successifs que tresse Ellison dans Invisible Man. Itinéraire dans les espaces de discours pour un noir américain. Ce qui doit se traverser.
R. Williams was it, ou Jameson, l'idée des temporalités à 3 types : formatrice, récessive, émergente, en cotemporalité ? Emergence : et immersion, noyade. Dépassement. Fin.

La méditation apprend que : ça existe. Il faut le laisser exister, le prendre. Le déscandaliser.
Mesure des puissances dans les jeux de langage. ("puissance" ici par résonance des lectures sur la géopolitique). Terrain de savoir, à perspicacité particulière, pour l'historicité.
La création, à réinterroger comme modèle de science humaine, et de poétique ou des discours sur l'art en particulier.

Il y a ces sciences entières de la ruine ; ces logothètes inventant des conceptualités et des corpus pour les fins. Qui ne se réduisent pas au nostalgique mais produisent des frayages de savoir. (créativité!?) Il y a des Spengler, et des Benjamin. Et des Burke // Tocqueville.
Etc. Voir ces zones.

mardi 4 octobre 2011

Saint-Just, politique et hors-politique, institutions

Continuant à être frappée, par longues réverbérations, par Milner, note : sur Saint-Just, "durant la dernière année de sa vie" (les désespoirs des révolutionnaires), rédigeant Les Institutions républicaines :

79 : "Saint-Just s'y confronte à l'impasse de la mimétique politique, parce qu'il a éprouvé, jusqu'au désespoir, la machinerie redoutable. La Révolution l'a mis en position de maître. Il est sans cesse appelé  décider, et pourtant il ne cesse de se soucier de ceux qui ne décident pas. C'est en leur nom qu'il décide, ne cesse-t-il de répéter. Mais il commence à douter du langage de la représentation [...] de la réversibilité et de la rotation [l'un pour l'autre, échange des places]. [...] Pour sortir de ses embarras, pour régler le rapport de la politique et de la mise à mort, il tente de répondre dans la langue des institutions. Il écrit : 'Nous vous proposons des institutions civiles par lesquelles un enfant peut résister à l'oppression d'un homme puissant.' "

Le problème à reporter à ce noeud particulier, parapolitique, nouage du gouvernement et de la société : institution, civilité.
Cf la critique marxienne de l'Etat, et de la politique.
Rapport entre politique, Etat, civilité. Pas gagné d'avance.

lundi 3 octobre 2011

Milner critique de Foucault ?

Politique des êtres parlants suite : un coup de séparation, marque de distanciation, dans la pensée de la politique, se fait d'avec le micropouvoir. Au moment où il s'agit de fixer la discussion politique comme régime de parler politique qui contribue à la totalisation de la politique - que la politique soit tout -, cette distinction subordonnée : que le pour n'est pas pour le micropouvoir mais pour le fragment, qui est l'ici et maintenant (instance) du rapport de force (au pied matériel du corps).
Le régime d'écriture de l'essai coupe la parole aux implications qui devraient s'accrocher à ces termes. S'agit-il (comment ne peut-il pas s'agir?) de Foucault? S'agit-il de, cela se rapproche-t-il, de la réduction de la scène politique qui rende l'engagement politique possible, sa séduction son illusion arrivant à peu près à s'aboucher transitionnellement au tout (parti, groupe militant...)?

Il me faudrait de quoi me rebrancher au fin des enjeux des 60s sur le pouvoir ; critiques de la philosophie politique par la critique de l'Homme et du sujet (kantien par ex.) ; critiques en particulier de la représentation (Foucault et Deleuze - mais surtout quelles propositions politiques d'époque ? Toutes les segmentations révolutionnaires 66/68) ; de la communication (Benveniste et ?) ; de la discussion (Deleuze - où? Pourparlers peut-être? Dialogues?). Critique des libéralismes (d'où celle, potentielle au moins, de la délibération).
Althusser (interpellation), Deleuze-Guattari (mot d'ordre et autres), maoïsme??, et autres marxismes critiques. Gauchismes variés.
Retour de Carl Schmitt, d'ailleurs : cf C. Mouffe.

Milner et les idiomes du parler politique

Les idiomes qui se sont inventés avec la politicité moderne : on n'y était plus dans l'Antiquité qui avait la tragédie. (ou Homère, ou l'éloquence la rhétorique, ou encore...).
Propositions (essayistes donc) de Milner :

L'idiome marchand : protestantisme, (reprenant la grand cadre wébérien?), Pays Bas puis Angleterre puis Etats-Unis. Qui déploie le politique selon ses modes. On a pu l'appeler révolutions, mais. Ce qu'il ne dit pas, (par mépris, impatience du développement) : parler du libéralisme? D'une perspective politique repérable dans l'idiome post Révolution quand même? C'est ou ce n'est pas une politique, ici?
Important ici maintenant : où la question de la rivalité entre le marchand et le politique est la corde raide où on doit marcher. A repenser, en le repensant, d'urgence.
Cet idiome parle anglais. (Des anglais ; Englishes.)

L'idiome produit par les inventions énonciatives, inventions de parlers politiques, de la Révolution française. Qui a eu l'erreur de se filer en Terreur : ne pas placer la limite, politique, quant à la mise à mort et à la survie.
Le terme même de révolution : invention moderne même. Contra les démocratie, peuple, cité etc., hérités de l'antique.
Cet idiome part du français? Quels déploiement dans les langues?

Milner - l'essai, et parler politique

L'essayisme (Milner) doit beaucoup à l'attitude d'énonciation qui rejette, polémiquement, les autres discours au statut d'imbécilité. Le méprisant - particulièrement s'il s'arrête au geste du rejet, et n'entreprend pas de déployer la critique. On comprend l'utilité : il s'agit d'écrire l'essai. Comme impatience énonciative ; je connais ça. Impatience (Deleuze aussi, avec moins de mépris peut-être? - à voir) avec la communication, le débat, la discussion. Case in point : dans Pour une politique des êtres parlants, il s'agit d'une critique historique de la discussion politique, comme forme moderne du parler politique.
N'empêche que l'attitude énonciative, "minimaliste" (on est pour ; radicalité. Le radical est aussi, constitutivement, un caractère de l'essai, qui s'impatiente des formes culturelles de l'adresse et tranche, selon ses besoins), est aussi un couper court à la parole de l'autre. Et que le développement conceptuel, lapidaire, de ce minimalisme théorique pour prendre la politique des êtres parlants, fournit lui-même - nécessairement, puisque propositions sur le pouvoir parler - les prises sur sa pratique. Soit : parler, et faire taire.
J'y retrouve les tropes énonciatifs de W. Lewis, et de mes autres polémistes.
Après il y a tous les outils disponibles sur le hate speech etc. 
Puis : Milner et l'essai comme mépris/impatience de l'interaction avec les discours. Pas de références, tropes de l'allusif, etc. Pas de discussion. Contre elle. Pour : une politique des êtres parlants. Qui sera donc jugée selon ses modes et ses efficacités, ses élucidations propres.

Faire taire, les imbéciles.
La lecture offre un choix, presque comique : soit jouir d'être dans l'allusion, soit souffrir d'être pris pour un imbécile. Soit parler avec, soit être tu (silenced).

Les langues de la géopolitique

La géopolitique "science allemande" (rappelle Ph. Moreau Defarges, Introduction à la géopolitique, 1994/2009) ; science relayée en anglais, en français, en...

Science relayée des pratiques discursives de la diplomatie, qui a (eu) ses langues aussi - place du français là, pour l'Europe.

samedi 1 octobre 2011

Wow Milner - "A cause du pluriel"

Pour une politique des être parlants (janvier 2011). Cours traité politique (2).
Le nerf de ça. Je retrouve l'énergie découverte en séminaire de maîtrise, autour de lalangue.
Il y a de l'essayisme, qu'il faut supporter. Mais de l'essai. Exigeant, et tranchant à travers (avec la difficulté de l'essai au mieux de sa forme : qu'il faut pouvoir l'avaler, suivre sa course très rapide très imprévisible, en suspendant pendant son temps les masses discursives qui l'environnent et doivent l'environner - elles sont son champ de résonance et de sens -, et dont il ne veut pas justement s'embarrasser.)

Commencer par (en partant de la pénétration psychanalytique qui est à la fois un savoir anthropologique sur l'individu et le social, moi-je et inconscient ; et un savoir anthropologique sur l'interface infinie du corps et du parler) : la politique, à cause du pluriel. Cette simplicité, son fracas assez jouissif, après il va falloir qu'elle remplisse sa promesse d'avoir simplifié une -spective : d'avoir fait perspective.
p. 12 : "Revenons au point de départ : là où elle existe, la politique est l'affaire des êtres parlants. Autant dire qu'elle est l'affaire de corps parlants, parce que s'ils n'avaient pas de corps, ils ne parleraient pas. Mais, en retour, s'ils n'avaient pas de corps et ne parlaient pas, ils n'auraient pas besoin de politique. Pourquoi? A cause du pluriel." Aucun n'est seul à parler. Aucun n'est le premier à parler. "C'est par eux au contraire, par chacun d'eux, en tant qu'ils parlent, que chacun peut être réduit au silence." (13).