mercredi 28 septembre 2016

Communautarisme

En effet, mieux situé le kyste idéologique autour du communautarisme après discussion dans La Suite dans les idées du travail de Fabrice Dhume-Sonzogni, présentant son Enquête sur une chimère du nationalisme français, 2016.
Pas entièrement clarifié, dans ce cadre de diffusion, la qualité de chimère - soit articulation d'irréalité référentielle et de réalité pragmatique.
Mais mieux repéré la valeur, et l'enjeu où a porté historiquement - débat très 80s et suites - l'agitation médiatique, 'publique', vox populi : oui comprendre ensemble des effets de peuple (mouvements, autour de revendications et mots de passe) à la fois culturels et sociétaux, mouvements gay comme mouvements antiracistes, époque avancée des Nouveaux mouvements sociaux et leurs déclinaisons stratégiques en politiques d'identité, identity politics.
La confusion, une façon de voir, mais on peut dire aussi, prendre aussi, par la trans-solidarité précisément, entre féminisme (déjà on est sur ce fil dans un moment post-acmé des 70s), poussée politique des questions de genre (début LGBT et SIDA), droits culturels et nouvelles présences politiques des minorités immigrées ou racisées etc. Et les frictions avec les retours du refoulé colonial en France, très serré (années du thème de la repentance, et du sanglot de l'homme blanc).

À quoi s'est ajouté, par une coïncidence historique qui est sans doute de nature et indissociable, les nouvelles trajectoires neoconservative aux EtatsUnis puis nouveaux réacs en France, qui ont troublé les réflexes de lecture et agité elles-mêmes des cercles d'agitation médiatique/'intellectuelle supplémentaires.

Nouvelle valeur politique de l'identité, et les peuples formés par mots stratégiques d'identité.

C'est aussi à historiciser en histoire commune avec 'multiculturalisme', et ce noeud de débat.

mardi 27 septembre 2016

Erreur langage / anthropologique

Une erreur structurelle, partout capable de remonter se mettre dans le chemin quand l'attention est absorbée ailleurs, dans l'exploration d'une sémiologie du/des peuple/s :

> faire par homothétie, ou analogie - le peuple comme la langue, fonctionnement par arbitraire, historique radicalement, et non
> par médiation - les langues interprétants de la société.

Moins facile à tenir, pour toute exploration, qu'on peut croire.
Tout tient alors dans la théorisation de la médiation anthropologique : discours, institution, valeur, transsujet, diversité des langues, etc. Ces concepts identifient des plans, ou des modes plutôt. Ils ont par là une équivalence structurelle qui est délicate à manipuler parce qu'elle entraîne très très vite, juste, mais en vitesse supérieure aux capacités d'explication avec les contrepoids historiques et matériels nécessaires.
C'est en effet, discours = transsujet, = diversité des langues ; et histoire = socialisation ; et diversité des langues = historicité radicale, etc. 

Introduction de l'anthropologie - diversité

Il y a bien une logomachie, au 18ème, de la philosophie à l'anthropologie, mise en scène d'ailleurs par Kant avec Doctrine du droit // Anthropologie du point de vue pragmatique.
La philo a fort à faire pour digérer la pression du fait de la diversité des peuples et du peuple. Doit se réinventer. Et se réinvente en effet, dont révolutionnairement.
Recastings - de bien des concepts politiques. Le droit des gens, par exemple, est à suivre.

De plus une dimension de cette transition est également à intégrer : la translatio studii vers l'allemand, nouvelle langue de la pensée. Remarques de Kant sur, notes sur des freins et des décalages, quand il pose les uns après les autres les concepts du politique avec les références en latin, cicéronien en me dit-on (M Crépon dans les Intraduisibles).

Du coup, ces traits étant caractérisés, reste une place devenue inconnue : qu'en est-il avant ce tournant, en culture classique, de la pensée de la diversité. Il y a des repères, connus et permettant à d'autres de se donner à connaître sous un autre éclairage. Hérodote etc. Et toute la pratique de gouvernement impérial de Rome, très documentée et très pensée en son propre temps, très auto-pensée.

lundi 26 septembre 2016

Peuple de Saussure : socialisation

Sans doute, le plus serré de la conception du peuple que je cherche dans Saussure est resserré autour de : la socialisation.

Quel resserrement pour arriver à ce point focal ? Par la nature intermédiaire, auxiliaire, des débats sur  'communauté de destin' et dérivés, pour éclater la race, en travaillant par l''ethnisme', 'dès' le CLG et le Cours 3. Qui sont plutôt produits peut-être dans l'effort de distinction dans un champ large des discours sur. Débats d'époque, contexte large comme la sphère idéologique.

Spécificité de socialisation, et poinçon saussurien du concept : d'être couplé avec le temps, historicité : contra Cervantès, 'on le laisserait courir [texte de Don Quichotte] sans recours à Cervantès' 'ce qui revient à dire que ces créations', littéraires, qui sont le contre-modèle de la légende qui court, 'ne passent ni par l'épreuve du temps, ni par l'epreuve de la socialisation, restent individuelles, hors d'état d'etre assimilées à nos [   ]'.

Bon.
Now : quels acquis de cette précision, pour faire valoir en critique dans la situation contemporaine des peuples ?? Encore un considérable travail à tisser.
Car dans la proposition saussurienne, on reconnaîtra de multiples développements déjà acquis par d'autres biais, dont de très puissants, tout à fait évidemment. Reste à singulariser sa radicalité, dans ces contextes. Et à en énumérer, tranquillement - à voir tomber les uns après les autres - les effets critiques.

Caractère national : Herder pour lire Humboldt

regressus ad infinitum, bah.

Pour repérer ce que Humboldt fait quand il pose l'équation sur la diversité des langues comme 'caractère national' - qui sonne, en monologue, bizarre et indique les dialogues en traverse, et décomplétent son texte - par rapport à ce qui se passe dans Herder, Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité, pour établir les termes de la résistance de Volk à l'État juridique des Lumières    : 'La nature élève des familles, l'Etat le plus naturel est donc aussi Ein Volk, mit einem Nationalcharakter'.
Il y a une génération entre eux deux. Et des lectures fortes de Kant, chez les deux.
Faut revoir donc, entre autres, les dates.

Journal - de quoi on parle

Enfin, j'en suis au conceptuel. Au travail des propositions, hypothèses, épreuves. Le temps et la formation (au milieu institutionnel, soit aux conditions discursives des disciplines) qu'il faut pour y déboucher. Sorti des brouillards, des dépenses obligatoires, d'ordre rhétorique - sans parler les ordres de la socialisation, se faire une voix, etc.
Tout ce qui passe de total BS dans l'épreuve rhétorique.
Et la dureté, exacte, du travail de l'inconnu, tranquillement et ordinairement, dans la dimension conceptuelle - this, for want of a better word just now, to identify the sphere I mean. Liberté.
Saussure est le compagnon idéal pour ça, bien que ses succès institutionnels et ses félicités en récompense narcissique ne soient pas un modèle très séduisant ni doux.

De quoi on parle.
Et non : agiter les jetons d'un discours tout trouvé, sans avoir à entrer dans les mouvements de génération, de formation, des propositions. Épouser leur motivation critique.

Il y a des propositions fausses. Simplement. Et des présupposés faux.
Ensuite il y a des erreurs de constructions, et d'articulation conceptuelle.
Ne pas investir dans leur discussion.

Motley et fragment - les commun/s

Retour intéressant sur Mezzadra&Neilson, qui cherchent vers 'translating the Common', sur le fil du 'motley crew' : les fragments de peuple conceptualisés par Gramsci. Les divisions interne du peuple, les fractures (typiquement, prototypiquement pour la formation du concept : paysans et ouvriers dans la Question méridionale). Le 'sens commun' comme un commun désunitaire et mutilé, à travailler révolutionnairement, et en attrition, vers une hégémonie. 
Où le politique est pensé par la référence ressource à Machiavel.

D'où petit filet d'éclairage sur les projets qui construisent autour du trope du subalterne

dimanche 25 septembre 2016

Translating the common - and struggle

Mouais. Il me semblait bien par avance que la proposition sur la traduction, dans ces espaces sciences-sociales nouvellement intéressés par des expériences entre discours disciplinaires tout à fait bienvenues, ferait souvent long feu. Mezzadra et Neilson n'arrivent pas à la tenir longtemps, par 'translating the common', dont ils font pourtant le point d'aboutissement de la construction (laborieuse - c'est qu'il y a un sacré travail à faire, ok -) de Border as Method.
Cherchant l'espace pour penser l'hétérogène, contre 'l'axiomatique du capital' (Del&Guatt) dans son fonctionnement par homogénéisation - rendre les valeurs commensurables -, ils s'essaient à une lecture de N Sakai, et sur la proposition du 'motley crew' de Linebaugh&Rediker, si parlante. Vision frappante du créole de la libération, trans-peuples et montrant peuples et langues comme des formations bordered par les pouvoirs.
Et puis phutt. On y repasse du bout des doigts peut-être, pour l'aura de métaphore. Il reste 8 pages avant point final pour changer mon impression de lecture.

La traduction, asymptotique des sciences sjociales.
Et par , outil privilégié, d'une poétique.

Je garderai comme intéressant quand même cette équivalence discursive qui s'établit (j'en suis à p. 304 ici) entre la place théorique de 'translation' avec la place théorique de 'struggle'. Dans la simple organisation de l'argumentation, qui est aussi valable comme conséquence théorique. 'Translating the Common' fait le titre du dernier chapitre du livre ; les intertitres déclinent : 'Articulation, Translation, Universality' (critique de Laclau, passage par S Hall), 'Bordering the Common', 'Cooperatives Community Economies and Spaces of the Common', puis enfin 'In Struggle for the Common'. 

Pour passer

Sans doute, pour passer, on peut s'y prendre pas à pas. Pour autant que j'aimerais régler l'ensemble par l'ensemble, sans doute la masse est excessive et il sera bon - il sera possible seulement - de composer et d'essayer par séquences. Commencer par poser ci (par exemple, le translinsguistique, l'indifference linguistique, de la sémiologie légendaire) pour digérer et me rendre capable de poser ça puis ça. En laissant possible l'acception des erreurs. 

Sémiologie du peuple - essai

Qu'est-ce que voudrait dire : l'arbitraire radical //du// peuple ?
L'équation à travailler est celle-là ; la calculer, crunching hard and 'appalling effort', en cherchant par où elle passe. En déplaçant quels termes, exposés comme faux par les calculs.
Qu'est-ce que voudra dire - car il y a du mordicus quelque part. La difficulté sera peut-être qu'il finira par apparaître contre Saussure. Je ne suis pas sure que je serai capable de ce sacrifice. Benveniste est passé par ça. Meschonnic y a eu, il me semble, moins de mal - mais je ne peux pas trop m'empêcher de penser que c'est par état des connaissances sur les textes de Saussure. 

Poétique saussurienne

Alors par où il faut partir, pour suivre Saussure.
Ses propres directions, ouvertures, sont notoirement difficiles à identifier en tant que directions. Anagrammes et Légendes, multiplient les difficultés - philologiques (état des textes, état de la réflexion) entre autres.
Il s'agit de cerner des sémiologies qui courent à côté de la linguistique. Et la zone de distinction entre parole et langue (et juste un cran plus loin, celle qui concerne parole et pratique sociale, le mythe, le rite, les institutions, l'Etat) est justement mobile, puisque c'est elle qui est à l'épreuve. C'est sur elle que porte la pression conceptuelle, exploratoire, interrogative à la puissance de Saussure. Son intelligence vertigineusement libérée, et le volume de matière qu'il est capable de mobiliser, en langues et en textes et en bibliothèque du linguiste.

J'ai toujours l'intuition, pétition de principe ou reeling in your bones, you know, (forme du désir, complexion personnelle), qu'on passera, tout légèrement comme fait Benveniste, par la dissolution de la langue dans le discours, jusqu'au bout de l'historicité. On y est déjà positivement dans Saussure avec les conclusions sur la variation. Mais la langue se reforme et se remuscle, quand il s'agit d'autres combats, autres engagements critiques, avec d'autres niveaux articulatoires de l'anthropoligique : pour la distinction entre sémiologies, où Saussure travaille la spécificité de la linguistique. C'en est l'enjeu, en fait ; spécifier la sémiologie linguistique est l'enjeu de ses développements vers les linguistiques de la parole, qui se branchent aux histoires sociales et institutions non linguistiques.
L'enjeu est de cerner le régime singulier de l'arbitraire radical, propre au langage, est décelable, au moins dans l'histoire de la linguistique et dans son épisode saussurien, dans l'acte conceptuel d'isoler la langue. La seule des institutions humaines où pas par le rapport avec les choses.

Cette histoire n'est pas finie. Langue et parole, ce n'est pas fini par le discours.
Sémiologie du discours, simplicité éclatante de ce qui est acquis par elle contre les entraves du signe. Bien. Mais les ou l'autre/s face du contre, les confusions du social (is that it, that the direction ?) ... À poursuivre.

Est-ce que c'est la question de la discursivité du social et ce qui est ensuite possible de récolter pour une vue de la valeur (dimension que repère le concept d'arbitraire radical) dans l'ordre du social ? 

Humboldt Saussure littérature - bis repetita

Ce ne sera pas facile de comprendre comment Saussure, qui rend épineuse la question de la littérature  (Michel Arrivé s'y est attelé, j'ai encore à le digérer mais c'est sans appétit, par vite-jugé, et donc ça traîne), reste radical pour une poétique par rapport à Humboldt, qui donne une place à la littérature (aux grands auteurs, plutôt) indispensable à sa théorie d'ensemble (relais nécessaire, sans quoi ça tombe), reste (ou bien sûr plutôt inaugure et invente) romantique et libéral, soit plombé encore de substance dans les 'conséquences' pour ce qui est du collectif dans sa construction du langage.

Littérature bien toujours obstacle épistémologique - simplement, production d'époque, dont on peut, qu'il y a à, situer dans ses coordonnées sociologiques (les praticiens de la littérature et de l'étude des langues) et historiques (état de la polis ; moment de transition, précisément, vers une modernité).

Je répète : étudier la littérature, comme telle, et soigneusement sans la confondre avec le poème. Et laisser le poème s'éteindre aussi loin qu'il tient encore, dans le cours des explorations.
La difficulté est alors de trouver l'autre bord de sa distinction, parce qu'il ne sera justement, on peut s'y attendre a priori, pas un bord, mais des parages inattendus, qui auront des mines de zones discursives diverses et de plans anthropologiques et sociaux, imprévisibles. On peut appeler cette zone here-be-dragons, soit l'inconnu dans 'les tréfonds de la valeur' (Saussure), here-be des articulations anthropologiques encore à repérer. Où une surveillance et surmoi sera par la prudence, le test, sur l'idéalisme.

samedi 24 septembre 2016

Langue interprétant de la société - langue et peuple

Peuple et langage toujours
Benveniste, tiens, note, parle de société. Je l'avais presque oublié, absorbée dans la lacune que je trouve dans ce qui devrait être à côté de son concept d'intersubjectivité, pour le sujet collectif.

Mais : reprendre de Benveniste en tout cas : que la langue est l'interprétant de la société. 
Comment cela pose-t-il, en tenant ce rapport et le retournant pour qu'il présente sa face à la question posée, le outlook pour le rapport de peuple ?

Veiller à ce que ne se recompose pas, tout Naturellement et au galop, le couplage entre langue et peuple. Que le peuple soit ce lien humain qui a en commun de parler une langue.
Il y aura des effets de peuple par partage d'une langue, mais tout l'intérêt des Légendes de Saussure entre autres est de regarder l'indifférence des langues dans la sémiologie d'un/e ?? (disons forme? discours ?) culturel/le.

Difficulté avec la proposition de Benveniste : on sait faire valoir cette lucidité - langue interprétant de la société - dans son champ de critique. Soit : à quoi elle sert, dans son contexte d'avancée.
 Mais elle est à faire valoir autrement, ailleurs, à un autre point de l'anthropologique, ici. Ou alors je m'échine, bien évidemment, à réinventer la roue, portes ouvertes etc. Ce serait déjà bien.

Langue interprétant de la société devrait = langues font les peuples (contrairement à l'inverse, ancré dans les mœurs et 'science normale'). Voir ça, travailler ça.
Car pour commencer c'est le langage, traversier et indifférent aux différences des langues, dia, qui fait les peuples, alors à penser dans la même indifférence en procès et dans la dimension du dia.

Soit. Ajoutera-t-on par là quelque chose aux critiques de tout bois contre les identitarismes de conception du peuple ? On y contribuera certainement une spécificité. Quelle sera sa force critique. 

vendredi 23 septembre 2016

Saussure Légendes - parole et langue et langues

La parole, indifférentes aux langues. C'est sans doute là.

La parole dia, d'où la mise à distance de la littérature et de la critique textuelle critique philologique et même critique historique par son versant texte (la critique par son versant conception de l'histoire est un autre versant, quoiqu'intriqué et impliqué : l'enjeu direct y est une conception de l'histoire, dans la ligne des philosophies de l'histoire qui fait le nerf majeur du 19eme). 

Peuple : langue, discours, institution

Correction cruciale à formule trouvée éclairante récemment :
Non pas : les langues qui font les peuples
ou alors valable seulement en pensant puissamment les langues comme histoires discursives, ce qui n'est jamais assuré et ne cesse de se détendre comme un élastique
Mais : les discours qui font les peuples. Car ce sont aussi les dialectes : dia-langues, en traverses, en transition.
Le problème restant celui de l'articulation anthropologique entre langues et discours. (Par la pluralité des langues on a l'accès direct et concrètement visible partout du rapport continue entre concept de langue et concept de discours, les langues les resserrements des discours, comme 'l'enchaînement des discours').

La question n'a pas fini de me faire m'acharner sur les Légendes (Saussure), et ce qui s'y passe conceptuellement. Un Saussure de la parole, et qui explore, dans une sémiologie légendaire, une sémiologie qui n'est pas linguistique - mais au contraire, très librement, indifférente (le terme est conceptuel dans les Légendes) aux langues, précisément. Qu'il ne prend pas même la peine vraiment d'identifier - une fois qu'il a noté 'ne forment qu'un seul peuple', ces réciteurs et rhapsodies, de même. Il transparaît qu'il s'agit de norrois, anglo-saxon, ancienne scandinave (is that a thing?), vieil allemand (dit-il gotique ?). Mais c'est le lecteur qui le repère, c'est son besoin et pas celui de Saussure. Lui traverse, en se plaçant au côté les marins du Nord etc.
Quid, il reste, du fait que le signe légendaire s'appuie et se secondarise sur un substrat de signe linguistique ? Double articulation. Elle déroute les habitudes de la poétique qui s'y retrouve en identifiant le discursif dans les mouvements transformatoires de la langue, et toujours d'une langue, sauf à poétique de l'étranger, mais également repérable en signifiance et en rythme. Dans le langage.

Quid aussi du statut de la légende comme institution ?
Si l'un des points de comparaison est d'une part la langue (institution unique parmi les humaines, car non rapport aux choses, qualité unique de l'arbitraire), et d'une autre le rite, évoqué dans le corpus des Légende. (Y en a-t-il d'autres ?). Puis, celle de la 'question royale', des 'pays voisins', des mariages impliquant des peuples en croisement conflictuel, etc. Les niveaux et les plans sont différents. Lesquels sont à penser ensemble ou contrastivement ? 

mercredi 21 septembre 2016

Meschonnic contre Saussure

Oui, juste, la prise de Saussure par la critique du signe, et Meschonnic suit Benveniste et l'élabore, là-dessus : sémantique sans sémiotique. Bien ce qui est en jeu dans les Légendes, mais ce n'est pas réglé si franchement que ça. Et je ne sais pas si lecture et relecture en viendront à bout, j'y piétine.

Les Légendes sont l'effort exploratoire, à l'aventure (vertige ! Il n'a pas froid aux yeux, à lancer les catégories à l'eau, 'abandon de toute origine', et 'abandonné par toutes les métaphores', et il implique des masses de travail textuel et référentiel), pour une sémiologie non linguistique. Ce qui advient du signe alors, non linguistique. Recherche des contours du signe légendaire, narratif alors (mais figures énonciatives aussi, et figures subjectives, figures des effets de sujet/transsujet tout particulièrement). 

Meschonnic : Humboldt contre Saussure

Précisément contre Meschonnic de 1975 (dans Le Signe et le poème, cité, par D Thouard), qui oppose un Humboldt tenant ensemble une théorie d'ensemble du langage, soit language et anthropologie mutuellement nécessaires à un Saussure 'linguiste', 'par la place donnée à la parole, au sujet' (Thouard, Réception de Humboldt, 186), limité pour 'le rapport de la langue à l'historicité de la culture' et au sujet : le Saussure des Légendes, pour ne pas parler des Anagrammes (car j'ai encore à trouver une amorce pour y construire une lecture, et je ne suis pas la seule ou la première : c'est précisément dans ces années du milieu 1970s que commence l'interrogation, Starobinski et al).

Il y a très solidement un Saussure de la parole. Il reste encore à assurer, et les décennies passant c'est contre toujours plus de lourdeur dans la pression inverse. Et un Saussure anthropologue, auquel je m'applique.
Il n'est pas du tout simple à recomposer. Les 'conséquences' sont extrêmement complexes, parce qu'elles font bouger des lignes de catégories (toutes étant mobilisées, la difficulté est de savoir lesquelles tenir pendant qu'on essaie la mobilité des autres), et parce qu'elles impliquent une connaissance des membres discursifs qui sont en jeux, dans les termes évoqués, plexus de débats plus ou moins anciens et cryptés par les âges et les transmissions.

Assez perplexe (mais il faut compter avec l'effet de tronquage dans la citation, faudra donc se reporter à l'original) devant Meschonnic : 'Par sa sociologie, Saussure ne pouvait pas faire une linguistique de la parole. Humboldt dialiectise la parole et la langue...' (Thouard 187).
Par sa sociologie : qu'il hérite et qui le situe (unlikely, bien que la connotation s'entende), ou celle qu'il projette en dégageant la langue de la parole ? Càd, très précisément alors, en faisant apparaître dans la linguistique un tout nouveau sujet, il me semble : l'inconscient social, déjà rendu possible par Whitney (par langue = acquise, apprise, transmise). Tout le contraire d'une évacuation du sujet (inimaginable d'ailleurs). Mais la mise en lumière d'une géographie du sujet très particulière. Il faut arriver à en cerner la modernité en la mettant en histoire avec 'génie', justement, 'esprit', etc. Sacrés tissus de problèmes. 

dimanche 18 septembre 2016

Ouverture - branche Minority Report

http://minoreport.blogspot.fr.

Je crains que ce soit prématuré. Mais je suis le mouvement qui a fait source immédiate. 

Humboldt et Saussure

Indispensable lecture de Humboldt pour comprendre ce que fait Saussure. Qui en aurait douté, mais l'effet est impressionnant. De même, de fourrager juste un peu dans les sillages du sytagme 'génie de la langue', organisé dans le travail de Saint Gérand (mieux que dans Meschonnic toujours trop zoomant à travers les histoires, trop allusivement pour moi), dans Et le Génie des langues ?.

Indispensable lecture de Léopold, de Whitney, etc. C'est un peu à désespérer. Bon.
Car il faut encore : dégager ce que Humboldt lui-même fait dans son temps et à son temps, et dans les deux (au moins) histoires discursives allemande et française.
Généalogie de caractère
Généalogie de nation et national
Valeur de l'opération constante de spiritualisation. Anthropologie verticale et aspirational. Qui est aussi une anthropologie philosophique.

Il reste que lisant Humboldt on a, même sans assez de détails et donc sans les certitudes nettes, une mesure de l'immense pas quand on est arrivé à Saussure, et quand on passe dans Saussure.
Sur la conception du sujet, avant tout. Ce qui détermine beaucoup de choses en réseau. Et sur la conception des 'sociétés humaines', dont Saussure hérite, clairement, mais qui est sortie de l'horizon spiritualiste de l'humanité chez Humboldt.
Justement je lisais, à propos de Naoki Sakai, la distinction qu'il fait dans 2011 (article "Theory and the West", dans Transeuropéennes), entre humanitas ("which seeks to know humanity in general and discern the contours of the universal") et anthropos, "which entails the production of specific knowledge about particular communities" (Mezzadra&N, 284). 

Ethnologie de la minorité

Immédiatement, alors que je m'inquiétais sottement par avance de rencontrer surtout du flottant et de l'indétermination à longuement orienter, la vie en CA d'université donne ses traits, marque dans les subjectivités (les mines durcies) et dans les socialités (trombes de messages d'analyse ex post, très riches et utiles d'ailleurs), et indique tout aisément ce qui se donnera à étudier par une observation participatrice. Première réunion du nouveau CA de P8, constituante : élection, les yeux écarquillés, des membres extérieurs selon la structure imprimée (cf Kafka, la machine à tatouage) par la loi Fioraso.

(Le comique étant la répétition systématique de ce schéma, une disposition de la gauche dans toutes ses situations ; disposition de la gauche, et de toute une série de caractères dans lesquels je suis glissée et qui me placent dans ces minorités encore et encore, ici et là et encore là. Minorité par discipline, entre autres. Il y a aussi des minorités de privilège, qu'il faut aussi intégrer à l'attention et qui racontent une autre histoire. La profession universitaire en est une à plusieurs valences.)

Ce sera donc, peut-être aussi facilement que ça, pour le projet de survivre par l'ethnographie aux 4 années de CA : par l'étude de la minorité.
Ce qui sera commode, en cela que pré-disposé aux outils d'analyse de la domination en sociologie, bourdieusienne la première. Ces outils seront à disposition et à disposition de la critique tout autant. Et le compagnonnage avec CS précieux et profondément instructif comme toujours.

Je pense qu'assez vite je peux poser une forme, comme quelque chose comme une branche du blog vers un Minority report.


vendredi 16 septembre 2016

Culture et politique : histoire, et angle d'analyse

On s'enfonce dans [ culture et politique ] avec le sentiment (je lis Humboldt...) toujours plus ahuri de l'immensité de la conversation européenne moderne que ça met en pelote. Non seulement la pelote d'époque de constitution des nationalismes, des Lumières aux impérialismes - ici ça se traite par une histoire généalogique, et on traite avec des historiens et historiens des idées; Ce qui ne veut pas dire qu'à force de généalogique on n'arrive pas à faire histoire égale des enjeux, nivelés en problématique persistante -, mais aussi celles de débats encore chauds et déterminants du présent : les internationalismes, les anti-colonialismes, les anti-nationalismes ou contre-nationalismes (indépendances) ; la guerre froide, etc. Débats des 1980s Hobsbawm Wallerstein / Bruckner, débats 90s postco, nation & narration et Balibar Europe des épurages ethniques ; relances récentes mordantes, populismes et racismes actuels - tout ça à revoir, sans doute faux, j'essaie de lancer le filet pour voir si on sent monter tout de suite les moments de crête ou noeud. Le travail est à faire mais promet d'être facile, les repères étant marqués et clamés, on peut y aller en tâtonnant à la carte de température. Restera à en comprendre les épisodes, les âges critiques, avec leurs spécificités.

Prendre au moins par un premier aimant critique : gardant le regard vers les dynamiques de politisation du culturel, bien identifiables dans l'histoire, et alors culturalisation du politique - moins investis par les projets de domination, et donc plus fins à cerner plus critiques et passant, éventuellement (ou sans doute) à cheval entre domination et libérations. A voir. C'est à ouvrir.

Et puis : ...



mercredi 14 septembre 2016

La vie des peuples - Saussure anthropologue

Ah tiens, merveille du rapport d'enseignement, enfin, à la faveur de la préparation du séminaire de cet automne, une formule qui commence à approcher ce qui est noué depuis longtemps et que je m'irrite à sortir :


"la vie des peuples", dans les ELG, 1ère (?) Conférence à Genève, et dont je veux faire un concept pour l'anthropologie de Saussure, voulant aussi plus largement faire du linguiste Saussure nécessairement (par contexte aussi - le couplage langue-peuple n'est pas de son fait et il est héritier de bonnes saletés antiques autant que de Humboldt) un penseur de l'anthropologique :

la "vie des peuples", donc : que les langues [histoires discursives, dans "l'enchaînement du discours", WH et le continu dialectal, FdS] font les peuples [les identifications de communauté et leurs inventions de tradition, épiques pour ce qui concerne les Légendes], non (seulement) les peuples les langues. Ce langage qui fait l’histoire.
Évidemment : ce langage qui fait le peuple.
- et que ce soit nécessairement les peuples découle de la nécessaire 'diversité des langues'.

Pour Humboldt, c'est par : les "actions" réciproques, par nature trans-générationnelles, des langues et des "formes de production [intellectuelle, is it? revoir]", agissant les unes sur les autres et dans "l'influence" mutuelle des langues. Mais le point de divergence est dans la conception du sujet, qui détermine une théorie de l'"humanité", de l'"extension" de l'esprit humain grâce à la production des et dans les langues, et finalement une anthropologie attachée à "l'idée", l'"esprit humain". Saussure passe à l'inconscient, et par là au social, etc.


Ce que : histoire conceptuelle

Histoire des idées (on pourrait dire, ça pourrait se résoudre dans), par l'historicité, discursive - càd poétique et sociale -, des idées.
Aujourd'hui il semble que je me permets d'écrire idées, prise dans le mouvement de la lecture de Humboldt, Caractère national - il faut passer dans ses termes. J'y fais un petit séjour, appliqué. 

Ce que, suite : poétique des savoirs

Une sorte de philosophie du langage, qui n'est pas un travail philosophique (toujours plus perplexe sur ce qu'a été et plus encore sur ce que fait maintenant la philo), mais n'est pas non plus un travail littéraire (analyse des œuvres ou histoire ou etc. De fait la 'littérature' est de plus en plus mise à distance, dans son histoire, son action historique en tant que concept, ramificateur d'une pratique sociale internationale impressionnante, civilisationnelle). Pas non plus un travail linguistique, ni même de philologie anglaise, ou à peine.
'Théorie'. Intéressant que la notion n'ait plus la caution intellectuelle qu'elle a eue au moment de la formation ; j'ai maintenant à la tenir en analyse, m'en soucier, la soutenir, et m'en expliquer. Effet intéressant de génération. 
'Poétique' évidemment, mais ici encore la génération Meschonnic demande à être expliquée maintenant, à tous les autres publics qui sont le public général des disciplines. Meschonnic y a imprimé une patte très caractérisée, qu'il faut manœuvrer, avec soin, y compris pour en travailler les dehors, les limites, et les perspectives bouchées. Et l'historicité - comme il m'a appris à le faire. 

La question peut se concentrer autour de la matière de l'étude. (C'est déjà l'une des critiques qui étaient faites à Meschonnic.) Je lis et je commente et je pratique des levées, des interruptions, des comparaisons, dans des pans de discours qui sont : disciplinaires, théoriques, et par là des anthropologies (mon joli mot pour des morales ?? Et des idéologies, options dominatrices ou options libératoires). Poétique des discours histoire discursive et ses enjeux ; poétique du discours conceptuel, et épistémologique en particulier. L'affect le plus intense, toujours au pied des questions du savoir et des manières du savoir ; ses langues, ses discours, ses institutions, ses subjectivations, ses capacités à l'émancipation.

Qu'est-ce qu'une pratique, de savoir, qui prend comme matière des enjeux ?  Et alors traverse, circule,  un peu le nez au vent.
Je regrette, pour une part et par réflexe rationaliste de classe/formation, une infrastructure où un sens de la matière aurait été plus solide, partagée, cumulée - mais sans doute nécessairement contrôlée aussi, voir les démêlés de Saussure avec les néogrammairiens de Leipzig, la loi de la SLP, etc.  Le contrôle possible, ou rendant possible, dans le cadre d'une élite exiguë. D'un autre temps, et pas à regretter. 

Ce que je fabrique

Je continue à me demander bien ce que je fais. Pas tant pour le minimiser, ce serait le point de vue individuel - mais essayer de le situer, alors que je lis et j'observe tant et tant d'actes de situation, de soi et des autres lus.
Que peut, ce que, fait/faire un angliciste, un philologue, un 'litteraire', un acteur de sa génération d'une des sciences historiques. Angliciste a, je continue à venir me caler dans cette vue, une situation intéressante, au sens 'chinois' : CS tout naturellement m'en rappelle une qualité en la comparant avec d'autres disciplines flottantes, non disciplinaires, combinaisons ad hoc. Mais par une autre dimension de la question il y a aussi : le manque de moyen et les conditions institutionnelles font la difficulté, ou la rareté simplement, des ambitions larges de recherche, ambitions scientifiques, qui a pu faire entreprendre les Grands Travaux du 19e, etc. Dictionnaires, grammaires, mythologies, histoires panoramiques, immenses dépenses de synthèse et de collecte de matiere et d'analyse en unlikely myriads, puis, dans l'entrée du 20e peut-être, est-ce qu'il y en a une histoire une évolution ?, les ruptures conceptuelles et les inventions radicales de conception épistémologique.
Inimaginables depuis où je suis.
. On peut les prendre par la critique : sans doute les idéologies de la totalité et du positif, etc. Et s'installer à raison dans une pratique, un travail, qui est de l'ordre de la critique. J'y adhère et je ne pourrais pratiquer que dans ces termes (?).
. Il y a la question, le plan de la question, des moyens sociaux : mes disciplines et l'universtité ne sont pas des lieux de science - y en a-t-il jamais ? Càd quelles sont les conditions idéologiques que l'idéalisme de la science ? - mais des lieux de compromis sociaux bien familiers, concours de l'enseignement, massification (dans tout autre régime il est clair que je n'y aurais pas eu accès), fonctions de l'université dans le capitalisme actuel
. mais m'intéresse ici, au près : reste la part qui me revient, l'espace dont je dispose (et j'en ai, beaucoup, donné mais aussi acquis, par des efforts, y compris des douleurs, que je ne minimise pas non plus). Ce que j'en fais. À suivre le bout de la curiosité, à traverser des espaces improbables, à faire sans discipline d'un regard sur ce qui devrait être fait. Par exemple, le scrupule m'en vient, comme une nostalgie, de temps en temps : que l'anglistique, comme philologies, devrait s'occuper de sa tâche de passeur, s'occuper de développer le savoir des productions anglophones par exemple en France, de l'enseigner, de le composer et l'actualiser constamment, de l'instituer dans les coordonnées culturelles d'ici et maintenant : tâche culturelle de l'université et de la philologie. What mirage is this, and yet, and yet etc., tourniquet. Ce n'est donc pas encore ça.
. qu'est-ce que je fabrique ? Et que je m'autorise à tinker about dans mon coin, et qu'on m'autorise (les autorités étant préoccupées de bien autre chose, aussi diverses qu'elles soient). 

mardi 13 septembre 2016

Littérature : crête entre Humboldt et Saussure

Il faut arriver à comprendre comment le statut, la valeur, de la littérature - la référence à la littérature comme point de référence, là - diffère entre Humboldt et Saussure (et évidemment après Taine - ce sera encore une autre affaire, mais son horizon est bon à garder au coin de l'oeil).
Comment pour Humboldt les termes sont 'encore' libéraux, et dans la spiritualité des sujets du 18ème, kantiens - et comment Saussure fait passer au plan de l'inconscient, qui est celui du social. Comment Humboldt peut donner à l'écrivain un rôle formant, et la responsabilité originale, originante, d'une action sur sa langue, nécessairement individuelle - et comment Saussure, tout poète qu'il est, doit rejeter Cervantès au littéraire et au texte, soit aux forces au contraire fixatrices et deshistoricisantes dans les langues.
La littérature est une valeur du 18ème, valeur romantique et moderne, propre à l'age en effet des formations des nationalismes. Saussure passe dans le temps moderniste, où la littérature passe par sa 'Crise de vers' et son 'poëme critique'. (Et s'internationalise ? cosmopolitisme des modernismes ? Faudrait voir. Comme elle se transhistorise, avec all of lit from Homer et les reprises intertextuelles et la mise en question de la 'tradition' etc.) Demanderait aussi alors de pouvoir rendre compte des développements suivants : qu'est-ce qu'il advient de 'littérature' après la période d'invention des modernismes ? 

lundi 12 septembre 2016

Bullshit

De temps en temps, et ce sont des temps de la santé de la clarté, la sensation ou le projet remonte : enough bullshit. The amount of bullshit dans les études littéraires très particulièrement, leurs autorisations institutionnelles et culturelles, mais aussi, etc. Instants du désir d'une qualité de la recherche : lucidité, qui ne peut pas être une morale, mais l'objet et le résultat du travail. Que les choses posées soient justes - s'il faut, on prendra avec les blocages, les incertitudes, l'état de la réflexion inaboutie et qu'on sait à corriger encore. On prendra par le travail, et l'état des questions. Le travail étant dans l'éclaircissement. Jusqu'a ce que les choses tombent en place comme un pli, dans la simplicité d'une compréhension aboutie. 

dimanche 11 septembre 2016

Croisées - Carlyle de Taine, Carlyle de Engels-Gramsci, histoire

Heureusement la multiplication des lectures, toujours - ceci écrit en pleine lecture des bibliothèques (réelles, référencées, idéales, et fantomatiques) de Gramsci en prison, naturellement.
Robert Paris sur Gramsci m'apprend donc la recension d'Engels sur le Past and Present de Carlyle, dans ces déports ('européens' ou militants internationalistes et réfuges politiques croisés) par traduction, ici Deutsch-Französische Jahrbücher, 1844.
Taine avait bien omis de m'en parler.
R. Paris le met en homothétie avec le rapport de Gramsci avec Croce (prévision d'un Anti-Croce qui ferait pendant, homothétique aussi, de l'Anti-Dühring).

Et Gramsci fait et refait son 'plan' de travail plan de lectures en réitérant le pôle histoire et historiographie, où Croce est clé - Storia della storiografia italiana nel secolo XIX, acheté trois fois (56).

Traduction : Gramsci, Mezzadra-Nielson

Oui, il y a des positions de classe dans la question de la traduction, qui est organisée par la division du travail. Mondiale, évidemment.
Mezzadra & Nielson, 273 : "In a world obsessed with linking and networking, in practices of work and political organization, it is important to remember the relations established in moments of disconnection, discontinuity, and confrontation with the untranslatable. While capital labors so under the illusion of translating everything into its language of value, living labor is continually crossed by discontinuities and differences."
Beaucoup à démêler ici, beaucoup à penser. Le rapport entre valeur et valeur, au profond des systèmes qui évoluent l'un sur l'autre et dans l'autre, du symbolique et du matériel. Des idéologies du langage, et de l'étranger, cosmopolitisme, internationalisme. Des idéologies de la traduction.
Oui Solomon, Sakai etc.
M&N partent de Gramsci partant de Lénine.

Oui, une des stratégies traditionnelles du capital est depuis par exemple l'esclavagisme colonial la séparation des langues, et des groupes culturels et familiaux : "regional, kin/ethnic, and linguistic networks are 'often manipulated by the production machine to create a division of labor and job hierarchies' (274), dans tous les âges du capital.
Type : the motley crew, Linebaugh&Rediker, et alors les créoles, de travail et de résistance.
(Voir la thèse de Ravi sur les situations linguistiques dalit aussi : la stratégie d'exploitation dépasse le seul cas des systèmes capitalistes).
Voir ensuite Schuchardt, sur les croissances linguistiques, créoles et lingua franca, en situations de commerce et d'esclavagisme etc. 

samedi 10 septembre 2016

MUCEM : Méditerranée ?

Oui, MUCEM :
y reconnaître une part, donc, de la construction bricolée : projet européen ("des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée") surimposé à celui, de plus longue durée et sur la base d'une autre époque muséale, des "Arts et traditions populaires" ; nom d'une ethnologie française. Rivière, 1937, pendant ouverture du Musée de l'Homme, Rivet. France rurale, et "musée-laboratoire", associé au Centre d'ethnologie française. Trocadéro. + Front populaire et Jean Zay, démocratisation de la culture. Rattaché à l'EN, section Beaux-Arts, qui deviendra ministère de la culture avec Malraux.
Question aussi du musée du folklore (issu des collectes des missions dans les colonies ?).
Comme un plan du peuple morphe en un autre. Modernisation, ses termes.

Puis le "Louvre du peuple", 1972, collections en plein air, Bois de Boulogne, Jardin d'acclimatation ; 2ème galerie ouverte en 1975, inspirée par C Lévi-Strauss. France traditionnelle / expos sur contemp. Fermé en 2005, désintérêt (dit vox wiki) du public pour l'ethnologie.

Le passage à Marseille arrache du terroir à la question de la mer et des circulations. Pas facile. Et de l'ethnologie française (pour les chercheurs) à ... wiki dit "transdisciplinarité". Avec adjonction aussi des collections européennes du Musée de l'Homme : on a donc fini de couper Branly du côté du tout le non-européen.

Trouble, dans le MUCEM. Le choix des 4 zones, "spécificités", me laisse perplexe, avec la citoyenneté et démocratie (finement mise en 3ème place, suivie de l'exploration, qui porte aussi des implications pas nettes, bien forcément - mais pas forcé de le laisser tant sous silence). La première est prise de Braudel, blé vigne olive. Monothéismes la 2ème ; là au moins on est dans la croisée et ses siècles de tensions et cross-fertilisation.
Affichage d'un discours européen/méditerranéen, qui flotte au dessus des collections, traînant dans d'autres géographies, plus anciennes, inertie.

Histoire, modes : généalogie, formation

Ce qui colle à 'généalogie' - les méfiances des alertés - et ne colle pas à 'formation'.
Fomation of the English Working Class, gage ; alors qu'il faut passer par la précision, 'généalogie au sens de' (Nietzsche, Foucault).
Question des connotations, accrétions par les usages discursifs. Leur 'caractère' - puisqu'il faut que je me familiarise avec la notion de Humboldt, qui ne vient pas toute seule, chargée elle aussi d'histoire variées et hétérogènes.

vendredi 9 septembre 2016

MUCEM

Faut que j'écrive sur le MUCEM. Étrange collection étrange projet, garbled et mixé. Je sais deux trois bricoles sur sa genèse, qui n'est qu'une part de l'histoire.
Et le rapport à Marseille, son histoire, sa valeur dans l'histoire mondiale. 

Eminent Victorians

Très impressionnée encore, par l'importance (et by the zest!) de Eminent Victorians. Qui cavale maintenant dans les périodes acidulées vers la fin de Gordon of Khartoum.
Tout ce qui tombe en place, comme de grands plis du tissu de l'histoire britannique à sa juncture très particulière moderniste - et très intime pour moi modernismiste, très connue et inconnue.
Le choix de ces éminences, qui éclairent crûment les grands thèmes victoriens : l'armée et l'imperialisme, la religion dans les rapports à l'Etat, dont à l'éducation des hautes classes, la question de la révolution. Il y manque des pans, dont l'absence dit la visée de Strachey (la science, la philanthropie capitaliste, même si le libéralisme est bien thématisé, et al.). La forme biographique, ou la forme sujet, est traitée en saillie. 'Psychologie' a bon dos, pour la critique des grands formes institutionnelle culturelles idéologiques. Vignettes et leurs effet d'emporte-pièce sur le fond.

Légende et langage

Nota, quand même : la place surprenante du langage et des langues (pourtant en cause, par effet de circulation entre langues, indifférentes) dans les recherches de Saussure sur les légendes.
Cherchant à circonscrire le signe légendaire légendifère, il passe avant tout par mots, noms, et épisodes et personnages. Thèmes (royal), narratèmes du voyage, du pays voisin, etc. Puis l'irradiation, vers l'intertexte et alors toute la transdiscursivité.
Mais le langage ? Alors qu'un des fils théoriques, épistémologiques, est bien le rapport de différenciation (l'appui sur ce contraste pour faire apparaître la sémiologie) entre linguistique et sémiologie ; entre signe linguistique et signe légendaire.
À verser sans doute pour une part la distance précautionneuse aux textes, littérisés et fixés. Il faut que ça passe entre les textes, et à travers leurs points d'origine, en méthode de reconstruction, vers le proto-poème burgonde.
On n'aura donc pas une proto-poétique et il faut voir ce qui est en jeu là.
Il y a au plus proche une narratologie, alors disons-la au moins diachronique. On n'aura pas manqué de la rapprocher de Propp, pof, dans le panneau des 70s - vu dans une bibliographique de Kim Sungdo de 1995 je crois. D'Avalle et Arrivé s'y intéressent.