mardi 29 novembre 2016

Mondialités d'islam - jalons

Pour les Mondialités d'islam, décidément insister sur "interfaces anglophones et francophones", et du coup les interfaces historiques en effet commencent à devenir claires (lisant Leyla Dakhli) :
. Sikes-Picot au Proche-Orient, France en Grande Syrie, Brits en Palestine et Irak, Jordanie, puis voir Egypte.
. toute l'Inde-Pakistan, souscontinent entier et plus (Burma, et étendues en Malaisie large, Indonésie), du Raj

Sexualité mondiale

Gay Pride à Delhi : expérience sociologique, et mondialisée, cosmopolite plutôt qu'indienne. Images frappantes. Effet, avec goût de malaise, de clique. Comprendre ça. Connaught Place choisi comme lieu d'inscription.
L'étranger toujours comme aiguillage sociologique, compliqué du national.

dimanche 27 novembre 2016

Faye philosophie philologie - État et formule

Mystique philosophique énervante, JP Faye - le cryptique et l' "apocalyptique", argument ad Hitlerum. Il faut se frayer à chaque rupture de paragraphe un chemin dans l'enfumage, et les émanations du style coupé - pathos de l'indicible et de la profondeur.
D'autant plus énervant que les propositions travaillées sont fortes en suggestion, en particulier par leur qualité philologique, et par la finesse constitutive de la -phonie méthodologique : ici, germanophonie, qui prend maintenant une valeur singulière, quand l'histoire a beaucoup fait bouger, vers l'anglobophonie, les partitions des langues et de la pensée.
Je sais bien qu'en 1972 (Introduction aux langages totalitaires contd.) on peut en demander beaucoup aux lecteurs. Et tirer l'énonciation philosophique à son, ou à un, maximum.
Les propositions sont d'une philosophie philologique, en contexte d'âge sémiotique et d'heideggerisme. Elles ont l'avantage de prendre la philo allemande par la langue allemande, ses histoires discursives et ses effets en traduction - crucial dans le champ de possibilité du langage fétichisé. Même si la pratique de la traduction de l'allemand n'a pas été une garantie de philologie, ou discursivisation - Derrida, et peut-être Nancy et LacoueLabarthe ? Au moins.

Nouvelles du discours contd.

On va avoir, maintenant, toute une ère de médiatisation mondiale, soit multiplement nationale - chacun y allant de ses positionnements en géopol - des déclarations de Trump.
Ce matin dans tous les podcasts : Fidel Castro "a brutal dictator."
On va entendre les coups de menton et les expostulations, diffusées comme des déclarations géopolitiquement déterminantes - et c'est ce qu'elles vont être.

samedi 26 novembre 2016

Nouvelles du discours

À regarder :
. post-truth
. complotisme - conspiration theory
et ses effets sur les médias, ou rapport entre médias et alt-web.
Ah, et bien sûr la distance extraordinaire entre énoncé et performatif énonciatif dans la campagne de Trump. Qui a déjoué toutes les catégories en currency de lecture médias et sondeurs et équipes de campagne. Combien de traduction il faut arriver à faire, et le monde entier du commentariat s'y emploie depuis. Ce qui s'entend, par ses supporters, quand Trump dit ceci, cela, qui lui passe par la situation polémique.

Comment saisit-on ça dans une histoire analytique de la voix, politique. Du public, du délibératif, de la liberté de parole et liberté de la presse (et d'association, d'ailleurs) etc.

Travail, 1970s : postcolonialité française

Lire Robert Linhart (L'Établi est de 1978, Minuit), avec A Seventh Man, Berger, 1972. Puis ses prolongements dans Abdelmalek Sayad (posth., 1999).
Tout le travail littéraire ou de frayage discursif quel qu'il soit, entre ces bornes. À retrouver dans la texture francophone. Ce n'est pas la culture générale qui le met à disposition.

vendredi 25 novembre 2016

Internationalisme - décolonisation commune, for one

Je me demande ce qui de l'internationalisme (les, historiquement variés par les situations évolutives de l'expansion mondiale du capitalisme) n'est plus disponible pour les situations présentes.

Ça commence évidemment par l'évolution de la forme nation comme dépositaire du politique, et des valeurs idéologiques du nationalisme - outre l'histoire européenne nationale-coloniale, ses valences dans la Décolonisation étant une chose, ses répercussions plus longues dans les situations postcoloniales autoritaires ou de guerres civiles étant une autre.
Que la Mondialisation ait façonné d'autres valences, extrêmement complexes et diffractées, de la forme Etat-nation est un point de départ et non une conclusion. Que les populismes les plus récemment arrivés à hégémonie font basculer des planchers entiers des compréhension, de même.

Voir :
. carrière de la délégitimation du "tiers-mondisme" de guerre froide
. carrière de l'alter-mondialisme : sa dilution. Voir avec G Players. Il faut en particulier que je tire ça au clair.
. carrière des BRICS et nouveaux horizons de multi-latéralisme, 2000s - et régionalités de libre échange ?
. effet mondialisé de 2008, histoire commune s'il en est. Démaillages mais persistances.
. utopies du Blockadia, et celles du local : presque un situationnisme : Dakota pipeline en ce moment-même, Notre-Dame des Landes etc. Dans l'ex-TM ?? Luttes contre les barrages, Inde et Chine, that's for sure. And.
...

Il semble évident que la direction pour l'Europe est une décolonisation profonde et commune. Une internationalité (Il faudra trouver un, des, termes qui pourront remplacer celui-ci qui est lié, aux siècles nationaux, contre-géopolitique de la Mondialisation en basculement).

Internationalisme

Je me demande ce qui de l'internationalisme (les, historiquement variés par les situations évolutives de l'expansion mondiale du capitalisme) n'est plus disponible pour les situations présentes.

Ça commence évidemment par l'évolution de la forme nation comme dépositaire du politique, et des valeurs idéologiques du nationalisme - outre l'histoire européenne nationale-coloniale, ses valences dans la Décolonisation étant une chose, ses répercussions plus longues dans les situations postcoloniales autoritaires ou de guerres civiles étant une autre.
Que la Mondialisation ait façonné d'autres valences, extrêmement complexes et diffractées, de la forme Etat-nation est un point de départ et non une conclusion. Que les populismes les plus récemment arrivés à hégémonie font basculer des planchers entiers des compréhension, de même.

Voir :
. carrière de la délégitimation du "tiers-mondisme" de guerre froide
. carrière de l'alter-mondialisme : sa dilution. Voir avec G Players. Il faut en particulier que je tire ça au clair.
. carrière des BRICS et nouveaux horizons de multi-latéralisme, 2000s
. effet mondialisé de 2008, histoire commune s'il en est. Démaillages mais persistances.
. utopies du Blockadia, et celles du local : presque un situationnisme : Dakota pipeline en ce m
... 

Culturalisations à venir - barbarie, dêmos

Les Blancs débarquent : il semble que ce qui vient relance avec puissance tous les projets - nationalisme, protectionnisme par xénophobie, racisme géopolitique déclaré - de la culturalisation, racialisation, ethnicisation, du politique.
(Car je me trouve aussi à dire, sollicitée sur la question de "Being Human" : girding our loins, a culture war is coming, again. Et on m'entend comme sombre, en discutant des optimismes potentiels. Le thème du festival cette 3e édition : Hope and Fear. Thème de la rencontre parisienne : "A Moveable Feast: Being Human in Paris", rappelant l'usage cultuel de Paris est une fête après les attaques de 2015.)
Retour de la Mondialisation sur elle-même, encore un pli : est-ce que c'est un déplacement des forces de l'économique au 'culturel', civilisation et barbarie encore un coup.

On va voir ce que les marchés, et la finance, et "les milliardaires" (soit la structure de l'inégalité) vont trouver comme passes. La City dans le Brexit, par exemple, à regarder de près dans ses évolutions, coups sur l'échiquier historique, tactique l'oreille bien collée au rail, du capitalisme.

Le politique est toujours à réinvente aussi, passes à inventer. Arendt en présente une époque de noeud particulièrement critique, oui. Marx le décomplète par la lutte, repousse, en période du capitalisme industriel en explosion/expansion (Lénine passera au diagnostic de l'impérialisme), "le politique" vers la civilité superstructurelle, oui. Les désignations sont mobiles, parce que critiques, en prise historique : les laisser flotter dans l'histoire, y compris fine - politique, géopolitique, classe, NMS, femme, décolonisation (nationaliste y compris), internationalismes, dêmos en poussées, prenant/trouvant/modelant des formes historiques que les Récits, contestés, viennent mettre en fromage. (Tiens, je retrouvé Faye ici, mais aussi MR Trouillot).

Je me demande ce qui de l'internationalisme n'est plus 

Histoire commune : contre les civilisations

Me suis trouvée à dire, aussi :
retour à Paris depuis Shimla en novembre 2015 : la Syrie est ici, je le savais, maintenant je le sais, étendue matériellement dans nos vies personnelles et avec médiation par tv réduite sèchement - le sanglant ici - a une chaîne très courte :
academic, cultural, critical response : "the appalling effort" of creating/understanding (toujours cette interface de l'historicité, du contemporary articulé par G Stein) "a common ground between us".

Le travail : radiographier, extraire la géographie, de ce qui fait faire histoire commune, dont celle de la Guerre ou celle de la terreur. Les médiations, historiques et géopolitiques, sont de grande complexité, et leur vue mal favorisée par la shallowness de l'analyse dominante dans le débat médiatique, national, air de conversation et de consensus ou même de polarités et dissenssions dans cet espace. Revenant d'Inde est important : je revenais avec la vue très large, écarquillée par mon séjour d'apprentissage dans la largeur de l'histoire, précisément. Frappée par les limites du regard depuis Paris. Qui m'en apprend beaucoup - puissance de l'expérience de l'étranger, toujours - sur ce qui est limité, bloqué, invisibilisé. 
L'évidence de savoir vivre maintenant dans cette histoire commune, qu'il faut découvrir (avec ses propres ressources, efforts de connection aux réseaux d'information et sources d'analyse, efforts de bibliographie et de corpus, efforts pour imaginer les alliances critiques-actives). Faire et découvrir et faire.

Histoire commune n'est pas l'histoire connectée, ni l'histoire mondiale, même si elle tire d'elle des ressources indispensables et constitutives. Elle doit unearth les médiations, longues, complexes, changeant très vite aussi, et que tous les acteurs ont profit à masquer, relais de situations de domination et de guerre des dominations. Il s'agit de travailler aux rapports. Ce qui permet aussi de rendre repérables les contre-alliances, traverses critiques, contre-blocs possibles, imaginables, utopiables.

La droite française qui se dessine avec l'émergence de la figure F Fillon : plante son repère avec la vision de la colonisation comme aventure culturelle.

La culturalisation va être un processus dominant, il semble. D.où : l'attention aux producteurs de culturalisme

jeudi 24 novembre 2016

Notes anglophones

Je note, remarques ou points de vue entendus hier soir en compagnie britannique et plus largement anglophone (ce qui se compose dans la situation parisienne, diverses antennes universitaires, et leur public de outreach - tiens, j'apprends, "public understanding", et l'existence d'une chaire de, depuis les études littéraires  - américaines dans le cas de Sarah Churchwell) :

. études littéraires considérées comme bien plus installées et culturellement socialement légitimées, solidement, que'en France
.quand je dis : la France a toujours été un pays fasciste (avant de préciser que une histoire longue et persistante, qui n'est pas celle du pays) : oui, problème de l'acuueil de l'autre. 

mercredi 23 novembre 2016

Poème - et pousser la littérature dans ses bornes

Poème : simplement, l'histoire dans le langage ; le travail de l'historicité dans le langage, la différence des langues y étant incluse comme forme, historique, majeure, de grande échelle.
Car "l'art dans le langage" ne résout pas le problème de "la littérature", tous deux appartenant au même bloc historique qui sont encore à déprovincialiser.

Je me trouve à dire : "en tant que poeticienne (en situation interndisciplianire), je suis attentive aux discursivités.

mardi 22 novembre 2016

Peuples du discours

Le peuple constamment refait dans les mouvements sociaux (dont les NMS, NSM des Sixties continuent à être difficilement digérables, dans les discours politiques).
Et donc aussi : tous les jours - selon Renan - non pas un plebiscite, mais la synergie conflictuelle, multiplement so, des peuples en poussée. Avec des lignes changeantes, précisément.

Reterritorialisations de la mondialisation

Les reterritorialisations de la mondialisation - tendance nouvellement dominante :

. d'abord les répertorier, pour pouvoir les penser ensemble
. et partir dans l'analyse avec la prudence de les penser comme des effets de la mondialisation et non comme ses désagrégations ou décompositions.

Daesh le plus remarquable : tournant territorial de ce qui avait été la difficulté géostratégique de la forme nébuleuse, années Al-Qaeda.
Mais dès la Yougoslavie.
Les murs, et la "prolifération des frontières" (Mezzadra Balibar).
Puis la question des terrees - situations amérindiennes etc.

lundi 21 novembre 2016

TINA - TIAA (= Alt-right)

Tiens oui, voilà ce qui apparaît, aussi : une réplique historique à TINA. There is an alternative - Alt-right, self-identified as, aux États-Unis.
L'avantage critique est dans la rupture d'hégémonie. Une lutte s'ouvre, un nouveau front de lutte, qui part avec des modes annoncés terribles. La constitution progressive de l'entourage gouvernemental de Trump est glaçante. ACLU en ordre de marche We'll see you in court.

Au moment-même où la droite française se rallie, momentanément politiciennement (car on attendra le 2e tour des primaires), à Maggie-Fillon. Comment continuer à lire ces étranges effets qui semblent être, en France et pour un.e angliciste, de décalage historique (les progrès à digérer aux États-Unis et au UK répétitivement avérés comme horizon de l'avenir français proche, régularité qui devient une prévisibilité) - qui sont politiquement autre chose que cela. Un blocage historique qui est aussi une spécificité politique, où peut-être il ne faut pas regretter l'immobilisme (enfin, immobilisme mon œil mille attaques mille lois enfonçant des coins localement ici et ici et corrosif aux institutions cumulativement, puis la massue de l'état d'exception) : qui est une résistance structurelle à bien des choses qu'il s'agit parfaitement de faire résister. Fragilement.

Voilà Angela Merkel déclarée "leader of the free world", my goodness - dirait ELB.

Du mondial à

Depuis un an - et alors même qu'une heureuse circonstance tout à fait extérieure vient lui donner une visibilité inattendus - je sais qu'il faut faire tourner "Généalogies du mondial", dans le sens d'une actualisation. Ça pousse par la poétique du peuple. La nouvelle poussée, confirmation éclatante et glaçante vient avec la montée en hégémonie des populismes, glissement de terrain de la mondialisation - par un horizon politique qu'on n'attendait pas, et passéiste, les perspectives de l'opposition par les gauches restant bloquées, pas percées par les altermondialismes/WSF, anarchismes, Occupyism, et toutes autres inventions politiques des 15 dernières années.

Populismes comme actualisation de la mondialisation, certain. Mais prendre par là. Reconfiguration du rapport au national, aux frontières, à l'autre civilisationnel etc. Mais aussi la relativisation du Mondial permet une réapparition, désambiguïsée et sortie de son ombre, mieux détachée, de l'option internationaliste et la valeur du travail sur l'histoire des internationalismes. Rouvre les possibles des rapports de monde. C'est un avantage critique.
Prendre par les migrations et la prolifération des frontières, Mezzadra S Sassen Expulsions etc.

Est-ce que c'est parce qu'il est plus simple de s'y retrouver, si le cadre national est réactivé ? Certainement en partie - les masses d'analyse classiques ici sont une sécurité autre que celle des encore-tâtonnements, encore sans canon lissé, de celles concernant le mondial. Repos, souffler, confort, folklore : un rapport au savoir, et à la critique, médiatisé et livresque. Contre une lutte pour discriminer, discerner, jouer de multiples et nouveaux paramètres en essayant les hypothèses etc.
Mais il s'agit, autant pour "populisme" (de quoi est-ce le nom, contemporain ?) que pour "nationalisme", "internationalisme" et "identité" - puisque la guerre qui se déclare se plante sur ce terrain - d'analyser-stratégiser leur fraîcheur historique, nouvel assemblage, à repérer, à situer, dans les recompositions conceptuelles-idéologiques et pragmatiques qu'il instaure.
Oui, quelqu'un du commentariat parle, sur France Culture ce weekend, des outils à inventer pour une gestion politique/économique mondiale qui ne passe ni par la Mondialisation ni par les Nations identitaires : certes. Question d'une imagination politique du mondial en effet. Well so.

Fillon, bah. Avec Thatcher pour modèle - wtf, 35 ans plus tard ?? Ça aussi, déjà un folklore et une modernité de grandmère. Ce qui ne veut pas dire sans réelle malfaisance programmée.

dimanche 20 novembre 2016

La gauche cucu

Tiens, soudain j'arrive à voir ça.

Remarque : l'université

Je remarque : avec ces dernières occasions où trouvée à parler depuis l'université (ou comme universitaire) hors de l'université (toute petite expérience, Institut français, Assises de la traduction littéraire, festival à venir - et contrairement aux bafouillages du Salon Kerchache et du Salon du livre,  - où : "nagé dans du béton", trouvée devant des "murs, en pleine gueule" : retour d'expérience, discours indigène - , car il faut des apprentissages dans l'envisagement de ces prises de parole, entrées dans les situations de parole) :
j'y suis soudain, la première étonnée, assez bien. Sans doute sachant mieux comment l'université me situe et comment j'en suis aussi extriquée comme falling between some of the cracks. Graduellement par la direction de mon travail, retrouvée dans des interstices. Détachée de sa qualité d'institution, ou dans le profil de son histoire, intime, ses papiers de famille et la nudité de ses formations et articulations. La reine nue, et les espaces de savoir et de critique qui restent possibles, c'est l'étonnement, à ses basques. État post-désillusion, pour dire grossièrement.
Plus elle se défend, (ou se négocie et se vend), plus l'espace s'ouvre, aux possibles. Qui seront sans moyens. Plus exactement sans doute : avec un accès imprévisible, et pas exactement négocié, aux moyens. (M Rigouste, piller : je vois bien cet espace-là, je l'encourage, mais sais aussi que ce n'est pas le mien, je n'y suis simplement pas, par position sans doute sociologique, placée là, située par, sachant qu'on ne se situe pas.)

samedi 19 novembre 2016

Histoire longue Nord-Sud - 2000s, 2010s, 1973

Dans la longue formation depuis l'invention de l'Ouest (Occidentalisme, repéré par ex par Mignolo, qui l'indexe à Jefferson pour une formulation, créole et à maturité), stades plus recents :

2000s : CZ me fait apparaître, jeudi soir TR : "Global South" dans la décennie de l'émergence des BRICS, juste. C'est aussi celle de la désagrégation de l'alter-mondialisme, et voir les dates concernant les WSF, après Seattle et Gènes.

2010s : des Printemps arabes, aux anti-mondialisation "populistes". Sera ça ?
2008 un tournant majeur, peut-être lisible ultérieurement comme la fin du néolibéralisme dominant. Steven Erlanger, Gary Gerstle & Bonnie Greer en débat à la LSE mercredi : que les possédants (du Nord, électeur des actuels populismes) se sont bien tirés de la crise mais pas les classes travail ou moyennes. Division de trajectoire.

Juste également, Shalini le suggère à la JE d'hier : il faut commencer à fracturer le raisonnement par "néolibéralisme". Son long usage en lui-même indique qu'il s'est transformé en recours automatique. Le réexaminer, l'actualiser, trouver ses tranchants actuels. Qui peuvent être à son revers aussi. L'anti-mondialisation des mondialisateurs.

Prendre par internationalismes musulmans, et par la généalogie de "peuple" et "peuples".

NB pour rappel aussi, ne pas laisser filer :

1973 : "la Crise". Chocs pétroliers, moment de l'infléchissement du compact fordiste. Des coups successifs viendront : Pinochet, révolution iranienne, (mais décolonisation portugaise en Afrique). Le temps que l'imagination capitaliste se refasse un programme, une décennie pour tourner (faudrait regarder de près, et par exemple du côté précisément des compositions en multinationales,
 ; le traitement du problème pétrolier par la visée de dés-industrialisation financière au Nord qui est encore Ouest à cette époque ; l'état de l'équilibre de la Guerre froide, 1977 est une date), et hop, Reagonomics Hayek et la Décennie de la politique économique idéologique.

Minority news - expérience Global South

L'euphorie de se reconnaître, après l'effort dépensé (S Dufoix, F Cusset, Simon Tabet) pour rassembler ce groupe pour le colloque Théorie critique et Global South : s'y retrouver, your tribe (F Moore Lappé), malgré la dépression qui fait toutes les conversations (état de Trump), et malgré en matinée au moins la maigreur du public : la faiblesse, minorité, du rendez-vous.
L'euphorie : le bien que ça fait de parler à ces niveaux d'analyse, informés, détaillés, internationalisés au sens de la compréhension large et multisituée des questions. La masse d'information et de culture conceptuelle comme humus commun, à partir duquel les vues apportées viennent dégager des ouvertures, tracer ces crêtes, déplacer les lignes, rafraîchir les perspectives effectivement. Partager aussi le mode de vie de gros lecteurs, de travail d'invention dans les textures (soit luttes) institutionnelles, et de circulation dans les locations du savoir.

Il y a la situation française, dans ces effets : francophone d'une part (G Players est dans la même position de conversation), et française en sus (il le souligne, comme notable, spécifique).
Je me sens : habituée de la minorité obscurité minoration d'une part. Et d'une autre : sans adhésion sans investissement particulier, pour cause d'anglicismes, dans la situation française. Je note cette observation. Elle sert : à aiguiser l'attention vers les verrous intellectuels et institutionnels en France, historiquement signifiants dans leur variation pour toute compréhension du mondial. Éclairants. Faut l'analyser.
FC note : pas les collègues par proximité, pas les activistes. Je note aussi, connection manquée avec les zones EHESS et chercheurs hors université. Shalini note : illisibilité, pour regard international, de la scène de la recherche à Paris.

État du speech-act. Activer ces voix dans la "location" français
Aux mêmes dates exactement que "Theory Now" à la nouvelle Colonie, Kader Attia, Lionel Ruffel, la puissance de ces réinventions ré-agrégations etc.

Beaucoup à récolter les travaux de jeudi et vendredi, agenda. 

mercredi 16 novembre 2016

Perspective de la survie - savoir du dominé

Il faut se, me, laisser secouer par H Bouteldja, ces coups de voix, et perspectives de la survie. Ces savoirs. Laisser pénétrer ces déplacements et ces lucidités. Puis voir où ça vient me poser.

C'est évidemment le "dominé", dit pour aller vite, qui sait par structure ce que la domination travaille à dénier y compris à ses propres yeux et à ceux de ses philanthropes.
De même que le plurilinguisme est un savoir de dominé.

C'est un peu autre chose que le "penser d'ailleurs", qui se compose dans le séminaire THALIM et le "from the perspective of" (the subaltern), de Mignolo. Qui est déjà celui de Bhabha, "postcolonial perspective".

Autre chose aussi que weapons of the weak. Car il y a Audrey Lorde et Baldwin, etc.

Décoloniser

La question est de savoir comment, et plutôt où, on décolonise. Aux interfaces, aux nouages, et non aux compensations.
Les photos sur FB, célébrant "les décolonisé.es", sont structurellement dans le choix fait aux EtatsUnis dans les années de la identity politics, 80s, 90s. La force critique de ce mode est non négligeable, mais aussi limité. Sans parler des effets d'opposition que ses provocations génèrent ; bloquent.
La dénonciation reste elle aussi nécessaire et puissante : elle poursuit l'analyse.
Mais le travail est de réarticulation. Dans lequel il y a au moins deux directions disponibles : désenfouir les réarticulations qui ont déjà été inventées dans l'histoire (cf poèmes de décolonisation) et les étudier dans leur opération (Ortiz, Malcolm X, Fanon bien sûr, Martí, Price-Mars, Du Bois bien sûr, Cabral, S Hall etc), et inventer l'analyse des articulations contemporaines et leur bifurcations à imaginer.
Déracialiser les points d'interface structurelle de la mondialisation, dans le tournant inédit qu'elle prend, difficile encore à saisir, avec l'élection de Trump.

Fatiguée par avance par les débats prévisibles sur le racisme, le populisme, les années trente, etc.
Il y a du travail.

mardi 15 novembre 2016

"Les Blancs débarquent" - Rimbaud, A. Bernadet

Je cite Arnaud, dans ses Papiers d'Amériques

C’est ça, exactement. On rejoue une autre scène de l'histoire. « Les blancs débarquent. Le canon ! Il faut se soumettre au baptême, s’habiller, travailler. » (Arthur Rimbaud) Etc.
https://papiersdameriques.blogspot.fr/2016/11/les-blancs-debarquent.html

Vers : "internationalisme domestique", par ex.

Ben me voilà assez nettement propulsée, située - H Bouteldja.

Travail sur les voix, activation des, mise en écoute des, coups de discours. "La voix : " (34, 54, 59). "La parole des dominés est dense. Elle est puissante. Elle ne ment pas. Mais au fond de moi, je sais qu'elle ne vous contentera pas." (62, "Vous, les Juifs")
Des énonciations déchirantes, révélatrices des jeux de langage, structurants géopolitiquement : "Il n'y a pas d'homosexuels en Iran", répond Ahmadinejad. "Cette réplique m'a percé le cerveau." 32. " 'Mais qui est Hitler ?' C'est B, mon cousin d'Algérie, qui parle. J'ai failli tomber de ma chaise.", 54. "La parole des Palestiniens", 61. "Il ne reste que la laideur... et les poètes", 35.
Et les voix données à entendre, prises en résonance : Césaire, Genet (contre non seulement Camus mais Sartre revenu de...), Khatibi, Malcolm X, (Gramsci), Baldwin, S Khiari, (E Traverso concernant les Juifs d'Europe), Fanon, Dussel,

lundi 14 novembre 2016

13 novembre suite - le rendez-vous avec le Sud

Le 13 novembre 2015 : a été une expérience, nauséeuse, de l'histoire. Pas les horreurs historiques nostalgiques folklorisées en culture populaire, nazisme et guerres mondiales et presque - mais ici on n'en est pas encore là, et pour cause - torture de la Guerre d'Algérie et Partition bi-génocidaire. Très traité. 2015 la surprise de l'histoire maintenant, ici.
La première pensée, quand pensée a pu se reformer : la Syrie est ici. Elle s'est réétendue jusqu'ici mon ici et maintenant, étant partie d'ici ; ayant sa matrice dans. Boucle bouclée, et état de fait enfin recomposé. Soit autre chose que la lecture du Diplo ou les soins d'information, et la fouille historique dans le contre-courant des savoirs dominants. On peut le dire exactement avec H Bouteldja, "le rendez-vous avec le grand Sud". 22. 

Tâches - tâtonnement - Nord et Sud

Sur les nouveaux "populismes", la nouvelle saillance de la color line et des frontières, les nouvelles volatilités géopolitiques, mis en place avec Brexit prolongé choralement en Trump : commencer par poser que le travail ne sera pas celui de l'indignation et de la critique traditionnelle (de l'autoritaire, de l'intolérance, des racisme sexisme etc). On a compris que ce sont précisément des positions de discours qui sont vidées de leur fonction critique par l'évolution de la carte politique : renvoyées à leur qualité de classe.
Il s'agira de prendre par plus global, ou plus radical : en intégrant la lecture des "populismes" dans le système-monde de la mondialisation. Ce qui doit historiquement bouger sera le point de nouage du capitalisme, devra inventer de nouveaux compromis, ou radicalités encore accrues et plus écrasantes.
Les migrations (interfaces du mondial), et les autoritarismes, et les canaux de siphon capitalistes, à comprendre dans leur logique commune. Et à prendre par capitalisme, colonialité, et alliances des oppositions à organiser. À imaginer : il faudra commencer par là. "le rendez-vous avec le grand Sud", dit H Bouteldja.

Oui, Houria Bouteljda : "Entre mon crime et moi, il y a les grandes instances internationales ... il y a les instances nationales : la démocratie, l'Etat de droit, la République, les élections." 24 (Les Blancs, les Juifs et nous, 2016). "les belles idées". Oui. Le radical ou, on peut dire aussi, l'évidence : la colonialité, et toutes ses formations de brouillage.

Cf Genet, "il s'en fout d'Hitler", 20.

L'"Occident" (disons le colonialisme européen, le Nord, avec sa démocratie) : "Lui et sa manie de tendre son bras droit en temps de crise aiguë. Comment va-t-il nous broyer dans ses convulsions ?" (28).

dimanche 13 novembre 2016

Peuples du discours

Peuples du discours : auto-désignations (cf méthodologie sociologique, discours des acteurs), et xéno-désignations.

jeudi 10 novembre 2016

Trump - état

Étonnée de mon manque d'étonnement, ou de scandale. Je pense que c'est que je connais cette Amérique. Sentie pendant le séjour à Ithaca, qui était déjà la campagne, sentie pendant la traversée du Texas - aussi vite que possible et sans demander mon reste - au temps du road-trip il y a 10 ans, et surtout familière, par la pratique de l'histoire de la color line. Le savoir du point de vue subalterne (si je prends les termes de Mignolo, actifs en lecture pour moi en ce moment).

Color Line - mondialisation en 2016

Trump me ramène aussi à Du Bois, XXIe siècle aussi (parce que c'est l'heure des grandes déclarations morales et coups à l'estomac, j'y vais à la volée), celui de la color line.

Réflexe : c'est par là qu'il va falloir appuyer. Me tourne comme une évidence vers race, ethnos, formes racialisées ethnicisées des rapports sociaux et géopolitiques. Les peuples comme zone critique, zone de chauffe, du peuple.
Le mondial a tourné. S'exprime en.

mercredi 9 novembre 2016

Trump - de la mondialisation

Le premier commentaire qui me vient en entendant l'état du vote états-unien ce matin implique la mondialisation. Le nouveau tournant, infléchissement, pli, que ça y inscrit. Les effets maintenant bien calculés, bien top down trickle down, du capitalisme néolibéral. On a disons 35 ans de ce forcing. La structuration du travail, de la valeur, et de la distribution internationale du travail, est à maturation. Prolétarisation et lumpenisation, pressions migratoires, crispations racistes, hausse de tension géopolitique.
Les ruptures de compact socio-capitaliste qui se font avec les irruptions populistes. Qui ont leur savoir, plus que symptomatique.
On va voir beaucoup s'agiter les voix et les vocifères de la "démocratie". Voir jusqu'où ils voudront bien descendre dans la question du démocratique.
Un des test sera la capacité à poser les questions au niveau international, mondial - planétaire, dirait Mignolo pour se libérer la elbow room entre les mots d'ordre Mondiaux. Qui n'est pas à traiter par la géopolitique - nom justement d'une option du planétaire issue de la Guerre froide et portant encore ses conséquences longues.
Malheureusement on a un besoin spécial de travail de la part des USA dans cette tâche. Le handicap catastrophique d'avoir Trump en acteur à ce point exact, d'une vision du géo.

lundi 7 novembre 2016

Politique du savoir - public, organique, critique (Mignolo contd)

Non le public (intellectual) mais - bah Gramsci a pose la proposition puissante de organique. Le savoir étant enjeu et terrain de lutte, s'agissant de travailler stratégiquement aux positionnements du travail de savoir. Adresse mais surtout alliance, avec, en travaillant quel avec.
C'est un des aspects repérable dans le parcours d'Ambedkar.

Cet avec est un travail de théorisation en lui-même. Un "que faire", un "que savoir", qui consiste simultanément en quoi (savoir) et qui qui soit un collectif et une pragmatique de l'égalité : analyse des fronts sociaux de lutte de sens, et de leurs projets, constructions discursives et organes organisationnels.
Fabrique d'une position d'énonciation, en tant qu'elle est politique (le terme est insuff., à suivre).

Mignolo dans les pages 200 patauge un peu, discutant le "dilemme" de Chakrabarty (être historien en faisant un travail de Sub studies), et le faisant entendre en résonance et contraste avec Coronil lecteur d'Ortiz (indexé à son propre constraste avec Malinowski), et Dussel. Il s'agit de la location of knowledge, dénouer, passer par les noeuds.
Les tropes des difficultés, ironies, pièges, insuffisantes critiques freinées par des réactions régressions  : dilemme, aporie - sont les signes à peu près assurés d'une insuffisance de l'analyse, qui doit arriver au niveau du circulatoire. L'une des figures de Mignolo pour ce champ libéré : la participation à l'imagination du "global design", et la "planetary contribution". 

dimanche 6 novembre 2016

Histoire du savoir

De la Raison, science, à la data - connaissance, information, communication.

Politique du savoir, propre à la Modernité européenne. Non seulement régime cognitif, qui a ses réalisations dans toutes les sociétés vraisemblablement (sans parler de leur implication graduelle dans la mondialisation Moderne). Mais régime du cognitif.
Sans doute un lien de bloc historique, co-formation, entre Etat-nation(-colonialité) = forme politique de la sécularisation, et gouvernement par le savoir.
Fonction de la philo dans cette transition Moderne. Qui est l'autre aspect de la Modernisation de la philosophie : conflit des facultés même.
Et formation des sciences (naturelles) de l'homme, Foucault en donne une hypothèse narrative.

Faye : équation marxiste de la valeur - sens et pouvoir

Le problème mis en équation par Faye est celui de : matérialisme marxiste, qui pose une détermination économique de la révolution, du "change de forme" (Capital, cité 39), ou "la métamorphose des marchandises" (= opération de la valeur, entre marchandise, monnaie et circulation échange, 40), ou la Umwälzung que Faye tient à garder en germanophonie méthodologique, 45.
C'est placer la vue dans l'alignement d'une pensée de la valeur.
L'articulation performative, pragmatique, entre échange de monnaie (ou de valeur économique, +production) et échange sémantique symbolique (valeur sociale et subjective, + reproduction), constitue le grand long fil de la réflexion marxiste, dans ses épaisseurs, multisituation et multilingues.

L'histoire comme - ben, dialectique. L'histoire comme négociation - soit champ de lutte - de ces plans toujours articulés de la valeur. La génération du pouvoir dans cet embrayage.

C'est aussi l'articulation entre culture et politique - cette tension toujours, électricité politique. Il s'agit d'elle, on la reconnaît. Je laisse pour un autre jour (dimanche, beau temps, courses à faire, là) le calcul serré de cette homothétie théorique. Les marxismes l'ont explorée sous la forme conceptuelle de la base / superstructure

Narratives - suite par Faye

J'oubliais de rappeler dans l'équation (de la cogitation actuelle et pb du sens narratif) :
JP Faye,
Lyotard,
avec donc le trope Nation & Narration, et Saussure légendologue,
après, échos souvenirs, qui peuvent aider à tracer le paysage : Ricoeur, et l'affairement narratologique en quoi a beaucoup consisté la digestion universitaire de la théorie littéraire des 60s.

Précisément, methologie posée par Faye, en se référant à Bataille :
. narration critique (23) : précisément la proposition critique dégagée par Jenny Burns.
. pratique narrative 24
. rendre compte, demander conte 24
. la narration noue 24, le réel, économique, à l'action du récit : "leur façon de raconter", soit "les récits qui d'avance [dessinent] les pôles de sens et d'action, le champ de possibilité en même temps que l'acceptabilité".
. narratique générale, 25 : prendra en compte-conte les réels économiques et l'action des récits.
. sciences possibles : Bataille, Collège de Sociologie, sociologie du pouvoir et sociologie sacrée, "autrement dit le langage (avec réf à Leiris, "le lot proprement sacré des bipèdes que nous sommes"). "Une sociologie des langages, "science à constituer". (C'est d'époque. Mais d'époque aussi en effet, le tâtonnement et les expériences vers des pratiques critiques décentrées, en angle vif.). Et à faire déboucher, après ce "premier degré, tout empirique", "sur le problème proprement théorique (même commentaire), d'une sémantique de l'histoire."
Oui - quelle part du narratif ici, précisément.
Et en quoi le projet n'est pas exactement parallèle à celui d'une poétique de l'histoire. (Ma formulation depuis que je travaillais avec ELB). Qui makes a point de ne pas accepter le concept des langages. Qui sonne comme un philosophème (Lyotard, jeux de langage au moins désambigüise, Faye) - ou dans d'autres cas un scientisme structuraliste (cadre lacanien ou CLS). 

"Du colonial au mondial" - Europe, et post perdu

Mince, expérience rare and upsetting : effacement par erreur d'un post écrit.
Il s'agissait de la récolte produite par la journée d'étude d'hier, particulièrement bonne et suggestive.
Margarida Calafate Ribeiro en particulier, fait penser à l'Europe (toute la différence entre voir l'Europe monter comme enjeu depuis la réflexion, et se la voir imposer comme question par l'actualité : de dehors, avec cet effet de mutité, de faire taire, qui indique tout le travail de construction, conceptualisation, à faire. Mur lisse).
L'Europe, qui croit se chercher, qui s'obessède de ses crises, tout en étant tranquillement définie par son histoire commune coloniale, et son écosystème présent glaringly obvious de commune postcolonialité - qui lui fournit sans difficulté (autre que d'auto-représention : ici, immensité de la tâche) à la fois la compréhension de sa place présente dans le monde, et des projections également assez claires de ses possibilités pour s'imaginer un avenir.

Ceci, scénario analytique en termes de morale de l'histoire, i.e. grossière ébauche des directions du temps. La tâche est dans la longue élucidation des médiations à calculer entre cet état historique et les perspectives stratégiques qui se présentent aux acteurs, dans la diversité des intérêts. L'autre plan donc où observer, plus correctement dans le fil du pragmatique, les potentiels pour l'avenir : celui des options, formes que vont prendre pour les différents acteurs en lutte et en contradiction, les perspectives du rapport de force et de synergie entre eux,

"Du colonial au mondial" : narratives - récit, sens, pouvoir

Difficulté sur laquelle buter encore une fois : le récit, pour le sens.
Jenny Burns a une proposition tout à fait forte, convaincante, sur le rapport de travail praticable, point d'intervention ouvert, entre la forme récit qui cadre et sémantise la condition de migrance (discours légaux, ONG, médicaux, médiatiques bien entendu, et de témoignage y compris littéraire - formes du plausible social) et les savoirs narratologiques développés par la pensée critique littéraire.
Toujours du mal à comprendre le rapport du récit au sens, ou la sémantique narrative. Qui prend les problèmes et les objets par un autre bout, autre processus de composition, que l'énonciation et le discours, le langage et les langues.

Mythe, légende (y compris Saussure donc, dont l'oeuvre indique justement la distinction avec le travail sur la versification-prosodie, et sur la langue-discours), nation & narration, etc etc. J'ai amplement les preuves matérielles, en corpus vastes et organisés. Mais.
Situations contemporaines des récits de la migration comparables, théoriquement, à celle des Slaves narratives américains et abolitionnistes.

Sans doute on peut mettre la proposition sur le récit en regard avec celle, également éclairante, de la traduction, comme index de la condition de migrance. Et la poétique de l'ethnographie a montré les deux. (Voir, d'ailleurs.) Mais reste le mystère du récit, ou de ma résistance. 

Etudiant, 2016

"Enhancing student experience", me rappelle FK, en poursuite de la conversation avec SC à Edimbourg. L'idéologème du moment, pour orientation de la suite des transformations de l'université - le Royaume Uni nous donnant toujours, depuis Thatcher, une vue assez sûrede ce qui va venir en France une dizaine d'années plus tard, ou de ce qui oriente le devenir ici et maintenant.

Je reconnais donc mieux, comme ideologèmes, les formules "vie de campus", entendue dans la campagne présidentielle à P8, ainsi que l'apparition simultanées dans les établissements des maisons de l'étudiant. Dans la plus grande hypocrisie, va presque sans dire, puisque la question de l'enseignement est celle qu'il s'agit de faire passer, dépasser. Suite du mot d'ordre de la "réussite en licence" qui appelle à une gestion de population par une main, quand l'autre est invitée à dé-disicplinariser + désarticuler de la recherche.

Question qui est aussi un front de lutte : qu'est-ce qu'un étudiant. Un rapport enseignant.
À mettre en résonance avec Black studies, Dalit studies, le Maître ignorant, Freire etc. Vigoureusement, par les grands écarts. Ils accusent, et font apparaître les grandes structurations idéologiques/géo-économiques. Construire, donc, toute la médiation historique et relationnelle se donne à penser, entre les blocs historiques qui sont concernés par ce contraste.

samedi 5 novembre 2016

Rebondissement : nation, narration et classe chez JP Faye

Non seulement Olender, Les Langues du paradis en 1989 (date de The Empire Writes Back), mais Jean-Pierre Faye en 1972 sur Gaulois et Francs, et les narrations, transformées, et activées dans l'histoire : Introduction aux langage totalitaires. Benedict Anderson part sur la généalogie du nationalisme, Imagined Communities, depuis un tout autre angle discursif, en 1983 (et au moins prend avec lui, depuis l'anthropologie donc, la question de la colonialité). Et Hobsbawm (avec T Ranger, The invention of tradition est de 1983) et Nation and Narration (Bhabha mais aussi par Renan, et Tim Brennan).

"L'effet Mably", dit-il.
Et surtout : la question est celle de "l'excitation révolutionnaire" (Mably, frère de Condillac), et plus tard développée, via Engels, via Marx : "(Augustin) Thierry le saint-simonien va en arriver à l'énoncé crucial que Marx viendra lire chez lui (et chz Guizot) : 'lutte des classes ennemies et rivales'." (36)
Il s'agit aussi de la constitution de l'histoire comme discipline, dont le tournant d'Augustin Thierry (sur les "Franks", 42.


Bien sûr, sous la plume de Mably, "les Barbares", 38.

La construction de Faye est à examiner de près, une fois repérés ces enjeux : la référence à Marx et sa technicité exacte, qui est un peu autre chose (y compris par la caractéristique de la germanophonie de la réflexion de Faye, cf ajout de traduction du Capital, inédit dans l'édition française, 40) que le marxisme en débat avec les postcolonial studies. Warensprache, langue des marchandises.
Car il s'agit de composer une pragmatique de la narration, 'transforme', "change de forme" (donné comme citation de Marx) de "la face des nations" (citation de Mably).

L'articulation avec Bataille va me pose plus de problèmes : insituable.


vendredi 4 novembre 2016

Culture : forme moderne

La modernité européenne invente tout le système de la Raison et la science / savoir - et tout le régime du gouvernement et de la domination par une episteme -, en décrochant des Églises, sécularisation.
Elle invente aussi la culture : par les besoins de la nouvelle valence politique de la nation, càd aussi de la sécularisation du régime, qui trouve devant elle la nécessité de prendre en compte, de s'articuler avec, la différence des nations.
Tout le monde le sait bien. Mais la question reste bien ouverte de comprendre ces processus de formations, qui déterminent les possibilités critiques dans le présent pour comprendre les réarticulations subies et les réarticulations critiques possibles.
Sphère culturelle.

On peut repartir là-dedans avec R Williams, et Eagleton. Ils repensent cette histoire depuis des cartographies marxistes des 'sphères' (my word - cf theirs, including Marxian).
Et par la généalogie allemande de Kultur, et K-Wissenshaft. Qui ne passe pas par, prédate aussi, les cadres conceptuels posés par Marx. Sont une histoire de lutte quant à la formation, précisément, de la forme moderne européenne de l'Etatnation.

jeudi 3 novembre 2016

Langues de la critique : décolonial hispanophone

Oui : le tournant décolonial est un tournant de, par, l'hispanophonie.

mercredi 2 novembre 2016

Les transculturations - modes

Si on prend "transculturation", de Fernando Ortiz : voir comment elle se fait diversement, dans des composés chaque fois spécifiques, et stratégiques :

. l'une des premières, et populaires, au-delà du simple plan des langues elles mêmes : les religions. "Syncrétisme", théologies de la libération. Je l'oubliais.
. avec la philo en Afrique, caractéristiquement, de même qu'en Amérique latine
. j'allais dire latinité (càd sans doute quelque chose à voir avec la colonialité catholique) du composé créolisé avec la philo, mais l'Afrique me donne la pause. Revoir. Mudimbe et tout de cette génération, et en reprenant par le dramatic personae du Congrès de 1956. Temples Philosophie bantoue, Black Athena, etc. Identification précoce et anglophone de "la" pensée africaine comme philosophie. Pour l'Amérique latine, identification aux cosmogonies.
. alliances avec (et bifurcations de) l'ethnologie : Du Bois (mais en passant par la "science allemande"), Ortiz, Neale Hurston, Price-Mars
. composés avec la poésie : Négritude / avec le roman
. avec les marxismes
. etc. journalisme, sciences économiques (par marxismes)... la sociologie doit venir plus tard, en partie pour raisons évidentes.

. et puis évidemment les discursivités du syndicalisme, de la lutte civique et politique, des revues et écritures de combat et de critique etc.
. pédagogie - Freire.

mardi 1 novembre 2016

Indépendance de l'université

Indépendance dr la justice,
indépendance de l'université.

Sans doute faux, dans l'effectivité : parce que pas posée comme une institution de gouvernement. La justice doit son statut exceptionnel à sa fonction d'englobant du politique, symétrique au politique englobant de la justice elle-même. Séparation des pouvoirs, càd leur pouvoir les uns sur les autres, dans hiérarchie.
Ceci, hors état d'exception bien évidemment.
+ Soin du faux : Saussure sur la différence entre institution du langage et institutions politiques.

L'autonomie : emmène un autre plan, et d'autres débats. Récents mais aussi plus anciens, que les récents ont évidemment instrumentalisés.
Celui-là est en rapport de traduction avec libertés académiques (anglicisme, quand ?), et academic freedom.

Wiki says :
« A l'égard des enseignants-chercheurs, des enseignants et des chercheurs,
 les universités et les établissements d'enseignement supérieur doivent assurer les moyens d'exercer leur activité d'enseignement et de recherche dans les conditions
 d'indépendance et de sérénité indispensables à la réflexion et à la création intellectuelle. » Code de l'éducation, article L123-9.

« Le service public de l'enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l'objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l'enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique. » article L141-6.

« Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d'une pleine indépendance et d'une entière liberté d'expression dans l'exercice de leurs fonctions d'enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d'objectivité. » article L952-2.

Recommandation UNESCO concernant la condition du personnel enseignant de l'enseignement supérieur, 1997.

J'y viens en pensant à l'histoire de la sécularisation en Europe, et la canalisation de la religion dans la dimension du spirituel. Sphère privée, sphère autonome, tous ces problèmes.  Les dimensions du social, qui sont des formes du social, coexistantes soit par ajout dans la succession de temps soit par coevalness constitutive. Théorisation libérale de la séparation des sphères (séparation de l'Eglise et de l'Etat). Partages. Théorisation marxiste de l'autonomie relative des sphères, etc. Luttes.

Social, culturel, religieux, politique, interpellation du collectif par la liberté, interpellation par l'égalité, 'ethnique' et communalisme, 'races', etc.

Qui

celui qui, je, travaille dans le savoir :

- d'abord : que faire des bêtises, erreurs, et ignorances que j'ai traversées et produites au long cours, qui ne sont pas disparues. Où restent-elles ? Elles ont beaucoup été traitées par l'apprentissage des tabous : fermer les portes risquées. Apprendre à sentir les désapprobations, parfois à tort, mais le plus souvent très certainement dans un processus ordinaire de socialisation qui participe à la formation (discipline, etc.) : physique de la 'communauté de recherche', après celle de l'Ecole.

- puis : l'étonnement de me trouver capable de, me trouver à faire, des compositions à présenter publiquement à main levée. Je tire un fil. Et les choses viennent se placer. Puis des conséquences se calculent et déplacent l'ensemble, certaines zones de l'ensemble, ou le geste méthodologique. Qu'est-ce que c'est que ce naturel ? Très évidemment produit de décennies de travail, mais pourtant aussi, ... Qui a à voir avec ce qui reste des pré-savoirs évoqués plus haut. Une position de sujet, sans doute, avec une histoire à la fois discontinue et persistante. Bon conatus obtus.
Ce qu'on sait.

Parcours dans les écheveaux, qui les reconfigurent. Au mieux, en y traçant des lignes perspectives qui dégagent la vue sur de bonnes synthèses, bonne simplicités soudain apparues, tombées en place. Alignées.

Tournant décolonial : 2007 et hispanophonie

Contexte du travail de perspective dans l'histoire de la production critique latino-américaine.
Je suis ce fil à partir de Mignolo.

Colloque au Havre en novembre 2015 : "Luttes coloniales et décoloniales dans la France d'hier et d'aujourd'hui" (avec un soin appliqué porté à la question de la situation, "localisme critique" dit Mignolo : la ville du Havre, port négrier.

Le décolonial semble bien, ces premiers repères pris, monter du décentrement de la "postcolonial perspective" anglophone vers le fil latino-américain de la critique du colonialisme. Tout son vocabulaire conceptuel, tous ses actes de discours, propres, et efficients en provincialisations.

Y voir aussi le jeu des disciplines. La philo y a une situation très particulière. Qui est aussi la particularité d'un rapport à l'Europe dans ses projections coloniales de la Chrétienté (et) de la Renaissance. Latinité : grand champ ouvert.

Mary Kinsgley

Assez extraordinaire Mary Kingsley, 1897 Travels non seulement pour les aventures ouest-africaines mêmes, mais pour le wit d'écriture, et pour le propos, l'attention : ton anthropologique mais aussi portrait des situations très prises par le contemporain, les Sierra Léonais, et Portos de Fernando Po, les rapports fins entre présences et successions colonisatrices, les rapports.