mercredi 29 avril 2009

Morale, politique, sous-politique - nation et état

The Making of the English Working Class, E.P. Thompson, 1963, pour continuer la question du peuple. Le passage ralenti, détaillé, sur les années d'agitation jacobine en Angleterre, découvre bien des ensembles politiques capitaux. Lus avec la résonance des efforts de re-perspective des Subalternists, passés par Gramsci et le poststructuralism, c'est le coeur du rapport entre culture et politique qui s'éclaire.
Question, dans les deux cas, de comment penser et faire l'histoire de traditions (contre les doxas de philosophie de l'histoire - marxistes exactement ? A voir de près) et du populaire. Du subalterne - Thompson dit, pour un pan de question contigu, "subpolitical" (soit : l'agency politique de la "majorité" du peuple non engagée dans les actions délibérées du Old Dissent ou du jacobinisme. Tradition of rioting, comme droit, inscrit dans la "British Constitution" au compromis de 1688, de la liberty : droit du free-born Englishman, son partage constitutionnel-national).
Question de regarder, pour l'histoire, ce qui manque à la construction de "politique" : la politique morale, et la politique culturelle (mais Thompson ne dit jamais, so far, "culture". Il reste impeccablement historien, parlant de métiers et catégories socio-professionnelles, de leurs alliances et articulations, oppositionnelles et différentielles).
L'histoire anglaise - question de la nation pour penser l'état - permet en effet une mise au point sur la théorisation du politique et les modes d'en faire l'histoire. Le comparatisme avec la France et l'Allemagne déploie, critique.
L'indénouable, anglais, du national (et multinational, dans le Royaume Uni, plus ou moins et colonial dès le premier Commonwealth) dans le politique, dans les poussées de démocratisme moderne. Le Dissent anglais (et ses histoires latérales aux colonies américaines) est un nationalisme, et une moralité sociale, religieuse. La référence de fond de liberty est Saxonne. En dictinction de la française, rationaliste et universaliste. "Philosoph"-ique, et déiste. Facile depuis là de penser la démocratie sans la nation, la nation ayant été si fermement bouclée par le système monarchique. Voir le devenir des régions et des représentants régionaux, ce grand brassage des régions ("Girondins") dans les événements révutionnaires, Versailles et Paris et Champ de Mars.
Ca fait bien deux lignées de théorisation (au moins). Un proto-marxisme et un proto-maoïsme. Démocratie politique-philosophie rationaliste [un sujet-peuple] // théo-éthocratie libertaire-politique morale [un sujet-nation-réformée ? ce n'est pas exactement ça]. (Voir aussi, suivre, la question des professionals et du travail intellectuel avec, sans, dans, le peuple dans ses tropismes jacobins en Angleterre pour Thompson.)

Ces noeuds, à rouler en tête.
Avec les situations américaine (carrière de Paine) et allemande : les Idéologues avec Herder et Humboldt, les Philosophes avec Locke et Blackstone. Voir.

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