mardi 10 avril 2012

Black, Brown

Histoires, et stratégies différenciées, des désignations.
"Black" dans Black studies n'a pas la même généalogie que "black" dans les Black British Cultural studies, pour commencer : ces deux champs en formation dans l'université depuis les années 60, et sur des logiques historiques (et des rapports de force) spécifiques.

- "black" stratégique chez les CS anglais : sert à travailler la ligne de clivage qui exclut ce qui est "black" de ce qui est "English" ; à partir de la conflation, orientée, de race & ethnicity. Question de la nation, et du coup critique des travaux sur le nationalisme culturel (dont B. Anderson). Pris de vitesse par les découvertes des constituencies différenciées au sein de "blackness" en GB : à l'occasion, disent HA Baker Jr et al. (Black British Cultural Studies, UChicagoP, 1996), de l'affaire des Satanic Verses.

- étonnement de trouver "brown" dès très tôt, et dans le contexte américain : largement avant "Can the Subaltern Speak", dans les eaux duquel j'avais jusqu'ici ma marque chronologique. James Weldon Johnson, The Autobiography of an Ex-Colored Man, 1912 : "There were some black and brown boys and girls in the school, and several of them were in my class." (Norton Anthology of African American Literature, 1997, 2004, p. 807).

Ainsi que "yellow", comme qualifiant un degré de blackness/whiteness, de miscegenation, (ou "high", aussi), dans Uncle Tom's Cabin comme dans l'autobiographie de Malcolm X (à vérifier).

- En 1920, CLR James sur G. Padmore : parle des "black, brown & yellow people".  (B. Edwards).

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