Mario Tronti, nous opéraïstes, sorti en traduction par Michel Valensi en février : me remet singulièrement, it's always a jolt, sur le fil de l'histoire des expériences des marxismes critiques des années 60. Ses expériences britanniques, françaises avec les épisodes DG et CERFI (F. Dosse, Biographie croisée), et ici ses pans italiens, dont je n'ai pour connecteurs que les lectures, anglophones, de Gramsci, et ses antécédances dans Machiavel (mis en nouvelle francophonie par JL Fournel et JC Zancarini, 2000).
Tronti fait ici tout un ensemble de choses à la fois, c'est cet assemblage singulier, ce tâtonnement dans l'énonciation, qui intéresse. "Roman de formation [des années soixante en Italie]", où il se sait tendu entre biographie individuelle et biographie de génération. Reconduction des analyses de "que faire" dans la conjoncture, plus ou moins bien lucidement analysée par l'action dans la fin des 60s. Mesure de la comparaison, du champ de différence possible, ici par la simple dimension indiscutable de l'historique, entre époques de la pragmatique théorique du marxisme. De la critique.
Des expressions qu'il fait tomber, des séquences conceptuelles où il voit tomber l'équilibre de la formulation, dans cet après-analyse : "travail culturel", de l'opéraïsme. Alors précisément qu'il s'agit de saisir le "passage" au politique du marxisme d'époque : de l'horizon du Capital, Marx critique de l'économie politique, à celui des Grundrisse, Marx historico-politique.
L'action dans le point de vue ouvrier. L'action comme passage même au point de vue opéraïste.