Je crois en effet ça, Luc Boltanski l'a évoqué dans des termes qui me permettent de le pointer plus précisément (à "La Suite dans les idées" de la semaine dernière, consacrée à la republication du n°1 des Actes, sur la formation de l'idéologie dominante - Bourdieu et al., et la parution à même date d'un commentaire d'accompagnement et recontextualisation par LB) : que les savoirs contemporains - ceux qui ont la lumière sociale sur eux ; ceux qui sont pertinents, positionnés pertinemment dans l'espace social, culturel, scientifique, idéologique actuel - sont ceux qui montent du management. ça donne un tout autre air à l'histoire des disciplines scientifiques. ça donne aussi des perpectives et dispositions tout autres : commencer, dans une formation supérieure actuellement (me souviens pas laquelle LB évoquait : IEP, grandes écoles, ENA, etc. ?), par apprendre le management. Fondement, code et substrat. Après on peut...
Nécessaire d'être conversant avec ça ; de savoir les discours, leurs modes, leurs références, leurs tons et leurs implications. Et apprendre à mesurer ce que ça déporte, exactement, d'une pensée contemporaine de la culture, de la société, de la politique (de l'économie, évidemment).
Transformation des conditions sociales du savoir. Immenses.
Des lieux qui m'atirent pour leur expérience, critique, de ça : j'en suis en ce moment au Weber de la Première Guerre mondiale, et commence à mieux me rendre compte de la constellation historique que forment les Husserl de 1936, Heidegger, Arendt, avec le désarroi de voir se démailler une telle histoire de la culture allemande. De l'Allemagne comme culture, et comme même culture mondiale, La culture, et sa mission pour le monde, développée en termes puissamment nationalistes, ou en souffrances de nation. (Pourquoi les situations des penseurs juifs sont critiques là.) Les conditions du savoir, et du travail intellectuel, et les plastiques inattendues, abîmes d'inédit, d'une refonte des termes du social.
GROS LANCE-FLAMME ET MINUSCULE MOTION
Il y a 10 mois
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