Pourquoi exactement ce passif dans l'affirmation de la géopolitique?
Pourquoi "mauvaise presse", et différentes manoeuvres de relégitimation, précautionneuses et inquiètes de leurs ombres?
Encel en reprend brièvement la genèse, étapes historiques claires : l'invention de la Prusse autoritaire, la déclinaison hitlérienne etc. On aimerait que ce soit réglé par la récupération historique d'autres traditions, à caractère plus généreux, marginalement : la britannique, la française. L'américaine.
Mais bien d'autres pans de fronts, malaise à s'affirmer, mauvaise conscience, zones délicates. Ce sont elles qui enseignent.
- la délicatesse qu'il y a à insister sur la pression persistance de problèmes idéologiquement invalidés dans diverses évolutions disciplinaires et culturelles : il reste bien, entier, le problème de la souveraineté (malgré P. Clastres). Il reste bien la géographie politique, et la territorialité des enjeux (malgré les diasporèmes, les propositions des déterritorialisations par les gauches postmarxistes, soixante-huitardes). Il reste bien la guerre, malgré son assoupissement à l'intérieur du territoire de l'Europe de l'ouest. Et la force, et les jeux de la puissance. Le pouvoir, qui est en effet micro-diffusé, mais qui reste actif en macro, en géo-, aussi. Le pouvoir reste, dans des dimensions nouvelles et certainement des évolutions continues, malgré les idéologies critiques du pouvoir et de l'Etat.
Le point de vue de la souveraineté est.
Tropes géopol : la puissance, "l'appétit de puissance", "l'influence", la "zone d'influence". Les doctrines géopolitiques : dont divide et impera, de longévité antique. "Pré carré". Hard et soft power ; la mécanique géopolitique.
- la délicatesse qu'il y a à penser la force en rapport avec le plan politique des droits de l'homme. Le plan de la philosophie politique. En quoi la géopolitique continue de constituer un retour critique sur les critiques de la souveraineté (Foucault : dépassée par les âges du disciplinaire puis du biopolitique), entre autres par la démocratie. Force et droit.
Le gros problème du gros concept de souveraineté est qu'il évoque un échiquier sur lequel les "peuplements" ne peuvent pas être pensés. Les solutions par "l'opinion publique" (troublante depuis les tous premiers cours d'histoire de 4ème) largement insuffisantes, presque ironiques.
La difficulté à placer le politique de géopolitique.
- la délicatesse de sa proximité entre analyse et pratique, science et art, de la puissance. Dont art militaire. Stratégisation du rapport de monde. Une proximité opérationnelle à la puissance ; un accompagnement des situations de puissance et des rapports de force. Jusqu'à la suspicion d'une collusion, complicité. Quelle géopolitique critique? Appeler "réalité", et "réalisme" : un positionnement informé de l'état des rapports de force, mais c'est à un fil de distance d'un positionnement qui ne peut que prendre acte de la force. Travailler sur une matière qui est un état de fait. Evidence des états de pouvoir.
Realpolitik là-dedans.
Peut-être l'acte critique peut être dans l'effort de prédire des bascules. Certainement de dégager des lignes tactiques pour l'art diplomatico-militaire inter-étatique.
Plus l'instrumentalisation par les hawks de tous bords, néoconservateurs des 2000s en tête. Foreign Affairs, Commentaire.
Et le cynisme, rendu possible par les différentiels d'échelle. "Doit-on y voir une scandaleuse fatalité?" (139). Et les conclusions qui s'empêtrent sur le plan marécageux de la morale : soit là on contourne le politique.
- délicatesse avec le tabou de l'impérialisme - qu'il faut en effet prendre soin de déconfondre avec l'impérial. Logique de nation, logique d'empire (Encel pp. 99 sq.). La révision des points de vue est intéressante ici : il semble en effet que l'abusive, la dangereuse, soit la nationalité, reposant sur l'homogénéisation et l'exclusion. Développement historique qui est certes une modernité, mais n'est pas acquis comme un progrès.
- propositions, unblinking, sur une pensée du pouvoir. De front. Même si en effet le frontal soit fait en large partie par le Vraisemblable géopolitique d'une situation historique - et que donc une critique du pouvoir, comme les frayages de Foucault, puisse être nécessaire.
Que le pouvoir soit à penser, et l'abus de pouvoir comme ordinaire humain. Et que le discontinu soit également à penser, à ne pas éviter.
- Yves Lacoste : qu'il réinvente, qu'il relégitime une discursivité. Toujours en soi impressionnant. Que ce soit, pour ce qu'en célèbre Encel, par l'introduction de la notion de représentation [au moins : représentation de soi comme peuple], j'attends de voir.
- p. 86, important : les faits de la réaffirmation de la territorialité depuis 1991 (fin URSS). "Le désir de territoire" (François Thual).
- étonnée que certaines questions ne soient pas intégrées dans ce panorama introductif. L'histoire des impérialismes 19ème (nationalistes, démocratiques + les situations postcoloniales, et les diasporas et mondialisations) et les nationalismes PAN (cf Arendt dans Imperialism) ; les Emergents qui poussent à un multipolaire toujours en recomposition, traversé également par le réticulaire du terrorisme.
=> identifier le rapport (institutionnel, statutaire même : sociologie des savoirs) avec les Relations internationales, avec les sciences politiques comparées, et autres connexes.
Pourquoi "mauvaise presse", et différentes manoeuvres de relégitimation, précautionneuses et inquiètes de leurs ombres?
Encel en reprend brièvement la genèse, étapes historiques claires : l'invention de la Prusse autoritaire, la déclinaison hitlérienne etc. On aimerait que ce soit réglé par la récupération historique d'autres traditions, à caractère plus généreux, marginalement : la britannique, la française. L'américaine.
Mais bien d'autres pans de fronts, malaise à s'affirmer, mauvaise conscience, zones délicates. Ce sont elles qui enseignent.
- la délicatesse qu'il y a à insister sur la pression persistance de problèmes idéologiquement invalidés dans diverses évolutions disciplinaires et culturelles : il reste bien, entier, le problème de la souveraineté (malgré P. Clastres). Il reste bien la géographie politique, et la territorialité des enjeux (malgré les diasporèmes, les propositions des déterritorialisations par les gauches postmarxistes, soixante-huitardes). Il reste bien la guerre, malgré son assoupissement à l'intérieur du territoire de l'Europe de l'ouest. Et la force, et les jeux de la puissance. Le pouvoir, qui est en effet micro-diffusé, mais qui reste actif en macro, en géo-, aussi. Le pouvoir reste, dans des dimensions nouvelles et certainement des évolutions continues, malgré les idéologies critiques du pouvoir et de l'Etat.
Le point de vue de la souveraineté est.
Tropes géopol : la puissance, "l'appétit de puissance", "l'influence", la "zone d'influence". Les doctrines géopolitiques : dont divide et impera, de longévité antique. "Pré carré". Hard et soft power ; la mécanique géopolitique.
- la délicatesse qu'il y a à penser la force en rapport avec le plan politique des droits de l'homme. Le plan de la philosophie politique. En quoi la géopolitique continue de constituer un retour critique sur les critiques de la souveraineté (Foucault : dépassée par les âges du disciplinaire puis du biopolitique), entre autres par la démocratie. Force et droit.
Le gros problème du gros concept de souveraineté est qu'il évoque un échiquier sur lequel les "peuplements" ne peuvent pas être pensés. Les solutions par "l'opinion publique" (troublante depuis les tous premiers cours d'histoire de 4ème) largement insuffisantes, presque ironiques.
La difficulté à placer le politique de géopolitique.
- la délicatesse de sa proximité entre analyse et pratique, science et art, de la puissance. Dont art militaire. Stratégisation du rapport de monde. Une proximité opérationnelle à la puissance ; un accompagnement des situations de puissance et des rapports de force. Jusqu'à la suspicion d'une collusion, complicité. Quelle géopolitique critique? Appeler "réalité", et "réalisme" : un positionnement informé de l'état des rapports de force, mais c'est à un fil de distance d'un positionnement qui ne peut que prendre acte de la force. Travailler sur une matière qui est un état de fait. Evidence des états de pouvoir.
Realpolitik là-dedans.
Peut-être l'acte critique peut être dans l'effort de prédire des bascules. Certainement de dégager des lignes tactiques pour l'art diplomatico-militaire inter-étatique.
Plus l'instrumentalisation par les hawks de tous bords, néoconservateurs des 2000s en tête. Foreign Affairs, Commentaire.
Et le cynisme, rendu possible par les différentiels d'échelle. "Doit-on y voir une scandaleuse fatalité?" (139). Et les conclusions qui s'empêtrent sur le plan marécageux de la morale : soit là on contourne le politique.
- délicatesse avec le tabou de l'impérialisme - qu'il faut en effet prendre soin de déconfondre avec l'impérial. Logique de nation, logique d'empire (Encel pp. 99 sq.). La révision des points de vue est intéressante ici : il semble en effet que l'abusive, la dangereuse, soit la nationalité, reposant sur l'homogénéisation et l'exclusion. Développement historique qui est certes une modernité, mais n'est pas acquis comme un progrès.
- propositions, unblinking, sur une pensée du pouvoir. De front. Même si en effet le frontal soit fait en large partie par le Vraisemblable géopolitique d'une situation historique - et que donc une critique du pouvoir, comme les frayages de Foucault, puisse être nécessaire.
Que le pouvoir soit à penser, et l'abus de pouvoir comme ordinaire humain. Et que le discontinu soit également à penser, à ne pas éviter.
- Yves Lacoste : qu'il réinvente, qu'il relégitime une discursivité. Toujours en soi impressionnant. Que ce soit, pour ce qu'en célèbre Encel, par l'introduction de la notion de représentation [au moins : représentation de soi comme peuple], j'attends de voir.
- p. 86, important : les faits de la réaffirmation de la territorialité depuis 1991 (fin URSS). "Le désir de territoire" (François Thual).
- étonnée que certaines questions ne soient pas intégrées dans ce panorama introductif. L'histoire des impérialismes 19ème (nationalistes, démocratiques + les situations postcoloniales, et les diasporas et mondialisations) et les nationalismes PAN (cf Arendt dans Imperialism) ; les Emergents qui poussent à un multipolaire toujours en recomposition, traversé également par le réticulaire du terrorisme.
=> identifier le rapport (institutionnel, statutaire même : sociologie des savoirs) avec les Relations internationales, avec les sciences politiques comparées, et autres connexes.
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