mardi 28 octobre 2014

Castoriadis aux 1980s

Voir comment Castoriadis s'en tire avec le tournant des années 1980.
Comme il a été juste pour les 1950s, et donc les 60s et 70s, et comme les 1980s lui sont milieu non-naturel. Avec des connexions justes mais inconfortables avec les démocrates convergeant depuis des ensembles discursif-idéologiques différents quand la carte des positions politiques de la guerre froide se dilue ; avec des airs de ressemblance mal sympathiques avec les mélancoliques de la culture et les pourfendeurs de l'art contemporain (débat parti d'un article de C Lévi-Strauss dans Le Débat, 1981). Marge assez fine à tenir, dans ce contexte.
Comment, donc, il aborde les 1980s. Contre le postmoderne & Lyotard, pour commencer. Liaison avec la décroissance (Serge Latouche), la critique de la technoscience (écologie avec Cohn-Bendit et les Verts ; Jacques Ellul). Quelle nouvelle entrée par le capitalisme, et la révolution d'autonomie ? 

dimanche 26 octobre 2014

1980s démocratie, contd.

Aussi peut-être, période d'une reprise de la distinction entre le politique - il fallait en particulier récupérer sous le soviétisme la révolution, et sous les bureaucratismes la démocratie - et le social. Le politique à récupérer du marxisme comme socialisme, et la captation totalitaire de la révolution russe comme horizon critère. Singulariser l'espace propre au politique.
Chantal Mouffe, E Laclau, Castoriadis, repassant par Carl Schmitt (indignation de Nicos Polantzas), Castoriadis au moins par le parcours frayé par Arendt.
Il y a le politique. (Débat d'époque aussi entre le / la politique). 

Arthur Koestler, 'fiction grammaticale'

Darkness at Noon encore un de ces classiques que je trouve au sortir appliqué de l'ignorance, et qui illumine. Bouffée d'intelligence et de savoir historique - et d'intelligence de fabulation.

. le travail sur la temporalité, sur un matériau organisé par la théorie marxiste de l'histoire, futé et efficace. Martin Amis sur l'Holocauste dans Time's Arrow paraît peut-être gimmicky en contraste
. travail sur, thématisation sur les pronoms, I / we, et la 'fiction grammaticale' qui nomme le processus de découverte, par Rubashov, d'un autre je dans le je. Autre voix qui monte, et le fait marmonner. Impose une écoute.
. monologue et dialogue, aussi, en prolongement de supra. Forme du 'hearing', second plus nettement, explicitement (stucturation du livre, 3 'hearings' puis débouché sur la 'grammatical fiction' : le 'hearing' est donc une forme romanesque ici, et la g.f. sa résolution) : qui place le tribunal autrement que dans le schème historique des Procès. Dans une forme narrative propre (même si ici le roman se fait peut-être plus attendu, plus reprenant des écheveaux d'intertexte locus communis de la littérature sur le marxisme, semble trouver un rail au lieu de continuer son chemin dans le ton. Et quelque chose de propre, moderne, acerbe. Un mordant qui rappelle Manto, Kafka lointainement. Boulgakov.) Rail thématique : la conscience, l'humanisme contre le collectif, 'anti-vivisection' et pro vivisection. D'où l'intertexte avec :
. Dostoievski, textes russes, christianisme.
. Boulgakov pour la reprise de Faust. 

1980s humeur démocratique

Années 1980 à Paris, fin de la décennie en particulier :
. antitotalitarisme - avec la 'fin des idéologies', qui crée en effet de nouvelles connections, étonnantes en contexte, entre droite et gauche, sans parler de la poursuite du fil libéralisme/libertarisme des 60s. Savoirs centristes rafraîchis dans l'écoute. Moment du Débat, ainsi que de la nouvelle gauche, 'deuxième gaucheautogestionnaire, Rocard CFDT. Relégation au passé des conflits idéologiques durs, et fin de l'affaiblissement du PC dans sa fonction de structuration de la vie politique. Humeur du débat réouvert. Esprit participe au travail de critique - càd aussi de ciblage, comme crux politique - du totalitarisme.
. référence à Arendt, usage de Tocqueville, après redécouverte récente, et référence de la Révolution américaine, démocratie americaine. Benjamin Constant. Démocratie,
. Bicentenaire de la Révolution française
. et 1989 en URSS.

Recomposition d'une humeur. Avec Dosse sur Castoriadis.
Toute cette rumeur, fond de ma génération. Bon à rearticuler maintenant. 

lundi 20 octobre 2014

Fin des 70s

La fin des années 1970, tout de même, a contrario de la configuration que j'en avais en-tête, comme humeur de fin, crise post-choc pétrolier, prémices a Reagan-Thatcher et les défaites des gauches anglaises, prémices de l'arrivée au pouvoir de la gauche en France, à temporalité paradoxale :

. 1974 chute des colonels en Grèce, et révolution des œillets au Portugal
. 1975 fin de la guerre du Viêt Nam, et // fin du franquisme
. même si 1973 coup d'état contre Allende, Pinochet, etc.

mercredi 15 octobre 2014

Transitions : mondial, France

Bonnes transitions, éclairantes, comiques dans leurs effets de décillement :

par le mondial au sortir, au prolongé du postcolonial, le retour aux coordonnées de la guerre froide, réintégrant dans le champ la dynamique marxiste, l'histoire de l'Europe et celle d'une autre Asie que la coloniale britannique, Amérique latine toujours en coin aveugle partiel mais, Trico. Qui amènent au néocolonialisme, et bien aux mondialisations. Au capitalisme.

par l'Inde entre les savoirs, un séjour dans R. Lardinois et les genèses parisiennes de l'orientalisme, les dynamiques du 19ème siècle vues en décalé de France - mais plus intimement, et plus difficile pour cette raison à cerner, c'est en-dedans : un rapport plus aigre, moins émerveillé, aux matériaux, sachant mieux y repérer les failles et les sous-textes, les humeurs idéologiques et les charges culturelles complexes été les scepticismes, y lire les feuilletages de discours (pour une part - tant encore à décrypter, comique aussi. Voir les découvertes par Castoriadis, SouB et toujours mai 1968.) Qui sont une école renouvelée pour l'étranger et pour le scalpel des articulations ; l'analyse.
Bien sûr que l'anglophonie - la langue étrangère - est une ressource pour se cacher et pour s'exposer en même temps. En ce sens je ne cherche pas le bilinguisme. Libération et protection, isolation.
Reprenant par la France le français donc. Qui m'est permis par une nouvelle latitude comparatiste. 

dimanche 12 octobre 2014

Critique anti-totalitaire : liberté / démocratie

Castoriadis, rendu et mis en recit par Dosse : le travail d'analyse du bureaucratisme soviétique et ses implications pour une critique profonde du marxisme, entrepris dans SouB, s'approfondit en relation avec Lefort (et Morin - et Gauchet aussi a partir de l'épisode Textures au tournant des 70s) dans une pensée de l'approfondissement de la démocratie. ('Il n'y a de democratie que directe')
Ce qui veut dire reprendre depuis Aristote, et Carl Schmitt, où Castoriadis croise Chantal Mouffe : le politique (pris, par exemple, par la distinction avec la politique).

C'est autre chose que prendre par la liberté. Ligne libérale.
(Ceci noté, paradoxalement, au moment d'évocation de Libre, revue créée en 1977, où se forme et réforme le trio Lefort, Morin, Castoriadis. Dosse p. 234 ff).

Comment s'articule alors la proposition sur l'autonomie ? Et l'analyse des aliénations contemporaines comme 'sociétés hétéronomes' ? 

samedi 4 octobre 2014

Étatisme

Apprentissage lent et circulant de l'étatisme, avec Orlando Figes sur la vie privée sous Staline.
La bêtise à cette absorption, cette compréhension, mesure par la plus simple des soustractions la liberté politique dans laquelle je lis et ne comprends toujours pas. Beaucoup encore à acquérir, sous le niveau des exclamations, dans l'intime d'une compréhension profondement largement faite. Heureuse du long séjour que Figes permet sur cette question, avec les 500 pages du volume, et ses pans successifs et ses retours et zooms à différentes échelles.

La 'personnalité soviétique', la 'refonte' ('reforging', 'péré-quelque chose') surtout, l'attention et le temps donnés aux processus et aux expériences de la survie dans la foi stalinienne en temps de Grande Terreur : sont précisément des modèles de cette question : le 'travail sur soi', et l'arrachement des repères pour valeurs et pensées. Les efforts, et les aveuglements nécessairement possibles dans le processus de l'indétermination, quand on doit lâcher une rampe et tâtonner pour en retrouver une, (avec le vertige additionnel de devoir contribuer à la fabriquer ; être dans cette responsabilité). 

mercredi 1 octobre 2014

L'institutionnel : Castoriadis, individu et collectif

Pas si facile d'avaler sympathiquement le passage de Castoriadis, de S ou B à la psychanalyse, dans les dissidences à l'Ecole freudienne.

Le mouvement, enjeu : une démassification de l'histoire. Déprise des moles marxistes, et frayage pour des molécules, dans le processus de l'institution. Question de la pensée de l'histoire, et ses prolongements nécessitant moment critique, et rupture. L'histoire, sa ligne conceptuelle marxiste ; et les masses, ligne conceptuelle concernant le sujet révolutionnaire (plutôt que le prolétarien), réflexion théorique sur la fonction du parti et de la théorie, et par la pression d'une critique de la bureaucratie totalitaire soviétique.

L'institutionnel : question des Sixties. Lapassade, Guattari, les Écoles freudiennes (qui se posent comme les groupes trotskistes la question du groupe et de ses formes organisationnelles, où se composent aussi des perspectives sur les formes du social et de ses transformations / libérations), dans leur scissiparité.
Question qui se pose au moment où l'université se met sous pression ; où la culture devient politique, forme du politique. James vers le cricket, Paris vers le yéyé, les jeunes, etc.