dimanche 26 octobre 2014

Arthur Koestler, 'fiction grammaticale'

Darkness at Noon encore un de ces classiques que je trouve au sortir appliqué de l'ignorance, et qui illumine. Bouffée d'intelligence et de savoir historique - et d'intelligence de fabulation.

. le travail sur la temporalité, sur un matériau organisé par la théorie marxiste de l'histoire, futé et efficace. Martin Amis sur l'Holocauste dans Time's Arrow paraît peut-être gimmicky en contraste
. travail sur, thématisation sur les pronoms, I / we, et la 'fiction grammaticale' qui nomme le processus de découverte, par Rubashov, d'un autre je dans le je. Autre voix qui monte, et le fait marmonner. Impose une écoute.
. monologue et dialogue, aussi, en prolongement de supra. Forme du 'hearing', second plus nettement, explicitement (stucturation du livre, 3 'hearings' puis débouché sur la 'grammatical fiction' : le 'hearing' est donc une forme romanesque ici, et la g.f. sa résolution) : qui place le tribunal autrement que dans le schème historique des Procès. Dans une forme narrative propre (même si ici le roman se fait peut-être plus attendu, plus reprenant des écheveaux d'intertexte locus communis de la littérature sur le marxisme, semble trouver un rail au lieu de continuer son chemin dans le ton. Et quelque chose de propre, moderne, acerbe. Un mordant qui rappelle Manto, Kafka lointainement. Boulgakov.) Rail thématique : la conscience, l'humanisme contre le collectif, 'anti-vivisection' et pro vivisection. D'où l'intertexte avec :
. Dostoievski, textes russes, christianisme.
. Boulgakov pour la reprise de Faust. 

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