dimanche 22 mars 2009

Robert Young, juste

Postcolonialism, An Historical Introduction (2001), et la notion (Hakima Sharmie, romancière pakistanaise) d'un dépassé de "postcolonial literature" ; d'un américanisme dans la notion de "postcolonial literature".
Ce qui est juste dans le point de vue qu'il aiguise est la pointe vers le terrain du débat, et lieu des enjeux : d'accord, les grands travaux pour déplacer la perspective de la postcolonial theory d'une assise universitaire, intellectuelle, "theory", à une généalogie dans les luttes de libération de la décolonisation, avec leurs suites, diasporiques et déjà mondialisées, en internationalisme activiste, dans les libérations de gender, class, ethnicity. Généalogie donc dans la praxis révolutionnaire, et culturo-révolutionnaire, à remonter jusqu'à Lénine et Mao. Généalogie marxiste, contre la généalogie d'une histoire des Humanities. La question de la place qu'il donne à l'anthropologie sera intéressante à regarder ; et le point de travail, bien sûr, ce qu'il fait de la Literary Theory, qui vient d'un autre circuit international.
Il est juste que le terrain de ces questions soit en effet
. l'embarras marxiste traditionnel, c'est-à-dire la problématique ultra-riche, du rapport entre théorie et praxis ;
. les recherches vers une articulation du politique (rapports économiques) au culturel (rapports de société/s) (Gramsci, les Cultural studies britanniques, avec la New Left - mais aussi déjà Weber ; commencer par là ; et l'Ecole de Frankfort - avec leurs inventions ou conditions institutionnelles, en émigration)
. l'histoire contemporaine de l'université américaine et du radicalism, de la critique. Le statut social de l'université, des universitaires et des intellectuels ; de la parole publique et de l'écriture critique. Et des effets de cet ensemble, ce noeud politico-culturel, comme coeur productif, de gré ou d'instrumentalisation, de l'hégémonie culurelle et épistémologique américaine. Ici.

Et l'université américaine - ses lieux choisis - est bien le lieu déterminant, l'arène des enjeux. Ce qui s'y découpe se renvoie hégémoniquement, en mondialisation. Ce fait est à décompléter, à frayer, pour ses lignes de faille, et sa vie ; mais c'est bien là qu'il faut regarder, et intervenir.

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