Je ne sais pas depuis quand en France les disciplines sont identifiées par leurs tâches - ni en Allemagne, l'antécédance de l'Aufgabe, positionnée pour le traducteur par Benjamin en 1923, à partir de Baudelaire. Mission, être mandé. Je retrouve Abélès en conclusion épistémologique de Anthropologie de l'Etat (1990) : marquant le souci dans ces termes : "C'est la tâche de l'anthropologue que d'approfondir sans cesse cette investigation des mots, des actes et des intrigues qui font de l'action politique un drame à nul autre pareil." (232)
Dans Saussure, c'est : "ce que fait". Est-ce que ça distingue quelque chose? Les temporalités différentielles entre morale et éthique du travail de savoir. Meschonnic dit "activité" - sans le même concern exactement pour les disciplines puisque son plan de travail est le critique - et mesurer les "conséquences innombrables" de Saussure en suivant les lignes qui traversent les plans disciplinaires, le long des rigoles du langage.
Saussure historien : personne ne mande le linguiste. De même personne n'appelle, Beruf, ce "savant" (Weber). La différence est bien située du côté de pratiques-cum-idéologie (praxis) de l'histoire. Le point de vue n'étant jamais celui de l'avant ou du prospectif : le savoir toujours bien au bout de la phrase. Quelque chose de trop fin, ici, pour le nouer pour l'instant.
Il n'y a pas de devoir disciplinaire. Dette. Mais, disons, la "vie", pour simplement pointer grossièrement un certain mode d'historicité.
NB : Saussure parle bien de "la tâche du linguiste" : "est de définir ce qui fait de la langue un système spécial dans l'ensemble des faits sémiologiques" (CLG p. 33). Et de "Matière et tâche de la linguistique, ses rapports avec les sciences connexes", titre du chapitre 2 de l'Introduction (p. 20).
GROS LANCE-FLAMME ET MINUSCULE MOTION
Il y a 10 mois
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