Culture and politics - Visweswaran

"Clearly, in the Third World, there is simply too much culture."
Now that's nice. Visweswaran in Un/common Cultures, discussing Geertz and symbolic anthropology trying to make sense of the "new states", "After the Revolution" (Geertz essay, possibly early 1970s).

She seems to engage with symbolic anthropology, and its turn to symbol and language, as ingredient in a bloc épistémologique that yokes a view of "culture and politics" to be picked open, for its tie with a certain strain, or phase, of disciplinary culturalism, and postcolonial ideological assumptions.
Excellent and incisive, illuminating - there will be interaction possible from this mobilizing. 

Multitudes 61 - "Populismes"

http://www.multitudes.net/category/l-edition-papier-en-ligne/61-multitudes-61-hiver-2015/

Majeure 61. Populismes 

Le populisme et le populaire - Laugier Sandra et Ogien Albert
Pour ou contre le populisme ? - Amilec Alicia et Morbic Anne
Populisme tu m’aimes, moi non plus - Moulier-Boutang Yann
Usurper le nom du peuple - Selim Monique
Pour un populisme du motley crew - Rediker Markus
Populisme municipal / démocratie participative - Querrien Anne
Dispositifs populistes et régimes médiarchiques : neuf hippothèses - Citton Yves
Le politique, le journaliste et la fabrique du populisme - Gattolin André
La culture du clic favorise-t-elle le journalisme populiste ? - Chagnoux Marie
L’ubérisation est un populisme - Kyrou Ariel
Peuples climatiques ? - Beau Rémi
À contre-courant, Chris Marker - Lamarche-Vadel Gaëtane
Le « nouveau monde » des histoires - Wu Ming 2
Les agenceurs de peuples - Bisson Frédéric

Ethnos et dèmos, peuple en 2

Étonnée de trouver Balibar avec une perspective à deux branches, ethnos et dèmos. N'est-ce pas très philosophie-politique, soit horizon libéral, que de penser en un seul dèmos et polis ? Si la référence à Aristote est faite, je suis étonnée de cette disparition comme, symétriquement, j'ai été étonnée de trouver dans les Politiques une configuration en trois. La distinction de Rancière, évoquée aussi, (police) pose moins ce problème peut-être. Certainement le peuple est toujours là, chez Rancière, qui pousse sous. Sous la 'haine de' peut-être. Chez Lordon lecteur de Spinoza aussi, la multitude.
J'ai à continuer à entendre et compute, là.
S'il s'agit d'inventer la démocratie du post-national, de l'Europe, du mondial post-guerre froide, post 'camps', dit-il, et postcolonial (dit-il en effet).

La période de ces interventions est intéressante, en pertinence - 1995 à 2000 environ. Fond : guerre de Yougoslavie, projet européen, sans-papiers.
Développements caractérisés depuis ? Seattle et l'altermondialisme, 9/11 et l'Iraq surtout, les développements de la Fédération de Russie, la bascule économique vers la Chine puis les BRICS, la crise des subprimes. Les révolutions arabes bien sûr puis la Lybie et Syrie puis la 'crise des migrants' en Europe. Le passage de 'sans-papiers' (mais aussi 'undocumented') à 'migrants'. Camps, Calais.
Les crises de la dette dans les sud de l'Europe, Espagne Italie Grèce - Irlande aussi, etc.
Le vote sur le traité européen. 

Balibar, Nous citoyens d'Europe

Pas vraiment surprise de trouver Balibar, 1995-2000, travaillant sur dèmos et (à venir plus loin dans la lecture) ethnos, sur le peuple et la frontière, et sur l'ambivalence de la frontière, zone de crise et de mobilisation des possibilités de peuple.
Ni de le trouver, avec Droit de cité, 2002, à cheval sur la question culture et politique.
Prenant par la relation raciale de l'Europe ; par l'Europe et les conditions inédites du mondialisme, etc.
Prenant de front à la question du peuple, et la transformation de ses conditions. L'interpellation au "chantier" que cette transformation constitue, comme crise.

Le devenir-soft du politique ; l'historicité du politique (régime du XXe siècle, du XIXe, de la Modernité ?) ; la réarticulation en cours dans les faits et en "chantier" dans "la réflexion, l'invention et la lutte" (p. 12 de Nous citoyens).
Culturalisation.
Frontière, étranger, race, intérieur/extérieur - et la pensée d'un régime possible de la "pluralité des différences culturelles".

Périodes - 23 janvier 2016

Mathieu Renault sur P. Robeson et URSS :
http://revueperiode.net/othello-au-pays-des-soviets-sur-paul-robeson/

JJ Lecercle sur la langue mineure :
http://revueperiode.net/quest-ce-quune-langue-mineure/

Tariq Ali / CRL James :
http://revueperiode.net/tariq-ali-en-discussion-avec-c-l-r-james/

Sur la politique de Deleuze- Panagiotis Sotiris
http://revueperiode.net/lignes-de-fuite-minorites-et-machines-de-guerres-repenser-la-politique-deleuzienne/

Cornell

Cornell : university superpower.
How : in the extraordinary breadth of ressources.
Plus the impeccable American style of admistration.

duh - pratique

Que la lecture des revues critiques (Le Crieur nouveau, Ballast, etc., dont le suivi des allées et venues des projets de revue, Multitudes toujours en cours, Labyrinthe arrêté, la RDL mourned), entraîne les discours en large pans, et cartographie, permettant une écoute flottante dont il n'y a pas à s'étonner : c'est son b-a-ba. Combien faut-il de décennies de travail (d'approche du discours) pour le comprendre, bah.
"C'est de", comme on dit en psychothérapie, donc. 

éducation suite - histoire des savoirs

C'est un état des médiations qui fait que le rapport entre les institutions de l'éducation et du travail du sens et les conditions historiques en mouvement social, les processus d'inégalisation et de desagrègement de liberté, est difficile à penser.
Il y a donc ces opacités nécessairement nouvelles, dont celles qui sont produites positivement (le sont-elles toutes? À voir), quant aux logiques institutionnelles du rapport entre les besoins éducatifs et les mouvements fins ou brutaux des rapports sociaux.
Les opacités sont travaillées, gouvernées. Elles sont cultivées, en forme de malentendus qui créent la tension professionnelle des agents de l'éducation (en l'occurence) et leurs doubles contraintes. Elles sont aussi adventices, déformées par la pression de surdéterminations en système, bloc historique. À repérer, à lire.

Tiens, une évidence m'apparaît : peut-être le moment d'interroger la discipline Sciences de l'education, V.S. .

Ce que peut l'université, à la démocratie. B-a-ba, mais c'est un discours, dont la philologie politique est toujours à inventer.

Ah, et l'opacité aussi dans l'instransmission - quelle difficulté est-ce, ça - de la culture, nul n'étant censé ignorer. Le contenu de la Marseillaise, de la laïcité, de la démocratie for g's sake, des contrats symboliques de société. L'illisibilité de ces mots d'ordre, liée à l'état de la représentation politique (voir les premières images des nouveaux députés espagnols installés au parlement, mère avec bébé, "poux et dreadlocks", jeunes et contrastes d'habitus par ex. vestimentaire...), en bloc avec l'état des situations sociales.

Avoir la sagesse de projeter un travail articulatoire désarticulatoire : qui porte le travail sur le fin, sur le crypté bien sûr, sur l'inconnu trop bien connu, dans une patience toujours insupportable. 

duh - éducation

qu'il s'agit, socialement, d'éducation.

qu'une conception, qu'un projet, d'éducation est le coeur de la question. A porter aux conditions du savoir, de la critique, des pressions historiques et de leur analyse.

Lordon - travail critique

Fin de lecture de Imperium, Lordon. Lecture roborative, vigueur de l'expression, énergie critique sympathique et informée, avec ses effets de situation des débats. Leur mise en perspective. (Badiou, anarchismes type Graeber, ou Comité invisible, mais aussi Balibar, et les anthropologies etc.)
Un avantage au-delà des propositions elles-mêmes : me constituer une introduction enfin saisissable à  la formation discursive Spinoza depuis Althusser. Pourquoi était-elle restée marginale ?? Trop philo pour mes champs collectifs ? Elle met en écoute en tout cas Deleuze-Guattari, tous les écheveaux de la pensée de gauche, en conversation avec depuis des décennies ; Negri, Multitudes, etc. (Et malgré le traitement par Meschonnic, càd sa partie intégrante, mal entendue.)
Avec la ligne du biopolitique. Et les anarchismes, ici repris en critique.

Points d'aboutissement, 340 : 'La politique, c'est la confrontation toujours recommencée à l'irrésolution. [soit : hors Grand Soir]' 'Toujours lutter contre l'Etat toujours renaissant.'
Dynamiques critiques de l'institué et de l'instituant, Castoriadis.
Et le travail critique : étudier les mobilités. Mobiliser, étudier comment, où, les points de bascule, les noeuds d'historicité, les - tiens - points de fuite. Poétique : étude des relances, lances, du mouvement social/historique.
Ce que ça change ; à quoi.

Etudes littéraires

Pb des études litt : tout ce qu'on peut y dire d'autorisé, et qui est faux, ou répété, ou fantasmé. Ce qui pose la question de la vérité, ou ce qui répond à la question quant à la vérité, spécifiquement. Pas la vérité, mais : *

Travail de l'impuissance

Badiou en séminaire à Aubervilliers, prise de parole maintenant de référence dans l'analyse de novembre - "la reculade est ininterrompue depuis 30 ans", "le déracinement total de l'idee même d'un autre chemin".
La complexité de penser la vie des professions de savoir, parmi les autres complexités qui motivent, par les souffrances et les frustrations, des pressions à penser et des difficultés lourdes à penser, : placer un levier critique, effort arrachant de réimaginer les rapports critiques.
On peut aussi prendre par l'analytique de l'impuissance. Peut-être. Radiographie, ethnologie, attention par le bout des effets et par le bas des expériences, de l'aliénation.
Qui est travail de l'ici-maintenant-je-tu. Sous les pieds, dans ces relations.

Peut-être, d'ailleurs, pour moi ce par le bas apparaît-il sous la forme d'une attention aux situations françaises, que j'ai toujours cherché à quitter et à étranger et à partir, pour respirer. D'où peut-être la pertinence de lire Todd Shephard, etc. En phase d'anglicisme comparatiste de toute façon. Et Balibar sur l'Europe.

Sécularisme et blessure

Étonnée d'entendre Sophie Wahnich hier - enfin le Contre-courant suivant les assassinats de Charlie Hebdo visionné hier - clore sur la blessure. Qui vient se connecter avec la conversation sud-asiatique sur hurting religious sentiment, termes de la constitution indienne, mais aussi ressort sollicité à l'extrême par la Hindutva.
Bien sûr, pertinence forte de toute la réflexion nationale indienne sur le sécularisme, pour penser au plus généralement la situation du monde.

Que la laïcité soit conçue, Ferdinand Buisson (- protestant libéral, LDH, Ligue de l'enseignement, président de la commission de 1905) comme attention à la blessure de tout individu en espace public de discours, blessé par aucun discours religieux.

Balibar peuple

bb livre Peuple :
- Balibar, Nous, citoyens d'Europe? La frontière, l'Etat et le peuple, La Dec 2001.
Avec : volume recueil Qu'est-ce qu'un peuple, et Nationalism, avec Wallerstein. 

Culture et politique - critique de l'anarchisme

Lordon, suite. Pour 'le réalisme critique de l'anthropologie spinozienne', contre les illusions, 'errances theoriques' des horizontalismes anarchistes : pousser la 'philosophie de la révolution' [ceci dit, pourquoi la révolution même, en effet la question du régulier contre la mythologie révolutionnaire, pour lequel il invoque Bourdieu et les Annales, 262], à la pensée de ses lendemains, soit l'institution de la nouvelle forme de vie - 'la cause intellectuelle de la révolution, c'est ce nouveau "toujours"'. "le problème politique par excellence de la révolution. Un problème à l'intersection de l'institutionnel et de l'anthropologique en réalité."
Matière de l'histoire, bien l'infini possibilité des inventions humaines, comme mouvement (collectif), qui vient changer et mouvoir ses formes prises : le culturel comme bouillon et le politique comme formation. Moléculaire et molaire ; états du peuple ; instituant et institué (Castoriadis, avec une autre philosophie de la révolution ?).
Oui un recours historique identifié des anarchismes à l'anthropologie (comme celui par les conservatismes culturels, ou par les modernismes coloniaux, pour traitement de l'inégalité). 

Critique

Il y a à théoriser la liberté, et le travail de l'émancipation, qui est la critique.
Mais en temps de ma génération, à théoriser plus pressamment encore la persévérance de modes de la domination, la faiblesse de la critique et du mouvement, la solidité toujours affermie des sangles à toutes les échelles. Les augmentations du pouvoir. Les échecs des luttes. Génération de Gramsci : il invente un temps long de la lutte, attrition. Quelle extension du temps penser maintenant ?

Pourtant bien des revirements des termes du pouvoir, des avancées, des modulations. Le pouvoir doit donc bien s'accommoder, s'assembler stratégiquement. Comment.

Notez avec intérêt le passé, déjà, de termes d'actualité dans les Critiques. Société de la connaissance, un petit goût passé, entre autres. Regarder ça, en sentir les revolving.