mercredi 6 avril 2011

Gramsci, histoire

Avec Gramsci : étonnant de rentrer dans ce bloc théorique par l'incisif du philologique, ou de l'histoire discursive, ou simplement l'effet d'analyse de l'histoire. Ayant en connexion de quoi sentir l'écheveau qui est noué là, par EP Thompson (la formation), par la généalogie des Cultural studies à partir de Leavis ; par aussi le bout de W. Lewis et des modernismes politiques. Par aussi un apprentissage des dynamiques géopolitiques de l'entre-deux guerres, avec l'étude des colonialismes et des activismes anticolonialistes. [Goody, Le Vol de l'histoire].

De lire donc Gramsci depuis une articulation plus déliée, plus détaillée : et comme état historique. Comme travail de repositionnement, à une période caractérisée. Le travail de rethéorisation qu'il y avait à faire. Et que Gramsci a pris en charge, pour une partie déterminante. (Ah, les bonheurs, les flots d'identité, d'être consolidé, de l'histoire : il y a eu ces déterminant, ces décisif, ces oeuvres marquantes, ces performatifs quasi-absolus, absolus le temps qu'une version historiographique peut se tenir).
C'est lui qui me met à disposition le déploiement historique de Marx-Engels, Trotsky-Luxemburg, Comintern-fascismes. Et l'engagement du travail vers une politisation, culturalisation, socialisation ("civil society"), de la "philosophie de la praxis". Cultural turn, qui ouvre (on peut le raconter comme ça, rétrospectivement) vers le Western Marxism, et les possibilités pour la New Left britannique.

Ici l'acquis de la lecture. Ici que ça cumule en des précisions, des articulations (et non des masses). Des connections, plutôt que des massifs. Par l'assouplissement graduel, lent, de l'appréhension par l'histoire.
Bon, et ses incisifs analytique, et ses romantismes de l'identité. De : il y a du sens.

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