samedi 26 décembre 2015

F. Lordon : situations de la 'gauche critique'

Bizarre, que F. Lordon avance si avant, dans son Imperium, comme en se proposant le seul horizon pour une critique du contemporain dans ses aspects du libéralisme et des libertarismes, qu'il identifie au moins rhétoriquement à 'la gauche critique'. Chiapas comme référence, horizon du genre humain, anarchismes (Graeber) et forclusion générale de la question de l'Etat. Prévenance contre la verticalité de tout ordre, et 'pharisaïsme "internationaliste"' (162). Universalisme - alors qu'il y a les particularismes, qui sont les corps politiques et leur "petite physique". Ce qui donne la position, intellectualiste élitiste, de "ne plus penser les groupements que sous la forme du rassemblement des singularités (quelconques), dans le strict refus de tout ce qui pourrait excéder leur libre désir associatifs et s'assimiler à une forme ou une autre de soumission identitaire." 163.
Alors qu'il va, pour étendre la lecture de Spinoza, nécessairement puiser aux socialismes méthodologiques, d'abord chez Durkheim, Freud éventuellement, puis Balibar et B. Anderson - puisque pour les socialismes il faut des culturalismes. Et l'appréhension de la différence, distinction (et efforts contraires, éventuellement) des corps politiques, en effet. "Principe de singularité comme corps distincts" (161), corrélat nécessaire du principe de consistance.

C'est un diagnostic sur l'état de la gauche contemporaine. En est-on là? 
Sans doute il met Badiou en touche, dans l'énoncé " 'peuple + adjectif national' n'est pas intéressant." (cité encore p. 154).

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