samedi 6 février 2010

Habermas

Il y a à la fois tout un récit théorique, de l'Aufklärung dialectique, propre à Habermas, à déchiffrer alors qu'il n'en fait pas la présentation explicitée, et une masse d'informations historiques comparatistes (GB, Allemagne, France modernes) à absorber, situer, considérer. Suffisamment à faire pour une récolte immense. Dans les continuités, je ne m'y attendais pas (situant Habermas à tort dans le seul sillage marxiste et Ecole de Francfort, philosophique), de L. Stephen sur le 18ème, R. Williams, EP Thompson, Auerbach, RD Altick, J. Watt sur The Rise of the Novel, R. Sennett de 1979 (Les Tyrannies de l'intimité). Bakhtine. Arendt, bien sûr, et Schumpeter. Ensuite les repères germanophones, philosophiques et politistes plus attendus, mais qui sont pris ici dans une valence culturalisée (ils le sont d'avance, par tradition post-Wolf et Lessing et Herder, post-néoclassique et post-romantique, philologique) d'être intégrés dans ce réseau de références : Gadamer (effet de contemporanéité), Schmitt. Foucault : qui vaut comme Gadamer.

Mais aussi, où ça engage : apprendre à lire les "naïvetés", les nativités d'évidence, défauts d'articulation dans l'analyse des médiations ; les zones qui sont cemented over, zones aveugles. Here be dragons. Celles mêmes qu'il donne à l'attention, qu'il repère et remarque, dans sa préface de 1990, pour commencer. Observer la qualité de celles-là, qui donnent un ensemble de pans historiques des effets critiques du livre. Puis.

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