dimanche 21 février 2010

Réception française des postcolonial studies

La question n'est pas celle de l'articulation, nécessairement impossible puisqu'on n'est pas dans un plan politique existant, entre la production théorique universitaire et la "société", ses militances, ses initiatives associatives et revendicatrices, ses pressions politiques pour reconnaissance culturelle et inscription juridique de droits dans le tableau des citoyennetés nationales. C'est un noeud qui est apparu au cours des discussions interdisciplinaires de la journée d'étude sur le "postcolonial" comparé à Paris 8 ; obstacle épistémologique, qui me semble d'ailleurs lui-même importé du drama de culture politique états-unien (voir -). Point de blocage, butée, bon à éplucher comme tel. Le produit, justement, du travail de la rencontre. L'un des.

La question du radicalisme académique des postcolonial students, let's say, et les propositions sur la prétention à l'engagement intellectuel qui leur est associée ; et l'alternative d'une médiation de la recherche. Le direct d'un militantisme nourri aux mots d'ordre des theorists, et l'indirect socialisé de la recherche. L'articulation du savant au politique : ne peut pas être pensée dans ces termes ; passe nécessairement par les médiations sociales plus profondément complexes, mais repérables, car historiques (les crises actuelles permettent de saisir ça : cf méthodologie de Balandier sur la crise comme révélateur) - de la situation du savant dans le politique, où il est toujours entressé jusqu'à la garde. Structuration sociale sophistiquée de ces agencements, ces situations. Les relais entre théorie, ou sciences sociales, et inscription politique de concepts/revendications nouveaux, à suivre dans ces convergences très complexes.

C'est, quoi : une question de la culture qui est en jeu? Une théorie de l'agency culturelle dans l'histoire, et dans l'histoire des savoirs. Dont celle des produits théoriques, conceptuels et leurs effets institutionnels, jusqu'à leur mondialsation.
L'autre élément en jeu est la mondialisation : horizon non atteint à l'intérieur des échanges de la journée, mais horizon nécessaire, qui fait sens de. Mondialisation comme condition d'une transformation radicale des conditions et des sens sociaux du travail intellectuel - et de ses dimensions internationales.
Il s'agit bien de questions, radicales, de l'histoire intellectuelle, et de son histoire intellectuelle : culturelle-politique.
Il y a une culturalité de ces questions, qui est active dans deux zones laissées dans l'ombre par ces discussions : le rapport social de savoir (qui est historique, et politique - dont l'histoire des hiérarchies des disciplines, différentielle quand on passe au niveau international), et les situations mutuelles, historiques aussi, des sphères du culturel, artistique, intellectuel, social, politique. Cf Habermas et cf l'actualité des redistributions entre les sphères, sous libellé de l'économie de la connaissance.
Savoir où est le politique : dans l'épais du social, l'historicité radicale, où l'attention littéraire rend visible le milieu historique de discursivité, ou culture. Et dans l'actualité des transformations politiques (ici politique = différentiel de pouvoir, et ré-institutionnalisations agressives) des rapports de "connaissance". Conditions, situation.

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