lundi 22 février 2010

Enjeux du colonial : problème de location.

Le problème n'est pas l'histoire de la colonisation. Il ne peut jamais être ça. Affaire ordinaire d'absolu en épistémologie. Ou du rapport de la France à un "retard" de reconnaissance de son passé colonial, et les débats que ça ouvre. Mais celui de la transformation de l'université, et du champ intellectuel, pour le coup transformé par une nouvelle distribution internationale des champs, et du pouvoir qui y circule et qui y mobilise acteurs, activités et actions.
Non l'histoire intellectuelle de la colonisation, mais l'histoire des disciplines qui s'arrangent autour de l'histoire intellectuelle (ou autres positionnements, the whole historical, shifting, range of them) de la colonisation. Des champs intellectuels, et culturello-politiques, qui s'appuient, dans leurs dynamiques spécifiques, sur l'objet historique colonisation.

Il s'agit, avant tout en l'occurence, de English : du pouvoir considérable comme point d'origine majeur dans l'émergence des problématiques cultural et postcolonial, en association avec celles de la theory. Histoire déjà internationale et nationale. Politique. Dès Leavis, et la redistribution des classes culturelles devant les disciplines (et les recrutements étudiants comme enseignants) universitaires, et les disciplines des lettres singulièrement. La littérature, et son rôle historique dans la modernisation de l'institution universitaire anglophone : ici, le Commonwealth et non seulement le postcolonial : cette articulation-là, cette greffe, à suivre en détail.

Avec en France une histoire tout à fait différenciée, avec ses traditions d'enjeux, ses backlogs eux aussi suffisamment chargés (plus encore sans doute), de l'évolution des disciplines et de la place de la littérature dans les cartes culturelles et institutionnelles des savoirs. Place des Lettres modernes, de la littérature, et de la théorie littéraire comme branche agressive du tournant linguistique ; branche ultra de la théorie d'ensemble structuraliste. Place dans les redistributions des disciplines, l'apparition de la notion de sciences humaines, (sciences sociales, Voir cette généalogie) ; dans la réforme post-68 des fonctions de l'université. Etc. Beaucoup.

Où je retrouve (enfin, en bout de course) le point de départ : la comparaison des pratiques de la question du "postcolonial", comme "location of culture" au sens précis de Bhabha. Qui inclut la question de ce qu'on fait de la part du culturel dans l'histoire. Les culturalités de l'histoire.

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