dimanche 7 février 2016

Du Bois, culture, sociologie

La superbe prose de Du Bois, et d'un Du Bois de 1940, mûri par une expérience de vie d'extraordinaire ampleur, dans Dusk of Dawn. Autobiographie du concept de race exactement : le titre me paraissait lourdement articulé et il est mis en place avec une aise magnifique dans l'inscription de la position de voix. Un travail du type de celui que j'admire dans Les Années d'A. Ernaux (parce que depuis une histoire dont je partage certains pans, les ayant traversés avec beaucoup de difficultés à la tâche de faire sens du slotting de l'invidu à l'histoire collective), mais avec une palette d'enjeux d'une importance à hauteur de l'histoire mondiale, et de ses basculements du 20e siècle, wow.
Poser la position de race comme critique, et la force du pas-tout dans un unanimisme progressiste et bien-pensant (quoi que : qu'est-ce que c'est que ce lisse, lissage probable, et alors celui de qui ?). Critique noire.
Commençant par : l'expérience du Sud, celle de Fisk et du Glee club, des écoles primaires sans ressources, des communautés noires, des sorrow songs, tout matériel qui vient dans The Souls, et qui sera à rapporter à Cane.
Et par : la constitution de la science sociale. En départ de la philo, et sur conseil de William James.

Note : il pose dès ces premières pages, en lancement des principes de l'exploration autobio-sociale, le modèle de la culture, comme outil ou mode, du travail sur race. Alors même, d'ailleurs, que posant le pionnier, la pointe d'avant-garde ou de minorité, le sociologique.
Valeur du culturel pour une analyse de la politique de race.
Ce sera bien sûr contre Booker T Washington, mais l'intéressant est ici que ce ne soit pas en opposition au sociologique. Culture et socio en alliance contre la politique qui se fonde sur un yoking de république + race.

Aucun commentaire: