vendredi 12 février 2016

Enseignement

Tout ce qu'il y a à apprendre dans l'expérience de l'enseignement à C., ses étonnements, et tâtonnements. Plaisir à habiter, explorer, la place qui m'est institutionnellement faite, dessinée par l'attente et la disposition des étudiants. Disposition docile et avenante, très formée, un contrat de statut étudiant implicite est très marqué (est-ce seulement la situation comparatiste de contraste qui le souligne tellement ?), un rôle que je vois les étudiants chacun endosser avec énergie et earnestness. Responsabilité, autonomie sans question et sans reste, habitude des considérables demandes faites à leur part dans le processus de l'enseignement.
La légèreté de la part qui en revient à l'enseignant, par ce partage. Mais par conséquence aussi la difficulté à modeler ce cadre pour y introduire éventuellement des perspectives décalées. Le rail est magnifique - on pourrait y rêver une université, communauté scholastique, une bibliothèque et une conversation en formation discursive coïncidant avec elle-même. Le trouble pour un regard étranger sera sur la question de la formation de ce rail, sa genèse et ses contrats sociaux et épistemiques. Comme pour toute situation de savoir. Observable dans les pratiques de sélection qui résultent dans ces états du rapport d'enseignement : comment on peut aboutir à de tels séminaires et de tels jeunes chercheurs. À prendre avec soin comme une entrée dans la compréhension de la formation et non pas comme son décryptage total.
Ma question pratique, celle qui est à la fois mon offre à C. et ce que C. m'offre en matière à analyser (situations comparatistes des savoirs, machinerie à historiciser), est celle des articulations possibles et intéressantes entre ces termes et ceux que je travaille, comme universitaire angliciste française et comme celle-ci

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