jeudi 21 août 2008

India, "(In)fusion"

La proposition d'une "(In)fusion theory" par R. Ghosh, qui soit critique des hypostases de la postcolonial theory [mais qui fait l'hypostase?], commence à assembler des arguments, un embodiment, alors que j'avance dans le volume (In)fusion Approach (2006).
Commence à apparaître en effet une proposition effective, à considérer : que l'Inde soit, postcolonialement en effet mais infiniment plus largement puissante en altération par une histoire précoloniale et même coloniale (qui n'a rien d'un binarisme colonisateur-colonisé - puisque, pour commencer, la politique coloniale britannique s'est fondée sur une stratégie explicite de divide and rule), un possible opérateur de décentrement pour la réflexion anthropologique et politique. L'Inde comme shifter, et concept-histoire pour une théorisation de la culture comme diversité culturelle ; concept pour le cross-. Dont, par exemple seulement, les syncrétismes artistiques et religieux, qui en sont éventuellement la face calmée, reposée. Décentrement, et largement au-delà du binarisme Est-Ouest.

Alors ça pourrait continuer par : In-dia - (In)-fusion? Les discussions de la proposition, entrepreneurially sollicitées par R. Ghosh aux autorités du champ des postcolonial studies et collègues spécialistes de roman indo-anglais contemporain, celles que j'ai lues pour l'instant, reprennent peu la question de in et fusion (Stephen Morton s'en approche). "Fusion" comme le jazz et la "musique du monde" et la cuisine : ça envoie vers la culture et la popular culture. Une dimension à regarder. "In" envoie vers une dynamique de déplacement, de rapport de disciplines et écoles et cultures épistémologiques et scientifiques, qui n'est pas cross-, inter-, trans-, ni la comparaison. A regarder. Mais In-dia aussi. La question se prend alors sur son profil alternatif au champ "Euro-american", "Eurocentric". Quel positionnement national, culturel, Ghosh prend-il, ou implique-t-il? S'il s'agit de proposer un déplacement du point de vue ; l'invention d'un point de vue autrement centré - ou non-centré (mais alors il faut aller effectivement à la vitesse de l'historicité). Ghosh choisit bien pour titre : "approach".

Je me demande ce qu'il pense de l'effectuation de sa "theory" - "approach" - , dans le volume. What does it change? - ma question viatique, en ce moment.

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