lundi 3 octobre 2011

Milner - l'essai, et parler politique

L'essayisme (Milner) doit beaucoup à l'attitude d'énonciation qui rejette, polémiquement, les autres discours au statut d'imbécilité. Le méprisant - particulièrement s'il s'arrête au geste du rejet, et n'entreprend pas de déployer la critique. On comprend l'utilité : il s'agit d'écrire l'essai. Comme impatience énonciative ; je connais ça. Impatience (Deleuze aussi, avec moins de mépris peut-être? - à voir) avec la communication, le débat, la discussion. Case in point : dans Pour une politique des êtres parlants, il s'agit d'une critique historique de la discussion politique, comme forme moderne du parler politique.
N'empêche que l'attitude énonciative, "minimaliste" (on est pour ; radicalité. Le radical est aussi, constitutivement, un caractère de l'essai, qui s'impatiente des formes culturelles de l'adresse et tranche, selon ses besoins), est aussi un couper court à la parole de l'autre. Et que le développement conceptuel, lapidaire, de ce minimalisme théorique pour prendre la politique des êtres parlants, fournit lui-même - nécessairement, puisque propositions sur le pouvoir parler - les prises sur sa pratique. Soit : parler, et faire taire.
J'y retrouve les tropes énonciatifs de W. Lewis, et de mes autres polémistes.
Après il y a tous les outils disponibles sur le hate speech etc. 
Puis : Milner et l'essai comme mépris/impatience de l'interaction avec les discours. Pas de références, tropes de l'allusif, etc. Pas de discussion. Contre elle. Pour : une politique des êtres parlants. Qui sera donc jugée selon ses modes et ses efficacités, ses élucidations propres.

Faire taire, les imbéciles.
La lecture offre un choix, presque comique : soit jouir d'être dans l'allusion, soit souffrir d'être pris pour un imbécile. Soit parler avec, soit être tu (silenced).

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