lundi 5 décembre 2011

Inde par séjour : déculturaliser

A quoi sert un séjour [en Inde]. (Institutionnellement, épistémologiquement, à quoi sert un séjour d'étude ; et à quoi les sciences humaines ont besoin de budgets épais, équivalents aux dépenses des sciences, contrairement à, etc.) : à déculturaliser.
A déprendre les romantismes de l'ignorance, propres aux savoirs de l'étranger (d'autres zones non exclues du même effet, mais c'est un autre problème). Qui sont des culturalismes. Fonctionnant sur des identités : donnant à croire qu'une identité est ce qui joue. Alors que jouent :
1. d'une part des dynamiques de fissures - plus précisément, des dynamiques de clivage (et conflits) - et de polarisation,
2. des historicités (plus précisément, des labilités qu'un travail sémantique obstiné s'acharne, quand c'est le cas, à quadriller, à symboliser, à conceptualiser, à produire comme sens),
3. des matérialismes sociaux toujours plus archéologiques sous les pieds : qu'il y a toujours à gagner sur les romantismes, sur les croyances aux identités, de tout poil. Sous les pavés, l'économie politique - sous la lutte pour les droits politiques, les "intellectuels" nationalistes et urbains mal maillés à aucune base sociale ou nationale ou économique (Sunil Khilnani sur "Temples of the Future", dans The Idea of India) ; et la socialité locale, immédiate, maille par maille (Surinders S. Jodkha ed., Contemporary Discourses on Culture and Politics in India ; Dipankar Gupta sur "space", soit l'identité sociale et politique localisée au max, au plus ras).

Travaux des social scientists Indiens sur culture et politique. Avec le pb du système des castes au regard de l'Etat-nation de l'Inde, pour commencer.

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