vendredi 22 août 2014

Composition - Ambedkar

Bien sur les mouvements fins de l'écriture. J'appréhendais la reprise du chantier sur Ambedkar, si largement labouré mais déjà lointain, et soumis à ma mémoire disons sélective, ou à la dynamique particulière de mon apprentissage qui me fait si distraite : comprendre plutôt qu'apprendre, préférer sentir à l'aveugle des mouvements qu'en imprimer les contours factuels (signification des dates, par exemple).
Mais le tressage se fait, les textes à évoquer viennent (et quant à ceux qui ne sont pas appelés par le processus, je les laisse sans regret, une façon de déjouer le calcul, prendre par le revers l'intention et ne donner toute qu'au connaître et comprendre, composer).
Plaisir de retrouver vif plutôt le plaisir de continuer à comprendre les mouvements de peuple, dans leurs articulations fines, que le pensum de la rédaction. La lecture parallèle de Jaffrelot, qui me fait reprendre l'histoire et la précise et lui imprime une lecture, est parfaite pour nourrir ce moteur.
La lecture de Gide, Voyage au Congo, parfaite aussi pour des raisons voisines mais juste légèrement supplémentaires : d'abord la précision de la prose en français, qui m'aide à me démêler de mes hyper-articulations en me laissant 'charmer' (prose de Gide, qualité thématisée dans le journal de voyage, avec un petit bord de sensualité, donct exoticiste) dans sa lucidité sémantique coulante. Il écrit - et il écrit au Gouverneur pour engager la protestation officielle contre les exactions coloniales exemplaires à Boda - en voyageant-en-lisant Bossuet, Molière, Conrad, Stevenson. En laissant dérouler en tête en écriture l'attention aux qualités et caractères des proses.