Depardon intitule un projet, livre, Donner la parole (pour la Fondation Cartier, livre produit, traduction bilingue française et anglaise (Hear Them Speak - qui a eu l'idée de ça ?) après transcription de la VO, à l'occasion de l'exposition "Terre natale. Ailleurs commence ici", 2008-2009). Quelques ligne de sa part, une seule page en avant-parole : "Au commencement, il y a le verbe. Au commencement, il y a le verbe donner. Donner la parole à des gens qui l'ont rarement."
Projet étrange, résonant d'une foule de gênes en héritage colonial, j'y reconnais mal les lignes identifiées dans le travail de Depardon.
Un saut (y a-t-il quelque chose entre les deux ?)
Un thème en ce moment : couper la parole. Geste comparatiste, geste critique. Non une violence faite aux discours mais une articulation à leur discursivité, pleine de bifurcations à faire entendre. Couper ce qui relève du ruban, où une position d'énonciation s'installe et par là s'efface comme telle dans un effet d'autorité, auto. Piège où elle bascule à la vérité, sidérée comme dans les phares d'une voiture dans la nuit.
Couper le plan de l'énoncé, simplement ; et la différence des langues a ici encore sa puissance infiniment simple et lumineuse : les paroles sont plusieurs, le discours est fait d'un dis-. Pure relation. (Lisant Meillet en ce moment : force du système, d'où découle la possibilité scientifique des correspondances, action de la grammaire comparée.).
Simplement, articuler. Articuler est plus précis que bifurquer (Deleuze et Guattari, légère romance libertaire). Plus exact que couper, fonctionnement même et non intervention interruption ou dysfonctionnement. Deleuze et Guattari ici, cf biographie à deux sujets par F. Dosse : les assemblages, politique lents créatifs s'ils traversent, décousent, se branchent, inventent des constellations inouïes. Font des sujets de travers, libres.
Il y a des pratiques délibérées, étudiées, du couper la parole.
L'analyse lacanienne en est un type.
Projet étrange, résonant d'une foule de gênes en héritage colonial, j'y reconnais mal les lignes identifiées dans le travail de Depardon.
Un saut (y a-t-il quelque chose entre les deux ?)
Un thème en ce moment : couper la parole. Geste comparatiste, geste critique. Non une violence faite aux discours mais une articulation à leur discursivité, pleine de bifurcations à faire entendre. Couper ce qui relève du ruban, où une position d'énonciation s'installe et par là s'efface comme telle dans un effet d'autorité, auto. Piège où elle bascule à la vérité, sidérée comme dans les phares d'une voiture dans la nuit.
Couper le plan de l'énoncé, simplement ; et la différence des langues a ici encore sa puissance infiniment simple et lumineuse : les paroles sont plusieurs, le discours est fait d'un dis-. Pure relation. (Lisant Meillet en ce moment : force du système, d'où découle la possibilité scientifique des correspondances, action de la grammaire comparée.).
Simplement, articuler. Articuler est plus précis que bifurquer (Deleuze et Guattari, légère romance libertaire). Plus exact que couper, fonctionnement même et non intervention interruption ou dysfonctionnement. Deleuze et Guattari ici, cf biographie à deux sujets par F. Dosse : les assemblages, politique lents créatifs s'ils traversent, décousent, se branchent, inventent des constellations inouïes. Font des sujets de travers, libres.
Il y a des pratiques délibérées, étudiées, du couper la parole.
L'analyse lacanienne en est un type.