jeudi 9 juin 2016

Postmoderne et postmodernisme : les années 1980

Une remarque sur le conservatisme, ou finalement reactionnisme, de La Condition postmoderne, me fait mouliner la réflexion. Et reconsidérer encore une fois cette lecture, reprise pour les histoires de généalogie des ideologèmes de la connaissance.
Toujours frappée par l'actualité mordante de ce texte, et de Jameson surtout, qui en forme une contrepartie à l'autre bout de la chaîne de transatlantisme puisqu'on est, s'agissant du postmoderne, dans un anglicisme.
Il s'est bien agi à cette juncture de la crise de la modernité dans sa thématique révolutionnaire, le creux dépressif de la révolution conservatrice et néolibérale en gestation dans les dernières années des 70s, en anglophonie précisément. (Situation du Québec là-dedans ? Sûrement des éclairages intéressants par cette vue.) Fin, épuisement, du bloc historique fordiste, nouveaux mouvements sociaux et tiers-mondisme, développement de la guerre froide et de sa culture mondiale, en synergie, bloc donc. C'est toute l'histoire des années 80, La Décennie cauchemar, qui est celle qui est rendue aveugle par la génération dont ça a été la culture ambiante, le Naturel.
Jameson en a très vite posé les termes analytiques, en 'late capitalism'.
(Réalisation sotte de chose que je sais profondément, et théoriquement, depuis anciennement, mais une vibrance tout d'un coup.)
C'est aussi qu'il aura fallu que se déplace le plancher sur lequel j'ai et les anglicistes français intéressés ont eu sous les pieds, à le traiter comme thème de critique littéraire, débat sur le roman, etc. (Ou éventuellement architecture...) Alors que l'énonciation de ce débat resitue si fortement ses énoncés. Où les rapports entre disciplines, soit plans discursifs, sont de grande importance. Ce sont les années des Cultural studies aussi.
Et, donc, les années de khomeinisme. 

Aucun commentaire: