vendredi 12 novembre 2010

Compromis, si on veut jusqu'à l'historicité

Ce vers quoi regarder, pour se dégager des pièges intellectuels où prend la crise économique et politique, et reprendre de l'historicité - entre autres - (les pièges sont techniquement l'obsolescence des catégories d'analyse ; c'est le travail d'invention des découpes pertinentes pour le présent qui est agenda) :
- YMB propose : prendre par la "transformation". Depuis Polanyi, pour une mobilité du regard sur les phénomènes. Voir comment ça recombine quelque chose comme les propositions d'EP Thompson, puis toutes les Cultural studies, sur la "formation". "Transformation" : à la fois bien le geste d'historicisation, et ses exigences - et celui de la botte en touche, déresponsabilisation devant les enjeux du jeu présent. Moment même du changement de jeu. Délicatesse de la critique, comme débrayage.
- YMB dessine une "petite histoire" qui trace la dissolution progressive d'un régime capitaliste caractérisé, bien ancré encore comme cadre général de référence : "fordisme". La qualité du fordisme, les qualités qu'on en regrette (comme on regrette le capes dans les disciplines des Lettres et sciences humaines à l'université) - syndicats, salaires consolidés, consommation, classes moyennes, socialisation des risques de santé et des temps faibles enfance vieillesse, mobilité sociale (d'où une certaine école, qui situe une certaine université, et de certaines Lettres et Langues et Sciences humaines - et Sciences sociales, très particulièrement), vie des partis politiques : un système global de compromis, avec ses variations européennes et américaines - et sa géopolitique de guerre froide, mind. C'est la qualité de compromis qui est regretté ; dont la dissolution fait souffrir, et fait craquer tous les équilibres locaux. (A voir, à éprouver, this.) Mais si on peut une minute tenir cette proposition : le travail à prévoir est celui de la création d'un nouvel équilibre des forces, nouvelles alliances à négocier.
Argh, les "gagnants gagnants" miroités par le MEDEF etc.

Beaucoup à cisailler dans cette masse pour y frayer un chemin conceptuellement net. Qui distingue.
Propositions de Rancière sur le partage. Elles vont hanter mon travail durablement, je le sens. Avec l'amertume d'accompagnement : d'être mal à l'aise sur leur fil, mal capable de sentir leur versant critique : ici? là? Tirant de plusieurs côtés à la fois? Quelle gauche là? Quelle critique de quelle communauté?
L'histoire comme déroulé des négociations et des alliances, résultantes hégémoniques. Et redistribution des équilibres hégémoniques. Faut-il le prendre - faut-il arriver à le prendre - comme une force, au moins d'analyse?

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