jeudi 11 novembre 2010

Sur l'école

J'en reviens finalement au cadre que propose Charlotte Nordman sur l'école - après avoir été déçue de ce qui est construit dans le petit pamphlet d'Amsterdam : la double fonction de l'école, difficile à square (parce que de l'ordre des compromis historiques : l'école forte pendant les périodes où les compromis sont stables?, Troisième République?, juste post-68?) :
- l'école opératrice de distribution sociale, distribution des places, reproduction (Bourdieu) et production, clearing house de la mobilité sociale quand la mobilité sociale était un mode majeur du compromis fordiste (et avant, de la République en compromis temporaire avec le mouvement ouvrier?). L'école en fonction d'intégratrice, articulant au travail et à "la société" : table de valorisation des diplômes, "conventions collectives", système (on sait que c'est un système, à déterminations historiques, parce qu'il diffère dans les différents contextes nationaux - voir la Grande Bretagne comme comparatif ordinaire) de l'articulation aux métiers et aux collectifs et cultures de la production,
- l'école comme formatrice. Comme éducatrice. L'enseignement, comme pratique socialisée de la subjectivation et comme socialisation.

Les romantismes de prendre l'un pour l'autre. Et pourtant les deux fonctions coopèrent, dans des modalités variant historiquement. C'est ce nouage qui est difficile à penser, sans se prendre dans les pièges symétriques : cynisme (disons pour aller vite - ce qu'Alain Renaut écrit sur l'université), et humanisme (ses retours un peu piteux, tristes - moralisation qui mesure une incapacité à absorber la politicité de l'enseignement.)

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