dimanche 15 février 2015

Humiliation coloniale comparée, contd. Lin Yutang, Lu Xun

Ces positions semblent comparables, des auteurs souvent parfaitement anglophones, qui se donnent pour tâche de penser et de faire les accommodements, les traitements des contradictions entre pays conquis et force des colonialismes occidentaux (pour la Chine on a déjà les Etats-Unis, l'Allemagne aussi si je me souviens correctement, cf carte dépeçage de Shanghaï - puis le flanc exposé au Japon).
Travail ingrat, les générations suivantes ayant eu peut-être moins de difficulté à aiguiser un sens critique de l'accomodement et développer des stratégies de résistance ou réinvention politique que ces pionniers de l'acculturation.

Lin Yutang, My Country and My People, 1935 et publié à New York déjà, première étape de son émigration, anglais délicieux, projet de 'sound international criticism (15), et chapitre - attendu, dans ce sens - sur 'Degeneration', ce qui passe par les formes également previsibles, reconnaissables, des notions de race, de sang, d'effeminacy, d'injection heureuse et régulière, en large temps anthropologique (périodes de 800 ans) de sang barbare des envahisseurs du nord, permettant de laver et d'énergiser les neurasthénies aristocratiques, hyper-raffinement, empereurs lettrés peintres et calligraphes ; de brusquer leurs mœurs par bons rappels de la force et du muscle. 'Infusion of New Blood' 27, 'racial revival' 33, 'effeminacy of living and decadence of literary style' 32.

Ceci dit, Lu Xun fait autrement, et avec une férocité critique dont les ressorts sont à regard de près. Avec cette singularité de son usage maoïste ensuite. 

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