"Perspectives postcoloniales en études religieuses", projet conçu et engagé par Yala Kisukidi (Genève) et Valérie Nicolet Anderson (IPT) : oui, décompléter le politique et l'économique (mais aussi..., etc : la question s'aiguise quand on commence à chercher exactement quel 'level' (Jameson) est touché, dans quelles conjonctures historiques, par ce rapport critique) par le religieux.
Concernant les excellents travaux présentés et discutés en séminaire hier soir sur Simone Weil :
. qu'est-ce donc précisément que sa conceptualisation de la force - et les praxis qu'elle s'impose pour vivre cette conceptualisation, en forme d'activité spirituelle, très inscrite dans la chair éthique de sa vie - décomplète, soit analyse, du rapport colonial encore en attente, dans ces années 30 et 40, de critique déboulonnante. (Mais c'est aussi en ne regardant pas les luttes contemporaines - ce qui est légitime s'agissant de singulariser son œuvre propre, et pas entièrement vrai si on considère que cette œuvre est aussi un cheminement de désolidarision avec le pacifisme devant Hitler et avec le 'socialisme français', hors franges particulières d'avant-garde sur la lutte anticolonialiste (anarcho-syndicalistes il me semble, et...), incapable d'intégrer le colonialisme dans son champ de luttes.
. comment sa conceptualisation - et sa praxis exploratoire, idem - du rapport d'altérité, sa conception mais aussi son usage stratégique-conceptuel du thème de l'autre décomplètent-elles une ou des idéologies de l'autre caractérisées dans l'état colonial de la France, et jusqu'à la nature non critique de l'état colonial pour les 'socialistes français' et autres acteurs critiques.
. enfin, viz. le travail interdisciplinaire : la difficulté et le défi, la curiosité, touchant l'invention nécessaire de points d'articulation entre jeux de langages. Façonner les interfaces, ou les voir apparaître, entre logiques discursives en formations. Ici je me rends compte que les deux items que j'arrive à poser, pour prolonger et discuter, sont deux des grands fils problématiques des postcolonial studies. L'avantage est dans la fraîcheur avec lesquels ils sont redécouverts, encore une fois dans leur importance rayonnante, arrivant à eux depuis ce chemin inédit. Théorie de la domination (Weil traite cela par la proposition de mise en équivalence entre force et "déracinement" : ici une ligne de fuite entière, porteuse d'immenses élucidations à travailler), et théorie de l'altérité - ici, pour moi, le rapport critique spécifique du religieux au politique sous sa forme philosophie-politique. Peut-être aussi, j'en sais moins, sous ses formes d'activisme anarcho-syndic, socialiste, etc.
D'où un autre fil curieux : quel rapport, surtout si on met Hannah Arendt en toile de fond, Weil met-elle en place dans son cheminement, entre philosophie politique et action [politique] - les crochets sont pour la place d'interroger quelle projection du politique elle pratique, invente, parcourt.
Concernant les excellents travaux présentés et discutés en séminaire hier soir sur Simone Weil :
. qu'est-ce donc précisément que sa conceptualisation de la force - et les praxis qu'elle s'impose pour vivre cette conceptualisation, en forme d'activité spirituelle, très inscrite dans la chair éthique de sa vie - décomplète, soit analyse, du rapport colonial encore en attente, dans ces années 30 et 40, de critique déboulonnante. (Mais c'est aussi en ne regardant pas les luttes contemporaines - ce qui est légitime s'agissant de singulariser son œuvre propre, et pas entièrement vrai si on considère que cette œuvre est aussi un cheminement de désolidarision avec le pacifisme devant Hitler et avec le 'socialisme français', hors franges particulières d'avant-garde sur la lutte anticolonialiste (anarcho-syndicalistes il me semble, et...), incapable d'intégrer le colonialisme dans son champ de luttes.
. comment sa conceptualisation - et sa praxis exploratoire, idem - du rapport d'altérité, sa conception mais aussi son usage stratégique-conceptuel du thème de l'autre décomplètent-elles une ou des idéologies de l'autre caractérisées dans l'état colonial de la France, et jusqu'à la nature non critique de l'état colonial pour les 'socialistes français' et autres acteurs critiques.
. enfin, viz. le travail interdisciplinaire : la difficulté et le défi, la curiosité, touchant l'invention nécessaire de points d'articulation entre jeux de langages. Façonner les interfaces, ou les voir apparaître, entre logiques discursives en formations. Ici je me rends compte que les deux items que j'arrive à poser, pour prolonger et discuter, sont deux des grands fils problématiques des postcolonial studies. L'avantage est dans la fraîcheur avec lesquels ils sont redécouverts, encore une fois dans leur importance rayonnante, arrivant à eux depuis ce chemin inédit. Théorie de la domination (Weil traite cela par la proposition de mise en équivalence entre force et "déracinement" : ici une ligne de fuite entière, porteuse d'immenses élucidations à travailler), et théorie de l'altérité - ici, pour moi, le rapport critique spécifique du religieux au politique sous sa forme philosophie-politique. Peut-être aussi, j'en sais moins, sous ses formes d'activisme anarcho-syndic, socialiste, etc.
D'où un autre fil curieux : quel rapport, surtout si on met Hannah Arendt en toile de fond, Weil met-elle en place dans son cheminement, entre philosophie politique et action [politique] - les crochets sont pour la place d'interroger quelle projection du politique elle pratique, invente, parcourt.
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