dimanche 13 février 2011

Le social comme mouvement - et poétique

Les émotions et les passions particulières - autour du peuple toujours, ressource de mystère anthropologique, émerveillement et poignant - de traverser ces zones éclatées, ces réseaux, bribes, du Dictionnaire des mouvements sociaux (O. Fillieule et al, P de ScPo, 2009).
Des récoltes en fragments, mais touches (ce qui permet d'éviter les grands récits, et de prendre par les approches, les propositions, les vues ; provisional, travaux).
Lecture émouvante au moment de la Tunisie, de l'Egypte. Ces risques, ces configurations infiniment mobiles, ces knife's-edge. Tout l'exercice multi-quotidien, chaque, des discours, sur le modelage de cette histoire en cours. Les appellations, les mythes immédiats, les personnages qui apparaissent disparaissent, la mobilité extrême des représentations, des sens en émergence.

D'abord l'existence de ces champs et de ces acteurs, de ces cultures, avec ses modes, formes, institutions, normes etc.
Et la richesse de l'articulation des problèmes. Mise à disposition de tous ces outils, ces rhétoriques, ces moyens, qui entrent dans le dense social. Rentrant dans les minorations, entre les grandes masses de la philosophie politique, et de la sociologie (par classes et états, et même par champ/carrières/stratégies). Le parti pris, simple efficace, du social par le mouvement social. Du peuple par ses mobilités, ses transformations (la temporalité est une dynamique primordiale dans ces champs de reconceptualisation).

Les minorations frayées : au ras. Ces tropismes sociologiques. Attention aux différenciations entre macro, micro, et méso-sociologique. Entre public, foule, masse, collectif, et précisément : mouvement. Emergence, formation, (uplift, improvement etc., Du Bois), agencement (Deleuze, qui a beaucoup à proposer, toujours à vrai dire le plus fin, sur ces questions, car par le discursif).
Encore plus ras : l'étude des désengagement, échec, abeyance, retrait et reflux, désagrégation des collectifs.

Autre point à noter : ces démêlés de ces travaux sociologiques - sociologie politique, critique des catégories du politique par l'analyse sociologique - avec la notion de culture et de culturel. Mise en oeuvre comme horizon.

Reste maintenant, est ouvert maintenant, la question de la poétique comme science du social. Par sa prise sur le culturel, champ de source ; et sa prise sur l'historicité du discursif, ces très-fin de l'anthropologique. Simplement en tenant la proposition générative de Meschonnic : le poème et sa question comme dynamique d'une anthropologie historique du langage. Par le problème du langage.
Tellement de travail à faire par rapport aux zones littéraires (Lettres, that is), si lourdes de leurs histoires, française tout particulièrement, de leur fonction sociale elle-même. Si lourdes de leurs situations successives et hégémoniques. Empêtrées dans leur histoire hégémonique, qui a si mauvaise mine maintenant.
La pénétration particulière des théories poétiques pour l'intelligence du social comme mouvement/s : l'oeuvre comme point de départ. Cette minorité radicale. Ce qui se passe, ce qui est déplacé, quand on commence la théorisation par elle. Sa pragmatique discursive (y compris ses survies, ses échecs, ses assourdissements etc.)

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