dimanche 4 mai 2014

Aventures disciplinaires

Il faut arriver à comprendre ce qui se passe, ce brouillard des habitus, quelque chose de très intime et sous-théorisé, dans les dissensus disciplinaires ou théoriques (c'est sans parler des malentendus ordinaires, qui partagent une nature, je laisse ça sur le côté). Parce qu'ils se passent dans l'épaisseur même de la frontière, lanière de terra nullius, champ du comique où les mécaniques rhétoriques des disciplines s'arrêtent muettes et sottes, ils demandent une réflexion à finesse particulière : frayages à l'aveugle dans une cartographie conceptuelle du terrain - c.-à-d. un désert - où s'est passé ce rapport.

S'appuyer, peut-être, sur le gut feeling : expérience intime de la rencontre des savoirs, la concurrence des jeux de langage ; de la discursivité même. La laisser agir et en compter les trajets et les fruits sédimentés. Qui peuvent être en blessures narcissiques, grandes ou petites, pinpricks. (De l'ordre du sentiment personnel, représentation de soi écornée, ou de l'ordre du sentiment d'un commun partagé, un monde, soudain soustrait ou délié, délité).
L'espèce de lutte, contre des courants qui attirent vers des zones de discours où j'étouffe, soit où l'énergie que je cherche à suivre s'éteint. Le balbutiement auquel ça oblige, bah.

Qu'il y passe des frictions sociologiques, et idéologiques, bien.
Puis : quoi dans le plan de la théorie du sens ? Ou ? Sur quel plan est-ce que je suis en train d'essayer de faire filer, d'esquiver sans doute, la question ? (Mais la ressource des fuites, en latéral).

(Suis en train de faire mon chemin dans le taillis Agamben, imprimée de fétiche d'écriture moi-même, plus encore que d'habitude.)

J'aime ces terrains, pervers, travers. C'est chez moi. Troubles, ça grésille, et creuset.