lundi 19 mai 2014

Histoire des 'humanités', allers, retours, bifurcations

Devant ce nuage pour lequel je n'ai pas encore trouvé un point d'entrée ou d'accroche, un jalon posé par Charles Soulié, dans l'histoire des disciplines et des processus de formation, modernisation, autonomisation, des disciplines les lettres et sciences humaines et sociales de 1949 à 1958 (la date semble faire ligne de partage pour pas mal de choses, voir à quoi elle correspond et ce qu'elle marque) à 1968 - jusqu'à la LRU : dans 'Des humanités à ' l'économie de la connaissance ' ? Les transformations du corps enseignant en lettres et sc h en France (1949-2010)', p. 10 du pdf :

prise de distance par rapport à un état ancien (rendu ancien par cette performance de modernisation), dès 1958 dit-il, 'aspiration collective vers plus de scientificité, débaptisent les facultés de lettres' qui deviennent de lettres et sciences humaines (LHS), volonté de faire de la linguistique, du marxisme, de la psychanalyse de la sociologie, 'de véritables sciences', multiplication dans certaines disciplines de lettres de nouvelles disciplines, ou spécialités, plus ou moins éphémères, en 'logie', comme la sémiologie, la grammatologie, l'archéologie (au sens foucaldien)... Souhait de 'faire science', et donc de se démarquer des humanités et de leurs anciennes méthodes.

CS rappelle l'association identitaire, humanités classiques, soit latin et grec. Et le contexte du latin, dont le sillage mêle, indissociablement dans son compact d'histoire longue et le temps de ses variations, 'le noyau des anciennes humanités', la langue de l'église (où université est théologique, avec la philosophie en ancillaire, et la philologie encore en 'servante' de la servante peut-être), et langue internationale de l'époque' (voir quelles époques ça recouvre, avec quelle pertinence).

Comment de là on bascule vers une charge sémantique forte sur l'humain de l'humanité, et nouvelles couleurs du pluriel des humanités : à la fois un remaillage avec un humanisme littéraire à la Arnold (en France ?), et un contemporain généré par les débats americanophones.