vendredi 23 juin 2017

Islamophiles - islamophobes, 1985

Il faut regarder ces acteurs, ces pans, dont beaucoup de passeurs en Europe et Occident. Rodinson, écrivant en 1985 sur "La notion de minorité et l'Islam", considère l'argument de la tolérance musulmane (la proposition même est faite dans des termes à histoire européenne, Lumières - cf le Voltaire qui a repointé son nez au moment des attentats de Paris de 2015). Historicise la structure du "pluralisme hiérarchisé", institution de la dhimma, en déployant ses situations différentes dans les pays différents - Turquie et Kurdes, bath'istes, Coptes, Berbères, Liban ou Inde ne donnent pas la même chronique.
Il y a donc à évoquer, replacer dans l'histoire, situer, les islamophiles : "les 'philosophes' occidentaux admiratifs du XVIIIe siècle ... les anticolonialistes et les tiers-mondistes d'aujourd'hui." (Islam, 150)
On identifiera avec beaucoup de profit les islamophilies contemporaines, pour dessiner la carte des enjeux et des arguments.
Dès ce texte, paru en 1985, Rodinson place clairement islamophiles ("du type de l'inconditionnel béat") et islamophobes, "qui poussent souvent jusqu'au racisme : l'Islam aurait fait régner la persécution perpétuelle et féroce des minorités." (152)
Conclusion : "Nous ne sommes pas plongés dans le monde des idées pures qui se combattent ou s'accordent, dans l'univers éthéré du Mal en Soi et du Bien en soi. Ici, comme ailleurs, nous avons affaire au monde des hommes", passions intérêts "allégeance viscérale les aux structures globales (ici Gurvitch) auxquelles ils se sentent rattachés, envers lesquels ils se croient un devoir." Religion. Confession. Pragmatique de. 

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