mardi 25 avril 2017

Asad, mode critique

Il y a quelque chose de la mauvaise foi dans Asad, qui fait partie de la finesse de son argument, et de sa méthode ou position critique. Il place le scalpel, ruthless, très au près, très dans le fil, angle extrêmement aigu. Il faut arriver à passer cette impression pour entendre l'originalité de son geste critique.
Et à comprendre le rapport de grandeur, aussi : ce que le geste, sur tel objet éventuellement étrange (le corps de la torture dans Formations of the Secular m'a donné du mal), effectue et transforme dans le prisme religion, et pour la thèse englobante d'une critique du sujet libéral.
Enfin aussi : accepter, ce qui n'est pas un travail mince, de se faire critiquer par Asad, soit : laisser déraciner sous ses pieds des impensés obtus sur "la religion", concept moderne et colonial.

Quelque chose d'étrange, aussi, dans ce travail par l'énonciation qui passe par des chemins si différents des tracés de Benveniste. D'ailleurs je me demande comment il y atteint si je comprends a juste titre qu'il s'appuie sur une ligne Wittgenstein. Ce sera à revoir.

Asad en effet, modes critiques explicités, exigés, come critiques de la critique : "appreciate", "correct appreciation", "discriminate". C'est chaque fois par la tradition, y compris la "moderne", comme généalogie discursive, étude par l'énonciation et la pragmatique donc.
Geste type, qui m'a fait lire une mauvaise foi dans les premières dizaines de page d'entrée (dans Formations) : "I repeat: I do not say that Rushdie's position ... I argue that the force of..." Modèle de la discrimination. Que j'ai commencé par prendre, avec impatience, pour une rhétorique de la dénégation.
p. 301 Genealogies : "My point is not to show that ... but that we are missing something." C'est couper un plan plus fin dans les cartes d'opposition et de distinction, fronts des débats.

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