La question est de reconstruire "la littérature" - petite tentation de bloquer ça en un lacanisme, lalittérature, tant l'idéologème persistant tape sur les nerfs, Vraisemblable littéraire - telle qu'elle peut se présenter au regard de Saussure, et être par lui soumise à rethéorisation linguistique.
La difficulté théorique que présentent pour la poétique meschonnicienne les places que Saussure doit donner à la littérature et aux œuvres dans ses découvertes et "conséquences" est plus complexe que ce que le traitement cavalier de Derrida ne résout, c'est dit. Mais elle demande aussi une historicisation très précise, pour s'assurer de ne pas fausser les équations de la réflexion et d'enlever l'affaire avec les idéologèmes de la Modernité - aussi chers, et crus, soient-ils.
La difficulté philologique, généalogique, est considérable : il y a à la fois la grosse affaire de la question littéraire dans l'histoire française du politique (plan de l'histoire nationale, including le "rayonnement" culturel hégémonique) et le sacré noeud de l'orientalisme au cœur de l'épistémè moderne-colonial (plan de l'histoire internationale, coloniale). Point de carrefour effrayant des plus puissants courants culturels où la France s'est placée dans ses tramages historiques. Toute la construction d'une valeur du littéraire pour la construction de nation, de modernité et de puissance (ici on mesurera la différence d'objet, et surtout de dimension, par rapport à la littérature anglaise, qu'Eagleton a historiographié par un récit d'un grand trait - not the same beast at all) et la valeur des littératures et des lettres dans la négociation coloniale de la modernité et de la différence culturelle. Famille des discours littéraires (et souvent self-congratulating, Illustration) et famille des discours philologiques virant au linguistique, prenant le relais via le High Criticism des éruditions chrétiennes. Diversité des usages et des laboratoires de "la littérature".
Cervantes sera facilement le premier modèle - indiqué par Saussure comme cas - et sans doute il y a dans ce cas lui-même des ingrédients éclairant les principes à l'œuvre : charnière du régime de l'autorat il me semble, et de la subjectivité moderne, voir. Quoi d'autre.
Quel Vraisemblable littéraire pour Saussure francophone et non immédiatement français donc, mais aussi lecteur multilingue, et de textes appartenants à un immense éventail de régimes historiques et génériques/discursifs. Les appelle-t-il tous "littérature" ? Ce serait logique, justement : c'est un acte de nivellement, pour laisser apparaître le relief du langage.
Alors allons-y : Taine sera un passage obligé, et alors replacer Sainte-Beuve (les carnets de Contre Sainte-Beuve sont écrits autour de 1908-1909, pleine période des Légendes+Anagrammes+Cours LG), Lanson et tutti. Repasser par les auteurs que le Saussure privé lit et écrit, en continuation de manière. Ceux qu'il étudie pour les langues et le langage ; ceux pour les développements de sa linguistique de la parole - versificateurs antiques. Mais aussi le corpus qui fait locus communis des philologie et grammaire comparée.
Et ainsi de suite en suivant, ânonnant après lui, ses parcours vertigineux. On commencera doucement, à la lettre, et dans les zones "seulement" francophones, avec la confiance toujours plus lumineuse quand on suit le "cours" de Saussure que la force du principe d'ensemble permet qu'une langue implique les langues et que le concept implique la théorisation.
La difficulté théorique que présentent pour la poétique meschonnicienne les places que Saussure doit donner à la littérature et aux œuvres dans ses découvertes et "conséquences" est plus complexe que ce que le traitement cavalier de Derrida ne résout, c'est dit. Mais elle demande aussi une historicisation très précise, pour s'assurer de ne pas fausser les équations de la réflexion et d'enlever l'affaire avec les idéologèmes de la Modernité - aussi chers, et crus, soient-ils.
La difficulté philologique, généalogique, est considérable : il y a à la fois la grosse affaire de la question littéraire dans l'histoire française du politique (plan de l'histoire nationale, including le "rayonnement" culturel hégémonique) et le sacré noeud de l'orientalisme au cœur de l'épistémè moderne-colonial (plan de l'histoire internationale, coloniale). Point de carrefour effrayant des plus puissants courants culturels où la France s'est placée dans ses tramages historiques. Toute la construction d'une valeur du littéraire pour la construction de nation, de modernité et de puissance (ici on mesurera la différence d'objet, et surtout de dimension, par rapport à la littérature anglaise, qu'Eagleton a historiographié par un récit d'un grand trait - not the same beast at all) et la valeur des littératures et des lettres dans la négociation coloniale de la modernité et de la différence culturelle. Famille des discours littéraires (et souvent self-congratulating, Illustration) et famille des discours philologiques virant au linguistique, prenant le relais via le High Criticism des éruditions chrétiennes. Diversité des usages et des laboratoires de "la littérature".
Cervantes sera facilement le premier modèle - indiqué par Saussure comme cas - et sans doute il y a dans ce cas lui-même des ingrédients éclairant les principes à l'œuvre : charnière du régime de l'autorat il me semble, et de la subjectivité moderne, voir. Quoi d'autre.
Quel Vraisemblable littéraire pour Saussure francophone et non immédiatement français donc, mais aussi lecteur multilingue, et de textes appartenants à un immense éventail de régimes historiques et génériques/discursifs. Les appelle-t-il tous "littérature" ? Ce serait logique, justement : c'est un acte de nivellement, pour laisser apparaître le relief du langage.
Alors allons-y : Taine sera un passage obligé, et alors replacer Sainte-Beuve (les carnets de Contre Sainte-Beuve sont écrits autour de 1908-1909, pleine période des Légendes+Anagrammes+Cours LG), Lanson et tutti. Repasser par les auteurs que le Saussure privé lit et écrit, en continuation de manière. Ceux qu'il étudie pour les langues et le langage ; ceux pour les développements de sa linguistique de la parole - versificateurs antiques. Mais aussi le corpus qui fait locus communis des philologie et grammaire comparée.
Et ainsi de suite en suivant, ânonnant après lui, ses parcours vertigineux. On commencera doucement, à la lettre, et dans les zones "seulement" francophones, avec la confiance toujours plus lumineuse quand on suit le "cours" de Saussure que la force du principe d'ensemble permet qu'une langue implique les langues et que le concept implique la théorisation.
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