Wallerstein, dans le texte clé,
« Typology of Crises », Geopolitics
and Geoculture, 1991 : que la science, comme « modernité »,
a été vecteur du système-monde capitaliste, mais qu’elle hérite aussi de
l’ambiguïté de la Révolution française : légitimant la nouvelle fluidité
des structures politiques pour permettre le flux capitaliste mondial, mais
aussi consistant en l’insurrection des protestataires à l’intensification des
processus capitalistes auxquels ils étaient soumis.
La « science »,
comme : tout de l’empirique est connaissable ; la plus grande
généralisation est la meilleure donc les lois universelles l’horizon ; et
invalidation de toute autre forme de savoir, en tant que subjectif,
invérifiable, sans pertinence.
(Cette généralisation,
« neutralité » : aussi homogénéiser
les objets de l’empirie, comme B Anderson évoque l’homogénéisation du temps
linéaire acquis entre autre par l’horlogerie et les conséquences de
l’imprimerie, soit les placer en système d’équivalence généralisée, comme la commodification des objets du monde,
dans le régime de l’argent. Rendre
possible l’échange et le processus de la généralisation : expansion
continue.)
Le savoir donc, pour l’homogénéisation. Histoire parallèle avec celle
de l’argent. Ici intervient, émerge,
trouve tout naturellement sa place comme expression-même de : le cadre mondial. Comme spatialité de l’universel.
De cela la science des 19ème
et 20ème siècles hérite la double face de légitimation et de critique,
sous la forme de lutte continue pour le contrôle de la définition des tâches et
des domaines des « sciences sociales historiques ». Par quoi Marx et
Engels marquent leur insistance sur la caractérisation du « socialisme
scientifique ».
Si le travail à mener est,
critique, sur la « crise des mouvements anti-systémiques » et la
« crise des sciences » (soit : que la « crise du
système-monde capitaliste » elle-même aura à take care of itself, sous la tâches des capitalistes) : se
fera par, s’engouffrera dans le mouvement historique de, la déconstruction de
l’épistémologie de l’universel, comme système de mise en équivalence générale (= « rationalisation »).
Travail de dégénéralisation, qu’on
pourra sans doute travailler en s’attachant du mondial, comme trope de global. Déglobaliser. Wallestein dessine des échappées, lignes de
construction du futur (comme travail du « choix humain »), en forme
de « greatly increased scope for the multiplicity
of cultural patterns that humanity has shown the capacity to create »
(121) ; dont le processus déjà enclenché de « rediscovering [the
world’s] wealth of alternative
formulations of knowledge » (119) – contre les cadres de la
« science », réversibilité, neutralité, généralité, lois
universelles. Il invoque Prigogine et Stengers (Order Out of Chaos, 1984) pour l’attention à la physique
contemporaine : time’s arrow, irreversibility, randomness ; nouvelle articulation de Being & Becoming, non plus opposés mais
« express[ing] two related aspects of reality ». [Trope
contemporanéiste, où Wallerstein participe aussi, marqué de la fin des 1980s,
d’aller chercher des figures dans la physique et l’épistémologie :
relativité, chaos, les nouveaux infinis, sur quoi on peut commencer à imaginer
d’autres modèles de compréhension du changement social :
autres régimes d’historicité de l’être.]
La science moderne est par là
lisible comme la disciplinarisation d’une archi-idéologie, capitaliste, de l’histoire, en valence de prospective : mythe fondateur
d’une éradication de l’ordre ancien comme fixiste, et du changement comme
vecteur de la destruction créatrice
du capitalisme ; de l’expansion
et de l’accumulation.
Capitalisme et histoire. Et alors y comprendre le rôle des
philosophies de l’histoire marxiennes, ou anti-systémiques plus largement. L’histoire comme vecteur du capitalisme,
permettant de dégager de la valeur des déracinements – et non seulement de la
critique. Evolution, et aussi
révolution ; historicisme &
sciences historiques, et aussi messianisme socialiste ; etc.
Dégénéraliser le savoir : pourra passer, et les
chemins sont déjà ouverts par les critiques antisystémiques de
l’anticolonialisme entre autres depuis l’entre-deux-guerres, par la relativité
culturelle et la multiplicité des régimes de savoir. Mais quelle autre ligne de
programme ? Ou quel mode exact sur cette ligne ?
Pour dégénéraliser, on
pourra précisément commencer par défaire
l’association entre général et mondial.
Différencier, pour déduire
une autre conception de l’historicité – et dessiner une autre stratégie anti-systémique de
transformation .
Wallerstein parle de
travail politique (trans-zonal – quelle actualisation à faire ici, après la
reconfiguration de la tripartition West East South ?) et intellectuel. Théorique et stratégique donc.
Ce devrait être sur une question
de conception de l’histoire, et du changement. De la transformation sociale. Je
ne vois pas encore où mène ce corridor. Ces paramètres à faire jouer les uns
sur les autres, en tout cas.
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