dimanche 16 octobre 2016

Multilinguisme des dominés

Crystal sur Language Death - un peu gênée de me trouver à chercher dans les ressources de son immense savoir linguistique, mais sur un faisceau de plans si idéologiquement lissé, déproblematisé, apolitique. Air d'innocence et d'équanimité. Toujours en effet un potentiel du linguistique, s'enfouir dans le langage et y devenir sourd au pouvoir, laissant en sillage un écho écrasant de l'acte de pouvoir que cette dénégation à la louche, structurelle, constitue. La naturalité avec laquelle Chomsky sans doute, mais Pinker maximalement, polémiquement, par provoc, dégagent les enjeux, table nette.
Histoire de champs discursifs : mais comment, travaillant immergé dans langues et encyclopédisme, peut-il avoir ce naturel de discours qui fait grincer les dents à un habitué des perspectives postcoloniales, ou de theory ou d'anthropologie critique.
Gêne comme de voir quelqu'un être malpoli dans une situation sociale mal connue par lui et connue dans ses infimités par l'observateur, cramoisi.

Mais donc : insistant pour un 'healthy bilingualism', Crystal note, 88 : "In the absence of this ethos, in most developing countries, there is the irony that the more languages you have, the more likely you are low down in the social hierarchy. Hale... is among those who have observed this, in his work with the Ulwa of Nicaragua: the Twahka people, at the bottom of the social order, need five languages in order to get by."
Question des multilinguismes forcés, et étrangéisations, des dalits en Inde, thèse de Ravi.
Weapons of the weak.
How.

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