mercredi 14 septembre 2016

Ce que, suite : poétique des savoirs

Une sorte de philosophie du langage, qui n'est pas un travail philosophique (toujours plus perplexe sur ce qu'a été et plus encore sur ce que fait maintenant la philo), mais n'est pas non plus un travail littéraire (analyse des œuvres ou histoire ou etc. De fait la 'littérature' est de plus en plus mise à distance, dans son histoire, son action historique en tant que concept, ramificateur d'une pratique sociale internationale impressionnante, civilisationnelle). Pas non plus un travail linguistique, ni même de philologie anglaise, ou à peine.
'Théorie'. Intéressant que la notion n'ait plus la caution intellectuelle qu'elle a eue au moment de la formation ; j'ai maintenant à la tenir en analyse, m'en soucier, la soutenir, et m'en expliquer. Effet intéressant de génération. 
'Poétique' évidemment, mais ici encore la génération Meschonnic demande à être expliquée maintenant, à tous les autres publics qui sont le public général des disciplines. Meschonnic y a imprimé une patte très caractérisée, qu'il faut manœuvrer, avec soin, y compris pour en travailler les dehors, les limites, et les perspectives bouchées. Et l'historicité - comme il m'a appris à le faire. 

La question peut se concentrer autour de la matière de l'étude. (C'est déjà l'une des critiques qui étaient faites à Meschonnic.) Je lis et je commente et je pratique des levées, des interruptions, des comparaisons, dans des pans de discours qui sont : disciplinaires, théoriques, et par là des anthropologies (mon joli mot pour des morales ?? Et des idéologies, options dominatrices ou options libératoires). Poétique des discours histoire discursive et ses enjeux ; poétique du discours conceptuel, et épistémologique en particulier. L'affect le plus intense, toujours au pied des questions du savoir et des manières du savoir ; ses langues, ses discours, ses institutions, ses subjectivations, ses capacités à l'émancipation.

Qu'est-ce qu'une pratique, de savoir, qui prend comme matière des enjeux ?  Et alors traverse, circule,  un peu le nez au vent.
Je regrette, pour une part et par réflexe rationaliste de classe/formation, une infrastructure où un sens de la matière aurait été plus solide, partagée, cumulée - mais sans doute nécessairement contrôlée aussi, voir les démêlés de Saussure avec les néogrammairiens de Leipzig, la loi de la SLP, etc.  Le contrôle possible, ou rendant possible, dans le cadre d'une élite exiguë. D'un autre temps, et pas à regretter. 

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