dimanche 18 septembre 2016

Humboldt et Saussure

Indispensable lecture de Humboldt pour comprendre ce que fait Saussure. Qui en aurait douté, mais l'effet est impressionnant. De même, de fourrager juste un peu dans les sillages du sytagme 'génie de la langue', organisé dans le travail de Saint Gérand (mieux que dans Meschonnic toujours trop zoomant à travers les histoires, trop allusivement pour moi), dans Et le Génie des langues ?.

Indispensable lecture de Léopold, de Whitney, etc. C'est un peu à désespérer. Bon.
Car il faut encore : dégager ce que Humboldt lui-même fait dans son temps et à son temps, et dans les deux (au moins) histoires discursives allemande et française.
Généalogie de caractère
Généalogie de nation et national
Valeur de l'opération constante de spiritualisation. Anthropologie verticale et aspirational. Qui est aussi une anthropologie philosophique.

Il reste que lisant Humboldt on a, même sans assez de détails et donc sans les certitudes nettes, une mesure de l'immense pas quand on est arrivé à Saussure, et quand on passe dans Saussure.
Sur la conception du sujet, avant tout. Ce qui détermine beaucoup de choses en réseau. Et sur la conception des 'sociétés humaines', dont Saussure hérite, clairement, mais qui est sortie de l'horizon spiritualiste de l'humanité chez Humboldt.
Justement je lisais, à propos de Naoki Sakai, la distinction qu'il fait dans 2011 (article "Theory and the West", dans Transeuropéennes), entre humanitas ("which seeks to know humanity in general and discern the contours of the universal") et anthropos, "which entails the production of specific knowledge about particular communities" (Mezzadra&N, 284). 

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