samedi 10 septembre 2016

MUCEM : Méditerranée ?

Oui, MUCEM :
y reconnaître une part, donc, de la construction bricolée : projet européen ("des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée") surimposé à celui, de plus longue durée et sur la base d'une autre époque muséale, des "Arts et traditions populaires" ; nom d'une ethnologie française. Rivière, 1937, pendant ouverture du Musée de l'Homme, Rivet. France rurale, et "musée-laboratoire", associé au Centre d'ethnologie française. Trocadéro. + Front populaire et Jean Zay, démocratisation de la culture. Rattaché à l'EN, section Beaux-Arts, qui deviendra ministère de la culture avec Malraux.
Question aussi du musée du folklore (issu des collectes des missions dans les colonies ?).
Comme un plan du peuple morphe en un autre. Modernisation, ses termes.

Puis le "Louvre du peuple", 1972, collections en plein air, Bois de Boulogne, Jardin d'acclimatation ; 2ème galerie ouverte en 1975, inspirée par C Lévi-Strauss. France traditionnelle / expos sur contemp. Fermé en 2005, désintérêt (dit vox wiki) du public pour l'ethnologie.

Le passage à Marseille arrache du terroir à la question de la mer et des circulations. Pas facile. Et de l'ethnologie française (pour les chercheurs) à ... wiki dit "transdisciplinarité". Avec adjonction aussi des collections européennes du Musée de l'Homme : on a donc fini de couper Branly du côté du tout le non-européen.

Trouble, dans le MUCEM. Le choix des 4 zones, "spécificités", me laisse perplexe, avec la citoyenneté et démocratie (finement mise en 3ème place, suivie de l'exploration, qui porte aussi des implications pas nettes, bien forcément - mais pas forcé de le laisser tant sous silence). La première est prise de Braudel, blé vigne olive. Monothéismes la 2ème ; là au moins on est dans la croisée et ses siècles de tensions et cross-fertilisation.
Affichage d'un discours européen/méditerranéen, qui flotte au dessus des collections, traînant dans d'autres géographies, plus anciennes, inertie.

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