Je continue une sorte d'écoute latente de la question des étudiants, et des mouvements étudiants - comme incarnation historique des rapports entre savoir et pouvoir. Je note, de manière éparse, et laisse les cohérences se tisser jusqu'à ce que quelque chose offre une prise.
Non seulement les mouvements des années 60, qui sont de nature mondiale (situations partagées par un état mondial du capitalisme ; mais aussi alliances plus ou moins lâches avec les gauches internationalistes), et qui sont, au lieu clé des Etats-Unis, contextuellement liés aux mouvements noirs (configuration du SDS reprises du puis lâchées par - le SNCC).
Mais aussi l'UNEH et la grève anti-Duvalier de 1960 - en contexte de révolution cubaine toute fraîche, et de travaux de maillage internationaux des gauches de la guerre froide/décolonisation.
Voir les lycéens de Sharpeville.
Et les mouvements étudiants de culturalisme politique réactionnaires ou d'activismes autoritaires : GUD ici, mais autres affiliations de jeunesse - nazies et. Retrouver les repères que j'avais (mal) notés.
Voir aussi les étudiants de la Révolution culturelle. Les rééduqués, et les instrumentalises pour la révolution sociale - la cible des intellectuels en particulier.
La Distinction apporte bien entendu ses lucidités propres sur ce qui est en jeu sociologiquement dans les places de l'étudiant, dans les moments successifs des systèmes scolaires et des distributions entre les différentes natures du capital (économique, scolaire et culturel, social).
Et le sens sociologique de l'engagement politique.
La dimension du mondial reste un angle pertinent, pour mesurer les spécificités historiques (et pour l'exercice ordinaire du comparatisme, qui spécifie).
1958 ? : grève générale au Venezuela, avec le soutien actif des étudiants, renversé le régime dictatorial de Marcos Perez Jimenez. (Entre savoir et démocratie, L. Péan).
Et toutes les fédérations internationales d'organisations étudiantes : Europe, Amérique latine, internationale, avec URSS... (Péan et les associations combinaisons que lient les acteurs de l'UNEH extérieure).
Voir aussi la distribution en disciplines, et les variations historiques de la structure 'conflit des facultés'. Cf Péan, Eddy Cavé, 246 : médecine dentaire pharmacie / sciences / agronomie / droit / ENS (dont nouvelles sections et croissance des effectifs) / études internationales, ethnologie. (Sciences sociales ?)
Voir aussi : étudiants now, participations aux mouvements sociaux internationaux, altermondialismes etc. (cf. Graeber). Et placés au point de l'enjeu Mondialisation de la dette étudiante. Mouvement des étudiants de Montréal, mai 2012 ? Et leurs écrits depuis.
Etudiants, université, ou plus précisément en sociologisme, l'école et le scolaire (Bourdieu) : lieux de la mobilité sociale.
Voir les histoires différenciées de ça. Histoire spécifique en France, valeur de l'enseignement public post-Révolution. Dans les anglophonies, autre fil.
Voir aussi : New Left comme campus movement.
Et "l'anti-intellectualisme" (R. Hofstadter ou Culture Wars), comme contre cette mobilité et ces nouvelles classes.
D'où aussi une histoire sociologique de l'engagement [cf Bourdieu, Distinction].
Soulignée par le comparatisme avec les "Absent Minds" britanniques anatomisés par Collini.