mercredi 16 novembre 2016

Décoloniser

La question est de savoir comment, et plutôt où, on décolonise. Aux interfaces, aux nouages, et non aux compensations.
Les photos sur FB, célébrant "les décolonisé.es", sont structurellement dans le choix fait aux EtatsUnis dans les années de la identity politics, 80s, 90s. La force critique de ce mode est non négligeable, mais aussi limité. Sans parler des effets d'opposition que ses provocations génèrent ; bloquent.
La dénonciation reste elle aussi nécessaire et puissante : elle poursuit l'analyse.
Mais le travail est de réarticulation. Dans lequel il y a au moins deux directions disponibles : désenfouir les réarticulations qui ont déjà été inventées dans l'histoire (cf poèmes de décolonisation) et les étudier dans leur opération (Ortiz, Malcolm X, Fanon bien sûr, Martí, Price-Mars, Du Bois bien sûr, Cabral, S Hall etc), et inventer l'analyse des articulations contemporaines et leur bifurcations à imaginer.
Déracialiser les points d'interface structurelle de la mondialisation, dans le tournant inédit qu'elle prend, difficile encore à saisir, avec l'élection de Trump.

Fatiguée par avance par les débats prévisibles sur le racisme, le populisme, les années trente, etc.
Il y a du travail.

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